06/09/2011
Va-t-on vers l’instauration de l’Etat de siège dans la capitale? Pour ceux qui ne savent pas, l’Etat de siège est un régime d’exception qui confie notamment à l’autorité militaire le maintien de l’ordre public. Au Congo très très démocratique, l’armée, la police et les services d’insécurité, pardon, de sécurité, se comportent en milices travaillant pour le compte du «fermier de Kingakati». Le risque est donc grand que des «terroristes d’Etat» se répandent dans la ville pour règler des comptes. Il n’y a plus l’ombre d’un doute : la République très très démocratique du Congo est dirigée par un «chef d’Etat voyou». Un "Terroriste d’Etat".
C’est l’émotion à Kin. Mardi 6 septembre 2011 restera une date inoubliable. Des témoins ont vu, aux alentours de 2 heures du matin, des sicaires de la garde prétorienne du «dernier des raïs» et des pseudos James Bond des «services» descendre à la 10ème rue à Limete pour exécuter des basses besognes pour le compte de l’autorité très immorale de la majorité présidentielle. Des "combattants" et des voisins ont vu des «hommes en uniforme» de la garde présidentielle et d’autres en tenue civile asperger de l’essence à travers les fenêtres de la Permanence de l’UDPS. Ils ont par la suite bouté le feu. La suite est connue. La direction du parti cher à «Tshi-Tshi» n’a plus de siège. Au cours de cette même «nuit de cristal», le «commando» a accompli le même forfait à la RLTV (Radio Lisanga TV) du très tshisekediste Roger Lumbala, située aux croisements des avenues Huileries et Tombalbaye. Le compte à rebours a commencé. D’ici au 28 novembre, tout pourrait arriver. Surtout le pire. En tous cas le «dernier des raïs » est décidé à faire couler du sang des … «Congomani». Objectif : conserver le pouvoir. Les Congolais vont-ils à nouveau accepter l’inacceptable?
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien, une panique certaine saute aux yeux dans le camp du «raïs». «La haute hiérarchie ne dort plus que d’un œil, dit-il. D’ailleurs, il a emménagé dans sa ferme de Kingakati où il se sent plus en sécurité.» Mon ami qui sait décidément tout assure que trois mille soldats rwandais sont basés aux environs de cette ferme. Deux bataillons de l’ex-Armée patriotique rwandaise (RDF) affublés du label CNDP du «général Laurent» ont été déployés dans la province du Bas-Congo au niveau de la frontière avec l’Angola. «L’élection présidentielle du 28 novembre n’intéresse pas que les Congolais démocratiques, dit mon ami. Paul Kagame du Rwanda et Yoweri Museveni de l’Ouganda suivent ce scrutin avec la peur au ventre. La peur de voir leur fondé de pouvoir mordre la poussière. Une victoire de Tshisekedi constituerait pour eux une sorte de catastrophe. Fini la caverne d’Ali Baba où ils venaient piller avec l‘aide de l’homme qui se fait appeler Joseph Kabila.»
Avec ma candeur habituelle, j’ai demandé à mon ami la raison de cet intérêt rwando-ougandais pour une «affaire domestique» congolo-congolaise. Cynique, mon ami de répondre : «As-tu perdu de vue que le Zaïre de Seseskul a été «libéré» par l’AFDL et que ce conglomérat d’aventuriers était une trouvaille rwando-ougandaise. De même, depuis lors, le Congo, devenu une démocratie plus, plus, est réduit au rang d’un butin de guerre?» Mon ami qui a décidément une mémoire d’éléphant de se souvenir que dès le lendemain de la «libération» «Mwena Nkwasa», alias «Tatu Tshikas» avait demandé à «Paul» et à son compère «Yoweri» de "présenter la facture" de leur «effort de guerre» afin de laisser «le Congo aux Congolais». "Nous avons donc fait cette guerre pour rien?", réagissait le satrape ougandais dasn un documentaire sur les Grands Lacs.
A en croire mon ami, l’homme qui se prend pour le «Premier ministre», le nommé Adolphe Muzito, alias «nationaliste de gauche», aurait signé récemment un contrat avec la banque chinoise Exim Bank. Montant : 30 milliards $US. Pas un likuta de moins. Selon mon ami, à la surprise générale, Augustin Katumba Mwanke, le très mauvais génie du «raïs», a surgi au bureau du «prétendu Premier» et s’est emparé non seulement de l’original mais aussi de toutes les copies de cette convention qui va engager les générations futures. Mon ami de conclure : «Tshi-Tshi va remporter l’élection présidentielle mais le vainqueur sera le «raïs». Au motif que le fermier de Kingakati a pour mission d’assurer la pérennité des intérêts mafieux de ses mentors Kagame et Museveni. Sans oublier les concessions mal acquises par des opérateurs miniers tels que Freeport McMoran (Tenke Fungurume), Dan Getler et autre George Arthur Forrest.»
Avec ma naïveté légendaire, j’ai posé à mon ami une dernière question à la Lenine : Que faire? «Tatu Etienne ne doit en aucun cas nous refaire le coup qui consiste à accepter l’inacceptable. Il doit relever le défi lancé à la nation congolaise par le terroriste de Kingakati et ses nervis. Il faut sauver le Congo en coupant le cordon ombilical avec les concepteurs de l’AFDL et mettre hors d’état de nuire tous les terroristes qui se font passer pour des respectables grands commis de l’Etat...»
Issa Djema
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire