Contrairement aux informations relayées par la presse tant nationale qu’internationale, l’inspecteur divisionnaire de la Police Nationale Congolaise (PNC), Jonh Numbi attendu, hier (24 janvier 2011), à la Cour militaire de la Gombe comme renseignant dans le cadre de l’affaire Floribert Chebeya, assassiné le 2 juin dernier à Kinshasa ne comparaitra que le jeudi 27 janvier prochain.
Ce n’est que partie remise. L’instruction de ce dossier se poursuit au premier degré en chambre foraine, à la salle d’audience du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK). L’inspecteur général de PNC est présenté comme suspect numéro 1, foi de la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV), dont jusqu’au 1er juin 2010, M. Chebeya était le directeur exécutif.
«Dans sa requête, adressée à la Cour, John Numbi a évoqué des raisons impérieuses de santé pour solliciter le report de sa comparution à la date du jeudi 27 janvier 2011, plutôt qu’à celle de lundi 24 janvier 2011», a indiqué la greffière, Belenke Boluwa. Réagissant à cette demande, la Cour militaire présidée par le Colonel Masungi Muna, a considéré que le motif évoqué paraissait plausible et acceptable d’autant que la nouvelle date de comparution proposée est plutôt proche.
Confrontation entre Ndati et Mandiangu
En l’absence du général John Numbi dont la comparution avait été très médiatisée et était donc très attendue, le premier président de la Cour militaire a poursuivi hier lundi l’instruction de l’affaire Chebeya en confrontant le commandant intérimaire du bataillon Simba (réputé un bataillon spécial bien équipé et ne répondant que du général John Numbi), le commissaire principal Ndaty Nkulu Mutale Henri et le secrétaire de ce bataillon, Mandiangu Buleri Blaise.
A titre de rappel, l’instruction cherche à établir les liens existant entre les différents acteurs du scénario macabre de l’assassinant de Chebeya. Les juges s’intéressent ainsi au décryptage des cartes SIM des appareils portables des uns et des autres. Il apparaît donc qu’au cachot des services spéciaux où il était détenu, le nommé Mandiangu avait demandé auprès de Muyumba, un codétenu interpellé dans une tout autre affaire à l’Auditorat de la Gombe, de solliciter les services de sa femme pour aller déposer une note auprès de la hiérarchie de son bataillon.
Ce que la femme de Muyumba, Mme Sitasita a accepté de faire. Mais suite au problème de transport, elle aurait trainé avec la note jusqu’au matin, dira-t-elle. Le même matin, alors qu’elle s’apprêtait à aller déposer la dite note à destination, Mme Sitasita se verra rappelée par téléphone pour rapporter cette note au cachot des services spéciaux où se trouvait son mari. La note sera alors récupérée par les services spéciaux.
Cette note, écrite en swahili à son chef Ndati, révèle que Mandiangu demandait qu’on détruise toutes ses SIM de ses appareils téléphoniques. «Lunguza ma sims yangu yote à l’immédiat», a écrit Mandiangu. D’où la question de la Cour : pourquoi le secrétaire du bataillon Simba s’est-il hâté de s’adresser à son chef avec cet accent qui, du reste, frise un ordre ? De l’avis des avocats de la partie civile, cet empressement cache à peine le lien d’intimité entre les deux policiers. Il laisse aussi transparaitre qu’à travers que Mandiangu avait des choses à dissimuler, mais aussi et surtout que ces SIM se trouvaient bien entre les mains du commandant intérimaire Ndati.
Non! Rétorque Mandiangu. En demandant qu’on détruise dans l’immédiat ses SIM, il tenait seulement à assurer la sécurité de sa famille biologique étant donné qu’il avait décelé une mauvaise intention de la part des éléments de la présidence venus l’arrêter.
Les avocats de la partie civile ont, en outre, promis de revenir avec maints détails sur la fuite du commandant de Bataillon Simba, le nommé Christian Ngoy, lequel a téléphoné à Ndati, le 10 juillet 2010, après avoir traversé la frontière entre la RDC et la Zambie, à Kasumbalesa. Voilà pourquoi le juge président a précisé que jeudi prochain, en dehors de l’inspecteur général de la police, John Numbi, comparaitront également comme renseignants, les experts de Vodacom, Tigo et Zain.
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