Plus de la moitié de Kinshasa plongée dans l’obscurité

Délestage et entrave à l’activité économique

Par BIENVENU MARIE BAKUMANYA

Lu pour vous sur Le potentiel du 13/09/2010

Le chantier électricité peine toujours à se relever. A Kinshasa, tous les efforts entrepris sont annihilés par un incendie qui a ravagé le transformateur de «Lingwala».

La partie occidentale et le centre de la ville de Kinshasa sont restés dans le noir tout le week-end. Et pour cause. Un incendie a détruit les installations du transformateur de Lingwala. Ces installations situées dans la commune de Bandalungwa, non loin de la paroisse Saint Michel, ont pris feu pour des raisons non encore élucidées à ce jour. D’ailleurs, les responsables de la SNEL sont présentement à pied d’œuvre pour travailler au rétablissement de l’électricité. Non seulement que l’activité économique se trouve bloquée de suite de cette interruption de fourniture de l’électricité, l’insécurité a également signé son retour.

Des efforts sont, certes, déployés mais il est difficile d’en ressentir la portée au stade actuel. L’électricité produite à partir des centrales hydroélectriques ou thermiques ne servirait aux industries et autres ménages que si le réseau est assaini. L’incendie du week-end peut apporter encore davantage d’eau au moulin de ceux qui n’ont pas foi à la capacité de la SNEL d’apporter des réponses appropriées aux défis actuels.

Qu’à cela ne tienne, des avancées sont enregistrées au niveau de la desserte en électricité. A ce jour, il est acquis qu’à partir d’Inga, l’énergie nécessaire pour la ville de Kinshasa et ses environs existe. Le problème se pose actuellement en termes de capacités de transport de cette énergie. Les besoins en électricité de la ville de Kinshasa sont estimés à près de 600 mégawatts. La ligne de transport ne peut prendre en charge que près de la moitié.

D’où, l’espoir suscité par le don de la Banque mondiale dans le cadre des projets PMEDE (projet de développement du marché d’électricité pour la consommation domestique et à l’export et PMU. Près d’un milliard de dollars américains sont rendus disponibles dans ce cadre. Jusque là, cette volonté est soumise aux caprices des procédures de cette institution financière internationale.

Sur le plan social, la coupure d’électricité a provoqué également l’interruption de la fourniture d’eau. Des familles sont dans les rues à la recherche de l’eau potable. Jusqu’à la mi-journée du dimanche 12 septembre, des quartiers entiers sont privés d’eau et d’électricité. Selon Radio Okapi, la Société nationale d’électricité (Snel) promet d’intervenir urgemment pour alimenter en électricité les usines de la Régie de distribution d’eau (Regideso). L’usine de N’Djili, qui dessert la partie Est de Kinshasa, a repris du service depuis samedi déjà, mais celle de la Lukunga, desservant les quartiers Macampagne, Delveaux et Binza-Ozone (ouest), reste toujours à l’arrêt.

La Snel promet une solution urgente

La fourniture d’électricité, en priorité à la Regideso, devrait être restaurée au plus tard hier dimanche 12 septembre dans la soirée, a annoncé l’Administrateur directeur général (ADG) de la Snel, Yengo Masampu. La Snel travaille, selon lui, jour et nuit pour résoudre ce problème d’interruption de fourniture d’électricité dans une bonne partie de la capitale. Ce désagrément a été causé par l’incendie, qui a détruit le transformateur du poste Snel « Lingwala » dans la commune de Bandalungwa dans la nuit de vendredi à samedi, note la radio onusienne.

Il est certain que dans les tout prochains jours, le délestage va s’accentuer. Les pannes de transformateurs, jadis considérées comme une exclusivité de Liminga, touchent aujourd’hui le transformateur de Lingwala. L’activité économique en ressentirait le contrecoup. Sans aucun doute !