11/03/2011
Les leaders politiques membres de la plate-forme Alliance de la majorité présidentielle (AMP) ont été réunis jeudi autour du président de la République à sa ferme de Kingakati où l’autorité morale de l’AMP leur a transmis des directives spéciales en rapport avec les préparatifs aux élections prochaines de fin 2011.
Le Président Joseph Kabila Kabange a, en sa qualité d’autorité morale de l’Alliance de la majorité présidentielle (AMP), transmis aux membres de cette plateforme des directives à observer en vue d’affronter les échéances électorales qui pointent à l’horizon, a déclaré jeudi le Secrétaire exécutif adjoint de l’AMP, Koyagialo Gbase le Gerengbo, à l’issue d’une réunion qui s’est tenue dans la ferme présidentielle de Kingakati, dans la commune de Maluku.
M. Koyagialo a par ailleurs annoncé qu’au cours de cette rencontre, un comité ad hoc constitué de cinq personnes a été mis sur pied en vue de procéder à la restructuration de l’AMP et à la révisitation de certaines dispositions de la charte de cette plate-forme.
Il a enfin fait savoir qu’il a été également question, au cours de cette réunion, de survoler le climat qui prévaut au sein de la coalition gouvernementale au pouvoir et de lever certaines options dont les contenus seront rendus publics incessamment. Cette réunion, rappelle-t-on, fait suite au conclave du comité politique de l’AMP qui s’était réuni dernièrement pendant trois jours à Kingakati.
L’AMP en veillée d’armes préélectorale élabore des stratégies pour contrer l’opposition
Le président joseph Kabila a de nouveau battu le rappel des troupes au sein de l’Amp jeudi. Tous les ténors de l’Alliance se sont retrouvés à la ferme présidentielle de Kingakati autour de son autorité morale en vue d’évaluer froidement le contexte préélectoral de l’heure. De cette évaluation, il est sorti une décision importante pour la famille politique du Chef de l’Etat : une commission de stratégies a été montée toutes affaires cessantes. Cette dernière a pour mission d’étudier toutes les stratégies possibles pouvant assurer une victoire incontestable et sans appel du candidat de la Majorité.
Le temps est dur. En 2006, l’Amp n’avait pas pris autant de précautions. Sûr de son propos, elle s’était jetée à l’eau sans trop réfléchir. Mais aujourd’hui, les défis électoraux font un peu frémir. En face, l’adversaire paraît plus décidé que jamais et promet de faire mouche.
L’on croyait que la révision institutionnelle allait jeter la confusion au sein de l’opposition. On dirait qu’elle a plutôt produit un effet contraire. Elle a littéralement dopé la détermination des opposants. Presque tous, en dehors du Mlc, sont d’accord pour une candidature unique de l’opposition dont le profil est presque déjà connu.
Cette soudaine collusion des forces d’alternance a obligé l’Amp à reculer de quelques pas dans son optimisme. Avant la fin de l’année, la Majorité croyait qu’il n’y aurait pas match en 2011. Mais, dès l’annonce de la candidature de Tshisekedi à la présidence suivie de son retour spectaculaire au pays, la Majorité s’est vue obligée de bien ajuster son monocle. Elle y a été davantage invitée lorsque l’un de ses pions gagnants a officiellement quitté le navire pour le camp adverse.
Tiercé et quinté gagnants
Au départ, beaucoup au sein de l’Amp avaient minimisé jusqu’à la raillerie l’impact de cette défection. Mais, lorsqu’elle s’est annoncée dans l’affectivité, il a fallu d’abord retenir son souffle avant d’essayer de se ressaisir. Et la parade fut trouvée ou du moins l’espérait-on avec la suppression du premier tour. Pourtant, même alors, le problème est resté entier. Les différentes combinaisons qui se sont annoncées sur le terrain n’ont rien de la banalité et de la routine de 2006. Et puis, il y a le passif du mandat finissant qu’il faut assumer Contrairement aux opposants, la Majorité est contrainte de présenter un bilan alors que l’adversaire n’a aucune obligation dans ce sens. Il n’a juste que le loisir de critiquer, de minimiser l’évaluation des exploits réalisés en face. Comme on peut le constater, la tâche de la première est vraiment ardue. Celle de la seconde n’est qu’une promenade de santé.
C’est une donne nouvelle et fondamentalement contraire à la dynamique de 2006. A cette année-là, nul ne pouvait diaboliser la gestion de l’autre pour autant que celle du pays avait impliqué tout le monde. L’échec ou le succès était collectif. Inversement, aujourd’hui, un camp doit d’abord rendre compte de son programme pendant que l’autre est libre de tout engagement.
L’un est vierge, l’autre ne l’est plus. La marge de manoeuvre devient trop étroite et les combinaisons indomptables. Il faut donc des stratégies pour monter de toute urgence un plan d’attaque capable de mettre l’adversaire en déroute. Voilà tout le sens de la rencontre de Kingankati jeudi.
Il y a 5 ans, feu Guillaume Samba Kaputo s’était révélé vraiment providentiel pour le camp présidentiel. A défaut d’une matière grise de son calibre, il faut néanmoins trouver des cerveaux capables de relever les défis énormes de la présidentielle à venir. C’est la tâche confiée aux 5 membres constituant la Commission de stratégies.
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