06/12/2011
Etienne Tshisekedi, principal opposant du président sortant Joseph Kabila,
conteste les résultats provisoires.
AFP/GWENN DUBOURTHOUMIEU
La tension est forte en République démocratique du Congo (RDC), où la Commission électorale (CENI) a reporté de quarante-huit heures l'annonce des résultats complets de l'élection présidentielle du 28 novembre, initialement prévue pour ce mardi 6 décembre.
"La CENI n'est pas en mesure de publier les résultats finaux aujourd'hui [mardi]. Cette publication est remise à quarante-huit heures", a indiqué la commission sur un bandeau déroulant à la télévision d'Etat RTNC.
Organisé de façon chaotique, le double scrutin présidentiel et législatif à un tour a été émaillé de violences meurtrières, entaché d'irrégularités et de soupçons de fraudes, ce qui laisse craindre une poussée de violence dans le pays.
KINSHASA, VILLE QUASI MORTE DANS L'ATTENTE DES RÉSULTATS.
Des affrontements ont opposé des manifestants aux forces de l'ordre dans plusieurs villes, lundi. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les contestataires à Kinshasa et des coups de feu ont retenti dans une ville de la province occidentale du Kasaï, fief de l'opposant Etienne Tshisekedi.
Dans la ville de Kinshasa, quasi morte dans l'attente de la proclamation des résultats de l'élection présidentielle,
les policiers sont sur le qui-vive, dans la crainte de débordements.
AFP/GWENN DUBOURTHOUMIEU
Depuis quelques jours, le pays et particulièrement sa capitale, Kinshasa – plutôt proche de l'opposition – vivent dans la crainte de violences en cas de contestation des résultats. La police "a pris ses dispositions […] pour maintenir l'ordre public et le rétablir au cas où il y aurait des troubles", a prévenu lundi son chef, le général Charles Bisengimana. Quelque vingt mille militaires sont déployés dans la capitale, où la majorité de la population vit dans une grande pauvreté. Des violences pourraient éclater aussi au Katanga (Sud-Est), ou dans les Kasaï occidental et oriental (Centre).
JOSPEH KABILA DEVANCE LARGEMENT SES CONCURRENTS
Selon les résultats provisoires, publiés lundi soir, le président sortant, Joseph Kabila, 40 ans, élu en 2006, y confirme son avance (46,4 %) et précède d'environ 1,3 million de voix l'opposant Etienne Tshisekedi (36,2 %), 78 ans, qui rejette ce décompte depuis le départ.
Dès vendredi dernier, M. Tshisekedi s'était fait menaçant : il mettait "en garde M. Mulunda et M. Kabila pour qu'ils respectent la volonté du peuple", et ajoutait qu'"en cas de besoin", il lancerait un "mot d'ordre", sans plus de précisions.
"Aucun des camps ne semble prêt à accepter sa défaite"
Luis Moreno Ocampo, le procureur de la CPI, a rappelé mardi qu'il suivait "de près" la situation en RDC. "Je tiens à réitérer les propos que j'ai déjà tenus le 11 novembre : nous suivons de près la situation sur place et nous ne tolérerons aucun recours à la violence", a-t-il déclaré dans un communiqué.
A Londres, les opposants de Kabila manifestent
Autour de trois cents opposants au président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ont manifesté, mardi, devant la résidence de David Cameron, premier ministre britannique, à Londres.
Les manifestants, qui scandaient des slogans et brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit "Dehors Kabila !", ont été repoussés par une cinquantaine de policiers, pour certains en tenue antiémeute. Deux manifestants ont été blessés, deux autres ont été arrêtés.
A Paris aussi, deux policiers ont été légèrement blessés, mardi, devant l'ambassade de la République démocratique du Congo (RDC) par une cinquantaine de manifestants qui les ont pris à partie.
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