Le Potentiel
16/03/2011
3 - 1 = 2. C'est désormais le tableau d'affiche de l'Alliance de la majorité présidentielle, AMP. UDEMO exit, avec la révocation de son leader Mobutu Nzanga du gouvernement, ipso facto de l'AMP, le paysage politique dans le camp présidentiel a changé. Le réajustement s'impose.
Remue-ménage au sein de l'Alliance pour la Majorité présidentielle, AMP. La révocation du leader de l'UDEMO, Mobutu Nzanga, attendue et non une surprise, projette un nouveau tableau d'affichage de l'AMP : 3 - 1 = 2.
Une nouvelle donne qui aura incontestablement des effets d'entraînement sur d'autres institutions de la République. Dans un premier temps, le gouvernement, et ensuite l'AMP elle-même.
Il est un fait que la révocation de Mobutu Nzanga entraînera le départ d’autres membres de l'UDEMO qui sont au gouvernement. Mais aussi aux autres institutions de la République, sans oublier les entreprises publiques. Par solidarité et esprit d'équipe, sous-tendus par la discipline du parti, les représentants de l' UDEMO quittent les instances du pouvoir.
Aussi, il ne serait pas surprenant que l'AMP réajuste le tir et adopte une attitude conséquente. Le contraire surprendrait. Et pour ne pas démentir une fois les rumeurs, au terme de la conciliabule de jeudi dernier à Kingakati, le Comité exécutif de l'AMP a annoncé les couleurs et prédit la tenue d'une importante réunion le lundi dans le but de fixer la population.
PROBLEME DE FOND
On serait tenté d'évoquer un bouleversement politique à l'horizon. Réaction normale quand on sait que l'UDEMO était jusque-là partenaire à l'AMP au même titre que le PALU et le PPRD. Le fait déjà d'être dans cette loge souligne son poids politique qu'une décision de révocation doit plutôt interpeller que donner l'occasion à quelques " jouisseurs ou griots " de s'adonner à leur jeu favori : le clientélisme.
Cette révocation soulève un problème de fond. Qui a poussé qui à la faute ? Qui n'a pas respecté ses engagements ? La ligne fondamentale de la plate-forme a-t-elle été violée ?
Interrogations pertinentes dans la mesure où elles nous reportent vers les rumeurs qui ont émaillé l'existence de l'AMP. Rumeurs doublées de frustrations, lesquelles ont donné naissance à " un courant rénovateur " au sein de l'Assemblée nationale dans le camp de la Majorité. Rumeurs qui ont aussi permis ce coup de gueule des députés indépendants, alliés de l'AMP. Rumeurs qui ont, par ailleurs, constitué une invitation à l'institutionnalisation du débat au sein de la plate-forme par certains partis politiques alliés de l'AMP, et nous en passons.
La révocation de Mobutu Nzanga appelle également à un réajustement de la gouvernance. Ce serait trop simpliste de faire croire aux gens que Mobutu Nzanga a fait la moue pendant quatre mois pour un simple fait divers. Il a certainement posé à sa manière ses revendications politiques et celles de son parti en rapport avec la gestion de la chose publique. Fondées ou pas fondées, les explications qu'il aura à fournir en vue de démonter son attitude ne seront pas rejetées en bloc par certains observateurs. Par conséquent, il ne fait l'ombre d'aucun doute que des points de presse " de clarification " prendront la relève de cette mesure de révocation.
Du point de vue politique, ce serait ahurissant de voir l'AMP continuer son action politique sur le même élan comme si de rien n'était. UDEMO a été un partenaire et non un allié. Elle a certainement contribué, d'une façon ou d'une autre, à l'action principale de l'AMP. La " révocation de Mobutu Nzanga " est donc un "dérapage ". L'heure n'est pas de savoir qui a dérapé ou pas. Mais à tirer toutes les conséquences qui s'imposent dans cette révocation pour mieux rebondir.
PROBLEME DE FORME
Paraître n'est pas être. L'AMP a tout intérêt à méditer sur cet adage à l'aube de prochaines élections. Question d'éviter de verser dans le pédantisme, ce qui constituerait une erreur politique éléphantesque.
Qu'on ne se méprenne pas. L'UDEMO est une réalité politique, quel que soit son poids politique. C'est un.des deux. Des incidents ont émaillé le parcours de l'AMP. Partant, quelques " marches " à inscrire dans le cadre des " spectacles de chez nous " pour plaire à l'autorité morale de l'AMP ne doivent nullement occulter un débat de fond.
Il est temps que l'on songe à faire l'état des lieux. A convoquer les " états généraux " des " fédérations " pour jauger la température politique afin de mieux pénétrer l'attitude des alliés qui ont quitté la plate-forme ou qui sont en train de la rejoindre. Le font-ils par conviction ou opportunisme politique ?
Au demeurant, la prochaine restructuration est incontournable, tant au sein du gouvernement que de l'AMP. Cette restructuration a l'obligation politique de porter des réponses à ces interrogations pertinentes. Exercice opposable à tous les ténors de l'AMP tant la route est encore longue. Parsemée d'épines.
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