Suite au très beau texte de Michèle Boeckx, "L'agonie d'un géant", nous confiant l'état d'âme d'une toute jeune fille lors des événements de 1960, René a voulu également témoigner. Merci.
Les soeurs de Basankusu, sentant les événements du 30 juin approchés, ont eut la présence d'esprit de nous faire rentrer à Coq à la mi-juin.
De Coq, où nos parents nous attendaient, nous sommes partis sur la plantation; et, comme nous laissions la voiture à "l' I.R.S.A.C." ( Institut de Recherches Scientifique en Afrique Centrale) avant de traverser le Lac Ntumba, là ou se trouvait la plantation, mes parents et les expatriés de cet institut discutaient sur les moyens d'évacuation de tout le monde le jour J. Il avait été même question que nous prendrions nos embarcations rapides pour passer par l'embouchure du Lac, à IREBU; mais en final, c'était risqué à cause du camp militaire basé justement là.
Nous avons donc pris la décision de partir sur Bikoro avec d'autres "planteurs" et de là, rejoindre Coq par la route (128 Kms).
L'Administrateur de Territoire ( Congolais) refusait que les hommes accompagnent les femmes et les enfants à Coq. MAIS..... l'Administrateur en question avait reconnu mon père qui l'avait aidé avec un cric sur la route de Bikoro quelques mois avant et, a autorisé mon papa à accompagner tous le monde à Coq, ceci, à bord d'un gros camion appartenant à un planteur du nom de " De Tollenaere".
Les enfants que nous étions, étions heureux de voyager haut perchés dans ce camion.
Nous voilà donc tous à Coq, logés à l'hôtel Ancion en bordure du fleuve.
Grands débats maintenant pour savoir comment les femmes et les enfants allaient être évacués.
Je ne me souviens plus très bien de la suite de ce programme, mais toujours est il que nous nous sommes retrouvés à Ndjili parmi une nuée de familles en attente d'un avion pour la Belgique.
Deux jours d'attente, et nous voilà installés dans un DC 6 de la SABENA.
Nous avons fait escale tout d'abord à Fort Lami ( Tchad), et puis à Tripoli ( Libye) pour arriver finalement à Bruxelles.
Maman, déjà très malade, est entrée le lendemain en clinique pendant trois semaines.
Voilà un peu ma chère Jacqueline les péripéties de la famille Flament lors de l'Indépendance de 1960. Pas triste hein!!!!
Merci René.
C'est moi qui te remercie de m'avoir permis de raconter notre petite histoire; ce fut un plaisir pour moi.
RépondreSupprimerRené Flament ( le Baroudeur impénitent)
Grand merci au Baroudeur pour ce très beau texte.. enfin nous saurons tous comment nous sommes arrivés en Belgique.. Moi dans la première quinzaine de juillet aussi avec escale à à Fort Lami et puis à Tripoli.
SupprimerQuelle histoire !
Merci et amitiés
Michèle