La famille de Pie Tshibanda est originaire du Kasaï et fait partie de nombreux Congolais venu au Katanga pour y travailler dans les mines.
Après des études de psychologie à l’université de Kisangani il travaille de 1977 à 1987, en tant que professeur des humanités, conseiller d’orientation scolaire et directeur des études dans divers établissements du Katanga. De 1987 à 1995, il est psychologue d’entreprise à la Gecamines (société minière) à Lubumbashi.
En 1995, une épuration ethnique à l’encontre des Zaïrois originaires du Kasaï éclate au Katanga. Les Kasaïens qui échappent aux massacres, après avoir tout perdu, se trouvent parqués durant des semaines dans des conditions épouvantables dans divers lieux dont la gare de Likasi en attente d’évacuation.
Pie Tshibanda estime devoir dénoncer les massacres dont il a été témoin.
Il réalise un film vidéo, publie une bande dessinée et écrit plusieurs articles. Devenu un témoin gênant, Pie est contraint de quitter le Congo où il est en danger de mort. Il obtient l’asile politique en Belgique.
Il réalise un film vidéo, publie une bande dessinée et écrit plusieurs articles. Devenu un témoin gênant, Pie est contraint de quitter le Congo où il est en danger de mort. Il obtient l’asile politique en Belgique.
D’intellectuel estimé, le voilà passé au statut de réfugié. A 44 ans, il se trouve alors confronté à l’exil et à la solitude, aux problèmes de communications et aux différences culturelles. Il réalise les difficultés qu’il va avoir pour se faire sa place, faire venir son épouse et ses six enfants et faire reconnaître ses diplômes. Installé dans un village du Brabant wallon, il reprend des études universitaires à l'UCL (licence en sciences de la famille et sexualité), s’investit dans une "école de devoir", le Court Pouce à Court-Saint-Etienne, et n’hésite pas à forcer la rencontre avec ses voisins.
En 1999 il crée son premier spectacle : Un fou noir au pays des Blancs, au cours duquel il relate son histoire et pose avec humour un regard critique sur la façon stéréotypée dont les Belges considèrent ses compatriotes. Le succès rencontré le conduira en tournée dans toute l’Europe francophone, au Québec, puis en Afrique ou son témoignage est également apprécié.
Son second spectacle s’intitule : Je ne suis pas sorcier. Il y compare la modernité occidentale et les traditions africaines avec leurs problèmes respectifs.
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Il a été fait "Officier de l'Ordre de Léopold II" en 2005.
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