Le «raïs» emménage à la Cité ex-OUA

Congo Indépendant
17/11/2011

Le "raïs" en plein "complot" avec son mentor à Goma.

Les principaux prétendants à l’élection présidentielle sont plus que jamais en campagne. Les choses sérieuses ont commencé. Et ce en dépit des rumeurs faisant état du report de l’élection du Calife au mois de mars 2012. «Ya Tshi-Tshi», alias «Mukulumpa», et le Calife sortant de la République très très démocratique du Congo, alias le «raïs», alias la «haute hiérarchie», alias le commandant suprême des FARDC et de la police nationale, sont à l’Est.

Les deux adversaires qui se détestent chaleureusement ont même failli se télescoper, lundi 14 novembre, à Goma, au Nord Kivu. Leurs avions se suivaient pratiquement. C’est à croire qu’ils se livraient au jeu du «qui va atterrir le premier». De son côté, «Léon l’Etat», alias «l’homme de la rigueur», est arrivé mardi 15 à Mbandaka, première étape d’une tournée dans sa province natale, "Ekwatele Mambenga", comme disent les Mongo. Il y a été rejoint par Vital Kamerhe, alias «VK». L’ex-attaquant de pointe de la Kabilie voyage à bord d’un Jet privé à 17 places. Pendant que les quatre rivaux s’époumonent à «vendre» aux électeurs potentiels leur projet de société respectif, un sujet continue à occuper les esprits : la violence.

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-Lez-Immondices, la violence pré-électorale est au centre de toutes les palabres. «Personne n’ose imaginer la réaction populaire lorsque le «raïs» sera proclamé vainqueur par le «Pasteur Daniel», dit mon ami. Selon lui, le recrutement, par la mouvance kabiliste, des voyous kinois - les très redoutés «Pomba» ou «Batu ya makasi» - fait craindre l’émergence d’une version congolaise de la milice Interahamwe. Des motos et des machettes auraient été distribuées pour rendre ces miliciens plus "efficaces" et "mobiles".

«Gouverner, c’est prévoir», dit-on. Mon ami m’apprend qu’en prévision de l’insécurité généralisée pouvant survenir après l’annonce de sa «victoire», le «raïs» a déménagé. Il a abandonné sa résidence dite «La raquette» ou «résidence Gécamines» au quartier dit «GLM» dans la très huppée commune de la Gombe. Destination : Cité de l’Union africaine. Il a requisitionné quelques villas pour lui et sa fratrie. Cette "cité" est constituée d’un groupe de villas construites en 1967 pour l’hébergement des chefs d’Etat du continent venus participer à un sommet de l’ex-Organisation de l’Unité Africaine, rebaptisée Union africaine. Pour mon ami, le commandant suprême des FARDC a donc décidé d’aller se barricader au Camp Tshatshi comme à l’époque du «Groupe de Binza» des années 60. En ce lieu, lui et sa famille peuvent être gardés nuit et jour par les fameux «Bana Moura», pudiquement appelés «Garde république». A en croire mon ami, le Calife sortant n’est pas le seul à agir de la sorte. Il semble que le premier sinistre, pardon, le Premier ministre «Ngwashi Adolphe», alias «nationaliste de gauche», s’est montré plutôt primaire. Pour se protéger du «plèbe», il n’a pas trouvé mieux que d’obstruer les chemins mènant à sa résidence officielle à Kitambo-Chanic. Il a fait placé des colonnes en béton au croisement de la rue Crique et de l’avenue colonel Mondjiba. un casse-tête pour certains parents tentés d’emprunter ces artères après avoir récupérer leurs gosses à l’Ecole "Les Loupiots". «Tout pour le peuple, rien que pour le peuple», auraient scandé les militants du Parti lumumbiste unifié. Comme quoi, le pouvoir isole!

Mon ami qui sait décidément tout me dit que le «raïs» aurait été victime d’un vol d’un montant estimé à 15 milions de dollars yankee. Pas moins. Les auteurs de cet acte ne seraient que des membres de la garde présidentielle. "Les recherches sont en cours", comme disent les enquêteurs de la police. Décidément, tout le monde prend ses précautions. Sait-on jamais. Sur ces entrefaîtes, le commandant suprême des FARDC et de la police nationale a chargé une entreprise de la place de retaper l’ancienne résidence officielle du président Joseph Kasa Vubu. Résidence que le maréchal Seseskul, alors lieutenant-général, avait, par superstition, transformé en Bureau présidentiel. Le fameux Mont Ngaliema où l’on faisait et défaisait les carrières politiques. «Tu as déjà vu un chef d’Etat arrivé à la fin de son mandat se mettre à renouveler la décoration et le mobilier de sa résidence officielle ?, me demande mon ami. Confiant de la machine de tricherie mise en place par son "conseiller spirituel", le raïs n’a aucun doute de sortir vainqueur lors du vote du 28 novembre».

  Mauvaise langue, mon ami d’évoquer la tournée du « raïs » dans les deux Kivu. «Il a tenu des meetings à Uvira, Walikale, Masisi, Rutshuru, Kiwanja et Kanyabayonga sans que les FDLR et autres bandes armées qui terrorisent la population kivutienne ne montrent leur nez, souligne-t-il. Comment ne pas y voir la preuve de la connivence qui existent entre le Calife sortant et toutes ces milices ?» Et de conclure : «Le changement à la tête de la République très très démocratique du Congo devient un impératif de sécurité nationale pour donner un coup d’arrêt au complot ourdi par le raïs et son maître à pensée Paul Kagame, alias «Kingu fioti». Ceux qui veulent rendre visite au «raïs» savent désormais où le trouver au moment où Kin et le reste du pays sombrent dans la violence...