Congo indépendant
07/08/2011
Dans un communiqué repris par l’Agence presse associée (APA), l’association de défense des droits humains «Asadho» qualifie d’«illégale» la détention de plusieurs membres de l’Union pour la démocratie et le progrès social d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Ces militants seraient détenus, au mépris des délais légaux, dans un cachot de l’état-major de la bien nommée «PIR» (Police d’intervention rapide).
Le "général" Charles Bisengimana,
chef ad intérim
de la police nationale congolaise.
Photo GLM
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A quatre mois de l’organisation de l’élection présidentielle et des législatives, les forces dites de sécurité continuent leurs «mauvaises habitudes» consistant à se comporter en milice d’un des candidats à l’élection présidentielle. Ce candidat n’est autre que le président sortant «Joseph Kabila». Les opposants à celui-ci sont traités comme des «agents subversifs» dans un pays qui a institutionnalisé - sur papier du moins - non seulement le pluralisme politique mais aussi le droit pour chaque citoyen d’exprimer ses opinions ou ses convictions.
Cinq militants de l’UDPS ont été appréhendés le 26 juillet dernier. C’était lors d’un sit-in organisé devant le siège de la Ceni (Commission électorale nationale électorale indépendante). Les protestataires fustigeaient des irrégularités relevées dans le processus de révision du fichier électoral. Dans son communiqué, l’Asadho qui «se dit vivement préoccupée» considère qu’il s’agit ni plus ni moins que d’une arrestation "illégale" pour au moins deux raisons. Primo : les personnes privées de liberté étaient en plein exercice de leurs «libertés fondamentales». Secundo : le délai légal de la garde à vue de
quarante-huit heures a largement expiré sans que les prévenus aient été présentés devant une autorité judiciaire. On apprenait également que les blessés n’auraient pas bénéficié des soins exigés par leur état de santé.
Dans ses recommandations, l’Asadho «invite le président de la République à faire respecter par la police la jouissance des droits et libertés fondamentaux de citoyens sans discrimination liée notamment à l’appartenance politique,(…)». L’association exhorte l’auditeur général des FARDC, «de faire engager des poursuites judiciaires contre les commandants de la police qui tolèrent les violations des droits fondamentaux et de les libérer». Vœu pieux?
Le 8 juillet dernier, Claude Kabala Muimba, président fédéral de l’UDPS-Lukunga, a été arrêté, sans mandat, par des éléments de la police d’intervention rapide. Les faits se sont déroulés à l’hôpital Mama Yemo au moment où des «combattants» retiraient le corps de leur infortuné camarade Serge Lukusa, décédé "par suffocation" lors du sit-in du 4 juillet devant les bureaux de la Ceni.
Dans l’interview qu‘il a accordée le 14 juillet à Congo Indépendant, Etienne Tshisekedi wa Mulumba n’a pas trouvé des mots assez durs pour traduire tout le mal qu’il pense des vexations subies par ses partisans : «Nos militants sont constamment l’objet d’intimidation. C’est tout simplement inacceptable. On ne peut plus intimider un parti comme l’UDPS. Notre parti vient de loin. Et ce ne sont pas des «gamins» qui vont l’empêcher d’atteindre son but.» Lors de sa visite, mardi 2 août, au poste frontalier de Kasumbalesa, le leader de l’UDPS n’a pas manqué de stigmatiser notamment les "arrestations arbitraires".
Madeleine Wassembinya/B.A.W
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