************ QUI AURAIT SOUVENIR D'UN MAGASIN MAMPEZA A COQUILHATVILLE ? IL ETAIT TENU PAR UNE FAMILLE PORTUGAISE ! PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be MERCI. ************ QUI AURAIT CONNU DANS LA PROVINCE DE L'EQUATEUR , FIN DES ANNEES 1940 ET JUSQUE 1960, DENIS GOUVRIER, AGRONOME. IL AURAIT TRAVAILLE PRINCIPALEMENT A MONKOTO, BOENDE ET PEUT-ETRE DANS LA REGION DE COQUILHATVILLE. PRENDRE CONTACT AVEC LA WEBMASTER. EMAIL : tvcn156753@tvcablenet.be. MERCI. ************

samedi 26 février 2011

Un fou noir au pays des « articles 60 »

Lu pour vous dans Références du 26 février 2011.
Ils sont chômeurs de longue durée, émargent au CPAS et ont peu d’espoir de réinsertion. Le conteur Pie Tshibanda les aide à remettre le pied à l’étrier.

Reportage.
Ixelles, presque 9 h. Nous sommes à Cap Emploi, le service de réinsertion du CPAS de la commune bruxelloise. La salle de formation au sous-sol commence à s’animer. Quelques participants se refilent des tuyaux pour appeler l’étranger moins cher. Tous attendent le formateur du jour : Pie Tshibanda, le conteur et auteur du spectacle Un fou noir au pays des Blancs. Depuis 2006, il vient régulièrement animer un atelier autour de ces questions : « 1. Comment vous présenter et vous comporter pour donner envie à l’employeur de vous engager ? 2. Au cas où l’on ne vous engagerait pas, comment vous présenter ailleurs ? » Ces thèmes vont être utiles : d’ici peu, lespart.icipants entament leur art.icle 60 (lire ci-dessous). Pour certains, c’est la porte d’accès vers une meilleure situation. Pour d’autres, celle de la dernière chance.
C’est Georges Vanlerberghe, le coordinateur du programme, qui a fait appel à l’artiste. « Le message que je veux faire passer, c’est qu’ici, ce n’est pas l’eldorado. On peut réussir, mais il faut se battre. Georges pense que ça passe mieux si c’est moi qui le dis, parce que moi aussi je suis passé par là. » Cette matinée clôture un cycle de plusieurs semaines, conçu pour préparer les part.icipants qui entrent dans le dispositif art. 60 à aborder les différents stades de leur vie de travailleur. « En général, nous avons affaire à un public qui n’a jamais travaillé en Belgique », explique Georges Vanlerberghe. « Le programme comprend donc aussi des modules de vie sociale, d’expression et de communication, de législation sociale… »

Pie aussi est passé par là


Le module démarre. Premier tour de table. Pie Tshibanda en apprend déjà pas mal sur la personnalité de chacun. Il clôture le tour, fidèle à ses talents de conteur. « Au Congo, j’ai été professeur, directeur d’école, puis psychologue dans une entreprise internationale. Je suis arrivé en Belgique à 44 ans, fuyant les problèmes ethniques, et j’ai commencé à chercher du boulot. Quand je disais que j’étais psy, on me demandait : psy d’ici ou de là-bas ? Je me suis retrouvé au bas de l’échelle, et j’ai dû être aidé par le CPAS. Je suis aussi passé par un art.. 60. Aujourd’hui, je suis artiste, chroniqueur à Afrique n°1, et je rêve de réaliser une série pour jeunes et de donner de la visibilité à ceux qui viennent d’ailleurs. »

Il est temps d’entrer dans le vif du sujet. « Soyons clairs », commence le formateur, « je sais que, quand vous envoyez un CV, vous n’avez pas les mêmes chances si vous vous appelez Thierry ou Mohamed. Mais il nous est aussi arrivé de suivre des art. 60 qui n’étaient pas engagés non pas parce qu’ils étaient noirs, trop vieux ou trop ceci ou cela… Mais ils ne donnaient pas satisfaction parce que leur comportement ne correspondait pas à la culture de l’entreprise. Alors, nous allons nous pencher sur une question importante : y a-t-il adéquation entre votre personnalité et le travail que vous allez faire ? »

Les part.icipants ont déjà entendu ce discours sans détour. Il faut dire que l’art.. 60 n’est pas forcément la panacée. Beaucoup de candidats, peu d’élus. «Il faut aussi trouver des employeurs prêts à travailler avec ce public fragilisé », souligne GeorgesVanlerberghe. L’art.. 60 donne la priorité aux « groupes à risque» : plus de 50 ans, femmes rentrantes, personnes qui doivent obtenir un permis de travail, indépendants dont le commerce s’est écroulé…

Et après ? Selon Georges Vanlerberghe, 5 à 10 % des travailleurs suivis par Cap Emploi obtiennent un engagement au terme du contrat. « En général, les structures qui font appel à l’art. 60 n’ont pas de moyens. Les personnes ont donc peu de chances d’être engagées. » La majorité obtient cependant au moins ses droits au chômage, ce qui est un des objectifs de l’art. 60. « C’est parfois un peu désespérant », confie le coordinateur. « Ce que j’espère, c’est que tout ce qu’elles auront reçu ici va leur servir après. Je leur parle en toute transparence, car cela ne sert à rien de mettre de la poudre aux yeux. Au début, elles sont un peu surprises. Puis elles se disent que c’est comme ça. » C’est ici qu’on goûte mieux au sens profond du « il faut se battre… »

L’article 60 en deux mots

L'article 60 est un des dispositifs de réinsertion des CPAS. Ceux-ci agissent en tant qu'employeurs et peuvent occuper la personne dans leurs propres services ou la mettre à la disposition d'un tiers employeur (ASBL, intercommunales à but social, culturel ou écologique, communes, hôpitaux publics ou même certaines entreprises privées).

Selon la Fédération des CPAS, 42 % des travailleurs en art. 60 en Wallonie retrouvent un emploi durable. Seuls 13 % des contrats avec des entreprises privées (soit 3 % des art. 60 en Wallonie) aboutissent à un emploi durable. Dans le secteur de l’économie sociale, ce taux monte à 25 % et à 42 % avec les communes et CPAS. En 2010, d’après le SPP intégration sociale, 20 448 personnes ont bénéficié de l’art. 60 : 4 457 à Bruxelles, 8 467 en Flandres et 7 524 en Wallonie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire