Digital Congo
26/04/2011
Les professeurs qui avaient observé un arrêt de travail, avaient comme cahier de charges : l’amélioration de conditions de travail. Ce qui, dans l’entendement de beaucoup, renvoyait à l’augmentation de salaires. Ils précisaient eux-mêmes en parlant notamment du paiement des arriérés de quatre mois et de la promulgation de la loi portant leur statut particulier.
Le gouvernement n’a pas le budget pour payer le salaire décent qui permettrait aux professeurs de changer de voitures au gré de leur volonté. Mais il a démontré qu’il peut aider les professeurs à faire leur travail dans un minimum de confort. Le fait de remettre des véhicules n’est pas une négation d’une bonne politique salariale.
La bonne nouvelle a été annoncée par le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, le professeur Léonard Mashako Mamba. Le gouvernement congolais voulant améliorer les conditions de travail des professeurs d’université a décidé de les doter de véhicules pouvant leur permettre de rejoindre leurs lieux de travail dans le confort.
Il est connu de tout le monde que le déplacement à Kinshasa est un véritable casse-tête chinois. Les différents usagers sont soumis aux caprices des conducteurs qui en font de leur tête.
Ils choisissent les tronçons à servir au gré de leurs bas intérêts. Aux heures de pointe, ils sectionnent les parcours. On peut donc avoir de l’argent sans jamais trouver un taxi pour vous transporter. Soit encore il faut avoir des épaules solides pour s’effrayer une place à bord de taxi.
Il n’est pas évident que le professeur soumis à un horaire arrive à l’université à temps. Quand bien même il y arriverait à temps, il n’est pas évident qu’il soit dispos pour commencer un travail qui nécessite beaucoup de concentration. C’est la raison majeure qui a poussé le gouvernement d’aller au-delà du cahier de charges des professeurs d’université.
Le cahier de charges des professeurs
Pour rappel, les professeurs d’université qui avaient observé un arrêt de travail il y a quelques semaines, avaient comme cahier de charges : l’amélioration de conditions de travail. Ce qui, dans l’entendement de beaucoup, renvoyait à l’augmentation de salaires. Les professeurs eux-mêmes précisaient en parlant notamment du paiement des arriérés de quatre mois des salaires et de la promulgation de la loi portant statut particulier des professeurs.
A ce sujet, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire avait fait remarquer que le statut spécial de professeurs d’université était déjà en application même si la loi y relative n’était pas encore promulguée. On est donc dans le cas d’espèce où la pratique précède la loi. Cette réponse aurait-elle suffi aux professeurs tant qu’il fallait au gouvernement de passer à une autre étape ? Il n’y a pas de statut spécial sans privilège et sans conditions particulières.
Jusque-là, on voyait des professeurs emprunter les mêmes bus que le gouvernement avait mis à la disposition des universités et autres établissements de l’enseignement supérieur. Si aujourd’hui il est mis à la disposition de professeurs des moyens personnels de déplacement, cela renforce le statut spécial tout en résolvant le problème d’efficacité au travail.
Distribution par lots
Il nous revient que la distribution du premier lot de véhicules devrait commencer lundi le 25 avril 2011 et concerne les professeurs de la ville province de Kinshasa, des provinces du Bas-Congo, du Bandundu et de l’Equateur. Le deuxième lot de 465 véhicules reviendra aux professeurs des établissements supérieurs et universitaires des provinces du Katanga, du Kasaï Occidental, du Kasaï-Oriental, du Maniema, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de la province Orientale. Le dernier lot ira aux professeurs qui n’auront pas été servis à l’ouest du pays.
Il va sans dire que l’opération concerne 1400 professeurs se trouvant sur la liste du ministre de l’Esu. Rien n’est dit sur le critère de choix. En plus, ne sont concernés que les professeurs des établissements de l’enseignement supérieur et universitaires publics. Le ministre a annoncé cette nouvelle au cours de la réunion avec les représentants des professeurs et des associations de professeurs.
Un coup dur pour les amateurs de la politique-fiction
Il va de soi que cette action du gouvernement congolais ne fera pas l’affaire de ceux qui bâtissent leur avenir politique sur la misère des autres. En effet, il y a des politiciens qui aimeraient voir la misère partout afin d’en faire leur fonds de commerce. Cette occasion, c’est encore une opportunité aux amateurs de la politique fiction. C’est dans cette catégorie qu’on a entendu des propos du genre, au lieu de leur donner des voitures, le gouvernement aurait mieux fait de bien payer les professeurs afin qu’ils s’achètent eux-mêmes les voitures de leur choix. Lorsqu’on entend cela, on a l’impression qu’il n’y a aucun professeur dans ce pays qui a une voiture.
En outre, on veut nous faire croire qu’il suffit de vouloir pour que cela se réalise. Autant le gouvernement a pris l’option de dépense-caisse, autant elle fait la politique de ses moyens. S’il est plus facile pour le gouvernement de soulager les professeurs en leur donnant des véhicules, mieux vaut faire ce peu en attendant de résoudre le problème de salaire. Le gouvernement congolais n’a jamais gardé tabous ses difficultés qui sont du cadre d’un héritage de plus de cinq décennies.
Le gouvernement n’a pas le budget pour payer le salaire décent qui permettrait aux professeurs de changer de voitures au gré de leur volonté. Mais le gouvernement a démontré qu’il peut aider les professeurs à faire leur travail dans un minimum de confort. Le fait de remettre des véhicules n’est pas une négation d’une bonne politique salariale.
En attendant, il est sage de se dire qu’ « un tiens » vaut mieux que « deux tu l’auras ». C’est rabaissant de croire que tous les problèmes des professeurs sont terminés avec l’octroi de véhicules. S’il y en a qui veulent leur apporter plus, rien ne se fera dans la fiction. On a besoin d’actions. Et les actions, Joseph Kabila les pose comme la caravane qui passe son chemin pendant que les chiens aboient...
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