Jeune Afrique
07/10/2010
L'ONG britannique Global Witness a salué jeudi l'arrestation mardi du chef milicien congolais Sadoke Mayele, accusé d'avoir dirigé fin juillet-début août une attaque de villages dans l'est de la République démocratique du Congo, où des viols massifs ont été commis.
"Nous nous réjouissons de son arrestation et de l?ouverture d?une enquête", s'est félicitée la chargée de campagne en RDC de Global Witness, Emilie Serralta, soulignant dans un communiqué qu'"il est vital que ceux qui ont orchestré cette campagne d'une violence inouïe soient traduits en justice".
L'ONG demande que cette enquête, ouverte par la justice militaire congolaise, "clarifie les liens existant entre les violences et la lutte pour le contrôle des ressources en minerais dans la région".
Global Witness note en effet "que le village le plus touché, Luvungi, avait constitué une cible majeure en raison de son rôle de centre minier" dans cette région du territoire de Walikale, au Nord-Kivu, enclavée et difficile d'accès car recouvert par la forêt, où des groupes armés ont leur base et exploitent illégalement des carrières minières.
Agé d'une trentaine d'années, le lieutenant-colonel Mayele, ex-officier de l'armée congolaise, est accusé par l'ONU d'avoir dirigé une coalition d'au moins 200 combattants Maï-Maï et de la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), auteurs présumés de viols sur quelque 500 personnes, dont des enfants dans 13 villages du territoire de Walikale (est).
Il a été "appréhendé" mardi par la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) près de Walikale, "en étroite collaboration" avec la justice militaire congolaise, qui l'a placé en détention à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu.
L'est de la RDC, région riche en minerais, notamment le coltan et la cassitérite utilisée dans l'industrie électronique, est très instable en raison de la présence de plusieurs groupes armés, dont les miliciens Maï-Maï (eau en swahili et dont les croyances sont basées sur la magie), anciens supplétifs de l'armée congolaise, et les FDLR.
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