Le Potentiel
26/01/2011
Par Donatien Ngandu Mupompa
Par Donatien Ngandu Mupompa
La belle Cécile Kasongo a été utilisée pour appâter le contrefacteur Gomer Martell, la partie civile la soupçonne d'avoir joué le même rôle dans l'affaire Chebeya.
Lundi 24 janvier 2011, parmi les renseignants qui ont défilé à la barre dans le procès qui oppose le ministère public aux assassins présumés des activistes des droits de l'homme Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi, il y a eu Mme Cécile Kasongo, commissaire de police chargée du suivi et de l'identification à la Direction des renseignements généraux et des services spéciaux (DRGSS).
Il ressort de l'audience que Mme le commissaire a été utilisée par la DRGSS pour appâter le Camerounais Gomer Martell soupçonnée de contrefaçon. Et le colonel Daniel Mukalay lui avait remis un montant de 10.000 $Us pour cette opération. Sans le dire, l'accusation et la partie civile l'ont sondée pour voir si elle n'a pas été aussi utilisée pour jouer un quelconque rôle dans le meurtre de Floribert Chebeya. C'est ainsi que la partie civile lui a demandé s'il ne lui arrive pas de s'embellir, de se coiffer des postiches ou de porter des ongles artificiels. Car on se souviendra que pour détromper l'opinion, les meurtriers de Floribert Chebeya avaient maquillé la scène en jetant des mèches des postiches, des ongles artificiels et des préservatifs dans son véhicule.
A la question de savoir où elle était le 1er juin 2010, la renseignante a déclaré qu'elle est restée au bureau de 9h00'' à 1600''. Quand la Cour lui a demandé si ce jour-là elle avait effectué un déplacement avec le colonel Daniel Mukalay, Mme le commissaire Cécile Kasongo a répondu par la négative. Elle n'a pas non plus reconnu avoir été avec lui au CIDEP.
BELLE, MAIS NATURELLE
Et lorsque les juges lui ont fait remarquer que dans la matinée du 1er juin 2010 le colonel Mukalay lui avait donné 10.000 $Us, elle a rectifié pour affirmer que c'était deux semaines bien avant cela. Ayant demandé la parole, le colonel prévenu a déclaré à la Cour : «Je n'ai jamais dit cela. C'est ce qu'un avocat semblait inventer. Mais pour les 10.000 $Us, oui».
Après avoir fait voir que la renseignante reconnaît avoir joué un rôle pour l'arrestation du Camerounais Gomer Martell, le ministère public a fait voir à la Cour militaire que le major Kahozi a déclaré que c'était le 31 mai 2010. Ici, Mme Cécile Kasongo a dit que cette mission lui avait été confiée depuis le 3 mai. Elle a ajouté : «On m'a fabriqué un mari». Le prévenu Daniel Mukalay est venu à son secours pour faire entendre que Gomer Martell a été arrêté le 30 mai. Revenant à la charge, le ministère public a voulu savoir comment elle s'était faite belle pour jouer le rôle de femme d'affaires.
Elle a simplement répondu : «J'ai toujours été naturelle». Une autre question de l'organe de la loi : «Comment a-t-elle appris la mort de Chebeya ?». Réponse de la renseignante : «J'ai appris cela au bureau, comme tout le monde».
Le tour de la partie civile venu, bâtonnier Jean-Joseph Mukendi a demandé s'il arrive à la renseignante d'utiliser des postiches. Réponse de Mme Cécile Kasongo : «Oui». Lui en a-t-on déjà acheté ? Réponse : «Aucune fois». Pour sa part, Me Kabengela Ilunga a voulu connaître le nom de l'homme qui avait joué le rôle de mari dans le cas de Gomer Martell. La renseignante a déclaré que le colonel Gerry Kahozi lui a présenté un certain Tshimanga, qui n'est pas de la DRGSS.
A la question de Me Peter Ngomo de savoir de qui elle avait reçu le montant de 10.000 $Us, elle a dit que c'est le colonel Daniel Mukalay qui lui avait donné. Mais elle a restitué la différence après avoir remis 1.500 $Us à Gomer Martell. En date du 1er juin 2010, où se trouvait le colonel Mukalay de 9h00'' à 10h00'' ? A cette question de Me Peter Ngomo, le prévenu Daniel Mukalay a répondu : «J'étais au bureau. L'avocat a voulu arracher de moi certains faits. Je n'étais pas au CIDEP, c'est de la pure invention». Mais Me Peter Ngomo est resté catégorique en affirmant que ce jour-là, le colonel Mukalay était au CIDEP, et c'est là qu'il a embarqué cinq éléments féminins. Le colonel Mukalay a ainsi réagi : «Ce sont des choses à dormir debout».
A la préoccupation de Me Serge Mayamba de savoir si elle a eu à jouer des rôles dans d'autres affaires, et combien de fois, la renseignante a répondu : «Non, Je suis une novice».
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