Congo Belge - Province de l'Equateur

Confirmation de l’ambassadeur Wu Zexian :

Les contrats chinois en phase de croisière.

Le Potentiel

18/09/2010

Contrairement aux critiques infondées, mais vite corrigées, l’exécution des projets réalisés dans le cadre des contrats chinois signés avec le gouvernement congolais ont pris la vitesse de croisière. L’ambassadeur de Chine à Kinshasa, Wu Zexian, l’a démontré au cours d’une interview qu’il a accordée vendredi au Groupe de presse «Le Potentiel» sur le plateau de «Télé-7».

«Les relations entre la République populaire de Chine et la République démocratique du Congo sont au beau fixe», au regard d’une coopération profonde qui s’exerce dans deux domaines : l’aide au développement et la coopération commerciale pilotée par le ministère chinois du Commerce.

Faisant la part de choses, Wu Zexian a notamment épinglé, dans le cadre de l’aide au développement non remboursable, la réhabilitation du tronçon routier Bukavu-aéroport de Kavumu (35 km), dans la province du Sud-Kivu et dont les travaux sont terminés ainsi que celle de quelques écoles à Kinshasa et à Kisangani, dans la Province Orientale.

Il en est de même du prolongement du câble à fibre optique de Kinshasa à Kasumbalese, qui permettra d’avoir des communications par satellite fiables et tant d’autres projets prévus dans cette forme de coopération qui sont en discussion en vue de réunir les conditions fiables pour leur réalisation.

Il a situé les contrats chinois signés avec la RDC dans le contexte de la deuxième forme de coopération, celle de la coopération commerciale – coopération gagnant-gagnant - gérée par le ministère chinois du Commerce.

Le diplomate a révélé que quatre projets initiés dans la première phase des contrats chinois sont soit terminés, soit en phase de finition. Il s’agit notamment du tronçon routier Beni-Bunia reliant la province du Nord-Kivu à la Province Orientale, du tronçon routier Lubumbashi-Kasumbalesa au Katanga et des boulevard du 30 Juin et Triomphal à Kinshasa.

A ces projets s’ajoutent la réalisation de l’esplanade du Palais du peuple, qui devait intervenir dans la deuxième phase des contrats, mais qui a été réalisé pour les besoins du cinquantenaire de la RDC, mais aussi de l’avenue du Tourisme dont les travaux touchent à la fin, l’Hôpital du Cinquantenaire, dont les chambres modèles sont terminés. Ce sera, à terme, le plus grand hôpital en Afrique centrale avec des centaines de lits.

Dans la deuxième tranche de ces contrats, il y aura une série d’ouvrages qui seront exécutés à la demande des autorités congolaises. Mais déjà, devait indiquer le diplomate chinois, on a déjà lancé les travaux de voirie dans la commune de Kintambo.

Mais étant donné qu’il s’agit d’une coopération à long terme allant sur plus de 20 ans, a estimé M. Wu Zexian, il y a beaucoup de projets qui sont prévus et dont les études de faisabilité sont actuellement soumises à l’approbation du gouvernement chinois.

Quant à l’exploitation des mines de cuivre confiées aux entreprises chinoises, étant donné qu’il s’agit d’un travail technique, Wu Zexian pense que la véritable exploitation ne pourra commencer que d’ici trois à quatre ans.

C’est seulement à partir de ce moment-là que les entreprises chinoises pourraient connaître le remboursement des montants investis dans les infrastructures. « Il y aura un mécanisme de production pour le remboursement ».

PAS MODIFICATION DE FOND AUX CONTRATS CHINOIS

Le diplomate chinois a apporté une précision de taille en soulignant que dans l’exécution de ces contrats, il y a deux entreprises publiques chinoises : le CREC et la Sinohydro dans le consortium avec le financement de Lexim Bank et qui bénéficient du soutien du gouvernement.

En réponse à une question, Wu Zexian a indiqué qu’il n’y a pas eu, lors des contestations de la Banque mondiale, des modification de fond des contrats qui ont été signés entre le gouvernements congolais et chinois après des discussions sérieuses par les experts de deux parties et qu’il s’agissait donc des contrats très équilibrés.

Certes, a-t-il indiqué, il y a eu quelques éclaircissements qu’il fallait donner à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, notamment en ce qui concerne le remboursement des investissements chinois contre des infrastructures réalisées.

