LeCongo.info
12/08/2011
Toute campagne électorale devrait s’efforcer à ne pas dénaturer le « VOTE 2011 » ni de fausser le «VERDICT 2011 ».
Les évêques congolais, mieux les chefs des confessions religieuses, viennent de lui emboîter le pas en s’adressant à la classe politique, quasiment avec les mêmes mots-clés en vue des élections transparentes, crédibles et démocratiques. Dans un climat électoral apaisé.
Jamais élection n’a suscité autant de passion et d’intérêt, d’engouement et d’interrogations que celle de 2011.
Preuve que la République démocratique du Congo est à un tournant déterminant, eu égard à des défis majeurs internes ainsi qu’aux enjeux de l’environnement régional et international.
Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, OIF, en séjour Kinshasa lors de la 37ème session de l’Assemblée générale des parlementaires francophones, APF, n’a pas voulu rater le coche, dirait-on. Mieux, compté et coté parmi les intellectuels et sages africains, il a préféré également se « jeter à l’eau » à Kinshasa à l’aube de prochaines élections générales en RDC. Homme d’Etat sénégalais éprouvé, haute personnalité internationale, il s’est attardé sur le sens du «vote», l’essence d’une « élection » et la substance du concept «démocratie».
Comme pour prévenir les Congolais du danger qui les quête face à toute échéance électorale, Abdou Diouf est allé droit au but, usant des mots justes et clés pour ne pas dénaturer le « VOTE 2011 » ni fausser le « VERDICT 2011 ».
Il a mis un accent particulier sur « l’exercice du pouvoir » pour que l’on n’en abuse pas et que nul n’en ignore. Il s’agit pour Abdou Diouf du « respect des règles du jeu », de cette « volonté d’admettre le caractère provisoire du pouvoir » ; de cette « volonté d’admettre le choix libre, d’exprimer une forme de protestation ou de changement » ; que « les élections ne sont pas une fin en soi » ; que la « démocratie favorise la stabilité, la paix et le développement ».
Les vérités des chefs religieux
La page Diouf n’est pas encore tournée – pourquoi le serait-elle tant que les élections n’ont pas encore eu lieu- que les chefs des confessions religieuses ont enfourché la trompette pour sonner l’alerte. A la différence d’Abdou Diouf, hôte du peuple congolais pendant quelques heures, les chefs religieux sont les hommes du terrain, mieux renseignés parfois que le pouvoir, car plus près du peuple. Ils ont ce flair de sentir venir le danger et de le prévenir.
Voilà qui explique leur « activisme politique » qui, parfois, leur coûte des critiques acerbes, mais ne les empêche nullement à diffuser leurs vérités souvent tranchantes, incisives et pertinentes. Abondant dans le même sens que le secrétaire général de l’OIF, les chefs des confessions religieuses sont sans complaisance. Ils exigent des dirigeants politiques : -
D’être acquis aux vertus démocratiques ; l’acceptation du pluralisme et le respect des règles, notamment la Constitution, les textes en vigueur. Il implique aussi une confiance certaine dans les institutions du pays, confiance sans laquelle tout semble perpétuellement remis en question.
S’interdire de jouer avec le feu de la division et s’abstenir d’attiser les brasiers de la haine.
Ne pas se moquer du Code de bonne conduite.
S’efforcer d’avoir une attitude responsable avant, pendant et après les élections.
Attitude responsable qui se nourrit dans les lieux publics, de la civilité, du respect d’autrui et de la tolérance.
- Répondre au profil et s’engager sur base d’un projet de société : la RDC Congo a besoin, pour son avenir, un avenir que l’on veut radieux, des hommes et des femmes ayant un sens élevé de responsabilité, de patriotisme, de sagesse avérée, de maîtrise de soi à toute épreuve et de retenue éprouvée.
S’illustrer par le respect du bien commun à ne pas confondre avec la somme des intérêts particuliers. Disposer des projets de société pour l’organisation des campagnes électorales et non se manifester de façon arrogante à coups de cadeaux et libéralités visant l’achat des consciences.
- Respecter le verdict des urnes : dès que la victoire est proclamée, tout le monde doit se soumettre à la loi. En bon démocrate, s’abstenir de recourir à des actions subversives, des moyens illégaux ou violents pour se soustraire à l’autorité de la loi. S’il existe un contentieux, il faut les traiter par voie de justice, selon les prescrits de la loi électorale et dans la crainte de Dieu.
- Craindre Dieu : confier la direction des affaires du pays à ceux qui sont compétents, qui se laissent guider par la parole de Dieu, des personnes de bonne volonté, des hommes vertueux, attentifs aux valeurs démocratiques et éthiques et qui savent se sacrifier pour un idéal noble ; celui du service pour le bien commun du peuple congolais.
Il est entendu que les chefs des confessions religieuses seraient incomplets s’ils n’avaient pas invité le peuple congolais, le souverain primaire « à la sérénité et à la lucidité pour aller aux élections en se comportant dignement aussi bien dans la victoire que dans la défaite ».
A la Commission électorale nationale indépendante, CENI, de mettre en place « des mécanismes adaptés à une résolution prompte, juste et équitable des incidents électoraux ».
Aux médias d’être au service du bien commun en dispensant à la «Société qui a droit à une information fondée sur la vérité, la liberté, la justice et la solidarité ».
Au gouvernement de « faire de la réussite des élections un point d’honneur à la hauteur de la vocation et de la grandeur de notre pays qui dépend, à n’en point douter, de l’organisation correcte du processus électoral".
Et pour boucler la boucle, les chefs des confessions religieuses rappellent à la communauté internationale que « ses interventions doivent être des signes évidents pour le bien commun, l’intérêt supérieur de la Nation et qu’elle s’engage en toute équité ».
Au regard des mots-clés d’Abdou Diouf, des vérités de chefs des confessions religieuses, les Elections 2011 imposent des défis à relever : ceux de la maturité démocratique, de la volonté politique à surmonter les montagnes de la croissance économique, du mieux-être social pour s’inscrire dans le contexte imminent du nouvel ordre mondial.
Freddy Monsa Iyaka Duku
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