« Zongisa yé na Rwanda !»

Congo Indépendant

15/08/2011

« Heureux le peuple qui chante et qui danse». Voilà un slogan cher aux animateurs des chansons révolutionnaires de l’époque mobutienne. Parmi la multitude des chants du genre, un seul fut mis en exergue : «Djalelo». Créé et chanté par le groupe d’animation de l’ex-Shaba, «Djalelo» est devenu l’hymne au chef de l’Etat. Une sorte de cri de ralliement. A Kinshasa comme ailleurs dans le pays, le «Djalelo» annonçait l’arrivée comme le départ du «Grand Léopard» du lieu de la manifestation.

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-Lez-Immondices, les Kinois, qui ne manquent ni imagination ni inspiration, se souviennent de cette époque. Nostalgie ? Que nenni. Simplement, dit-il, un besoin de trouver un chant de ralliement pour le candidat de leur choix. Le candidat du peuple. Au vu de l’engouement que suscite chacun de ses déplacements, "Tshi-Tshi" est en passe de devenir le nouveau "chouchou" des Congolais. "Tatu Etienne" est un homme que ceux-ci connaissent depuis toujours.

Entendu pour la première fois lors du meeting du leader de l’Udps au stade «Tata Raphaël», le chant «Zongisa ye na Rwanda» (traduction : Renvois-le au Rwanda) semble faire autorité comme hymne des «combattants» de l’Udps, parti cher à Etienne Tshisekedi wa Mulumba. A chacune des apparitions du «lider-maximo», cette chanson est reprise en chœur par des centaines de voix. C’est fut le cas lors de sa tournée euro-américaine, en Afrique du Sud comme au Katanga et plus récemment au Stade des martyrs lors du retour de «Mwena Nkwasa» dans la capitale.

Mon ami qui ne manque pas non plus d’imagination me dit que cette ode des tshisekedistes a l’art d’énerver les militants de la Majorité présidentielle (MP). Il semble que les "kabilistes" seraient occupés à préparer une "riposte". Dans une "MP" où les zélateurs du "raïs", alias l’autorité morale, n’ont plus le coeur à l’ouvrage, il faudra attendre. Bien que modeste en parole, «Zongisa ye na Rwanda» résonne comme une supplique adressée à «Ya Tshi-Tshi» pour renvoyer l’imposteur qui trône au sommet de l’Etat vers son lieu de provenance. Honni soit qui mal y pense!

Réaliste, mon ami de conclure : « Zongisa ye na Rwanda», reste un vœu. Pour que «Mwena Nkwasa» puisse réaliser cet objectif, les Congolais devraient traduire l’engouement populaire en acte en votant "utile" le 28 novembre prochain.

Jacky Mopipi