Digital Congo
10/03/2011
Les avocats du colonel Daniel Mukalay soutiennent que Floribert Chebeya n’est jamais arrivé à l’Inspection générale de la police le 1er juin 2010, le Camerounais Gommer Martell débite des mensonges.
Au sujet du décès de Floribert Chebeya, non seulement le rapport du médecin légiste est venu jeter le doute dans les esprits, mais en plus, les avocats de la défense ont soutenu à l’audience du lundi 7 mars 2011 que le renseignant Gommer Martell n’a jamais vu les deux activistes des droits de l’Homme au siège de la Police nationale congolaise.
En effet, les trois agents de la Police de recherches et interventions (PRI) - qui avaient escorté le Camerounais Gommer Martell le 1er juin 2010 à l’Inspection générale de la police pour rencontrer le colonel Daniel – affirment qu’ils sont arrivés à 18h25’. En plus, ils affirment qu’ils ont franchi l’entrée principale et ont trouvé deux policiers à la réception. Ils ajoutent que dans le secrétariat du colonel prévenu, il y avait seulement son secrétaire Yav Kot et un autre policier. C’est quand le colonel Mukalay leur a dit de rentrer avec Gommer qu’ils ont emprunté le couloir pour sortir par la porte latérale. La défense a aussi ajouté que lorsqu’on a découvert la dépouille mortelle à Mitendi, le mort portait une chemise noir blanc à manches longues.
Mais par contre, Gommer Martell affirme qu’ils sont arrivés à l’Inspection générale de la police aux environs de 20 heures. En outre, il dit qu’ils sont entrés par la porte principale. Et dans le hall, il a vu Floribert Chebeya et son chauffeur debout au bas de l’escalier. Floribert Chebeya qui portait une chemise blanchâtre l’a regardé, mais ils n’ont échangé aucune parole.
C’est ainsi que quand Gommer Martell et les trois policiers ont comparu le 7 mars 2011, la défense a commencé par demander : « Gommer Nguatara continue-t-il à soutenir que la chemise de Floribert Chebeya était de couleur claire ? ». Voici la réponse du renseignant Gommer : « Moi je soutiens ce que j’ai vu, vu l’état psychologique dans lequel je me trouvais ». Ensuite, la défense a fait remarquer à la Cour militaire que lors de sa première déposition, Gommer avait dit avoir vu Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana dans une grande salle. Ici, le renseignant a argué que c’était sa façon d’apprécier l’endroit dans lequel il se trouvait.
Réagissant à ces réponses, la défense a déclaré aux juges que Gommer Martell n’est jamais arrivé à l’Inspection générale de la police à 20 heures. Par conséquent, le colonel Daniel Mukalay n’était pas à l’Inspection générale à 20h00. Selon la défense donc, Gommer ne dit pas la vérité quand il soutient avoir pénétré par l’entrée latérale, avoir vu Floribert Chebeya et son chauffeur, et n’avoir pas vu les deux gardes du service de protocole ; alors que ceux qui l’ont escorté disent le contraire.
Toujours au sujet de ce décès, la défense a déclaré à l’attention des juges : « Nous retenons qu’il y a eu mort subite, mais non par strangulation. Nous de la défense ne pouvons pas répondre des maladies héréditaires. Tout ce qui a été dit de l’autre côté n’est que spéculation ».
Et lorsqu’un avocat de la défense a demandé au médecin légiste si les stress sont à identifier à une peur irrémissible, ce dernier a expliqué qu’il y a plutôt l’appréhension, même légère. Il a dit à titre illustratif : « La sensation qu’on a avant les examens, c’est ça le stress ».
Quand le ministère public a demandé au colonel médecin de donner la phase d’évolution de ces deux pathologies pour conduire à une mort subite, celui-ci a expliqué que pour dysphasie arithmogène, le cas s’aggrave lorsque la personne avance en âge. Pour myocardie lymphocytaire, c’est le virus qui ne fait que se développer jusqu’à atteindre le stade fatal.
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