Il est clair aujourd’hui que le remboursement se fera grâce à la production minière, après l’exploitation de la mine et la Chine n’a donc pas besoin de se faire rembourser autrement qu’avec les recettes à réaliser. «C’est cela qui a été précisé», devait-il indiquer.

Le diplomate chinois s’est félicité de constater qu’après tous les éclaircissements, les institutions financières internationales aient consenti à alléger la dette extérieure de la RDC que la mauvaise compréhension des contrats suscitait.

Présence nombreuse des Chinois en RDC ? Le diplomate a tenu marquer la différence entre les Chinois travaillant dans le cadre des entreprises ayant signé des contrats et qui sont répertoriés par son ambassade et ceux, nombreux ceux-là, qui viennent d’eux-mêmes comme de petits commerçants et qui ne sont pas connus à l’ambassade. Leur arrivée a simplement coïncidé avec le réchauffement de la coopération commerciale.

Toutefois, devait-il souligner, le phénomène est général dans tous les pays du monde. Néanmoins, a-t-il indiqué, le gouvernement chinois recommande toujours aux compatriotes chinois qui se rendent dans d’autres pays de respecter les lois des pays hôtes. «Tous les Chinois qui voyagent ont le devoir de respecter les lois du pays hôte», a dit Wu Zexian.

S’agissant de mine à exploiter par les entreprises chinoises, il a également précisé qu’il s’agit d’une mine de minerais de cuivre estimés à plusieurs millions de tonnes et quelques milliers de tonnes de minerais de cobalt.

A une question relative au partenariat entre la Chine et d’autres pays pour travailler en Afrique, Wu Zexian a souligné que la Chine mène une politique de paix et de développement en commun. « C’est une tâche énorme de développement », a-t-il souligné, précisant que la Chine développe un partenariat séparé : Chine-UE, Chine-USA et Chine- Japon ».

Ainsi en est-il de Chine-Afrique dont le partenariat a été renforcé lors du forum de 2006 auquel la RDC avait participé ainsi que celui organisé en Egypte avec la participation de la RDC également. «Nous réalisons beaucoup de projets précis dans le cadre de l’aide au développement prévus par ces forums, en RDC comme dans d’autres pays comme au Congo/Brazzaville, en Angola, etc. ».

LA COOPERATION AVEC L’OCDE

Pour le diplomate chinois, la question ne devrait même pas se poser, puisque depuis 60 ans, la Chine travaille seule avec les Africains. « C’est une vieille tradition et cela est vrai avec les autres continents. Mais cela ne veut pas dire que la Chine va coopérer avec d’autres pour nuire aux intérêts des pays africains », a tenu à souligner l’ambassadeur Wu.

M. Wu a également évoqué la question de transfert de technologie qui, selon lui, fait partie de la 3ème phase des projets et va démarrer avec l’exploitation des minerais. « L’investissement ne va pas se limiter seulement à l’exploitation», a-t-il fait remarquer.

Relations avec Taiwan. Oui, jusqu’à ce que celui-ci réintègre la Chine continentale. M. Wu a retracé l’historique de la séparation de Taiwan avec la Chine continentale, avant de noter que les efforts sont conjugués pour améliorer les relations commerciales et viendra la solution à la question des relations politiques.

Il a, par ailleurs, indiqué que la Chine qui a de bonnes relations aussi bien avec la Corée du Nord qu’avec la Corée du Sud, souhaite une solution pacifique pour la réunification de deux Corée. Il en est de même de la question de paix au Proche-Orient, où Israéliens et Palestiniens doivent dialoguer pour trouver une solution pacifique.

Alliance avec le G20. La Chine ne fera jamais alliance avec les autres. Selon l’ambassadeur Wu, le G20 est une simple plate-forme de discussion comme il en existe d’autres plates-formes bilatérales comme le PEC, l’ASEAN, Conférence de Shanghai, Chine-Russie, Chine-USA pour éviter au maximum les malentendus.

«Dans ces plates-formes, nous ne défendrons pas seulement nos propres intérêts, mais aussi de ceux qui n’y sont pas», a fait remarquer le diplomate chinois, ajoutant qu’«il ne faut par nuire aux intérêts de ceux qui sont absents».

Pour sa part, l’Administrateur directeur général du Gourpe de presse Le Potentiel, Frédéric Mulumba Kabuayi, a remercié le diplomate chinois pour l’honneur fait à son groupe et pour les précisions apportées à l’opinion congolaise, mais aussi internationale sur l’évolution des travaux réalisés dans le cadre des contrats chinois.