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dimanche 17 juin 2012

Le périple parsemé d’imprévus des lecteurs du Soir

Le Carnet de Colette Braeckman 
16/06/2012 

Merci à Pierre de Montpellier

Que ceux qui souhaitent un voyage chronométré, millimétré, ne s’engagent pas au Congo ! Une poignée de lecteurs du Soir en ont fait la joyeuse et troublante expérience. Ils souhaitaient découvrir les gorilles de montagne ? La guerre dans le parc de la Virunga les a obligés à faire connaissance avec les gorilles des plaines dans le parc de Kahuzi Biega, tout aussi attachants d’ailleurs que leurs cousins. Ils rêvaient de dormir sous tente, en pleine nature ? C’est un bivouac sur les collines du Masisi qui leur fut proposé, pour être finalement annulé en dernière minute, car… le carrelage de quelques chambres n’était pas terminé !Mais qu’importe, les cœurs bien nés peuvent supporter quelques imprévus. Voyez Pierre : il avait amené ses bottines de montagne, arpenté tous les dénivelés du pays de Verviers, afin d’être fin prêt pour faire l’ascension du volcan Nyiragongo.
Au lieu de cela, il eut, comme les autres, le privilège de dormir sur l’île d’Idjui, où l’hôtel Congomani, avait, pour la circonstance, été doté de moustiquaires, de linges neufs et d’eau courante, sous la forme de bassines brûlantes délivrées avec le sourire… Quant à Daniel, le légendaire cuisinier de Kivutravel, habitué à recueillir au sommet du volcan les âmes perdues et à réconforter les corps épuisés par une tambouille roborative, il dut lui aussi s’adapter, remplacer la soupe par du manioc bouilli et la chèvre rôtie par des tilapias que les pêcheurs du coin se virent rappeler, par deux fois, de ne pas oublier d’aller pêcher…

Heureusement qu’à Idjui, les Pygmées, eux, n’avaient pas négligé l’heure de leur rendez vous musical. Enfin, pas tout à fait : ils avaient confondu 8 heures du matin et 8 heures du soir et alors qu’ils étaient attendus pour un nocturne concert d’instruments traditionnels, c’est au petit déjeuner qu’ils surgirent, pinçant leurs cordes, battant leurs tambours et, à travers la bananeraie, scandant les pas des valeureux visiteurs… 

A Bukavu, toutes les surprises furent heureuses : des anciens du Congo, comme Thérèse ou Roland purent pratiquer le swahili de leur jeunesse, Solange Lusiku présenta son journal « le Souverain », expliquant à son auditoire ébahi les conditions artisanales de la publication d’une gazette au Sud Kivu (écrire à Bukavu, imprimer à Bujumbura, vendre au petit bonheur la chance et, tout de même, réaliser une publication de qualité), le gouverneur, avec hospitalité, accueillit tout le monde dans une résidence dont les dimensions démontrent aujourd’hui encore combien les Belges étaient au Congo pour rester et impressionner…. Mais surtout, Philippe, parti à la découverte des racines de sa famille, eut le bonheur de tout retrouver, en vrac : le souvenir de la beauté de sa tante, qui, un demi siècle plus tard, hantait encore la mémoire des plus « anciens Belges » , la maison de son enfance, le cimetière où reposent des générations de colons, les couchers de soleil sur le lac, la façade Art Deco de l’hôtel Résidence, à peine fendillée par le tremblement de terre. 

Ceux qui avaient quitté le Congo naguère retrouvèrent les odeurs de leur enfance, de leurs plus belles années, les autres se laissèrent volontiers conquérir…Mais ce voyage ne se conjugua pas seulement au passé, sur le mode de la nostalgie : à Goma, des gens se battent pour sauver des jeunes de la guerre ou de l’ignorance, qu’il s’agisse des prêtres de don Bosco, de l’équipe d’Inuka qui accueille des jeunes filles, de Guillaume qui, lorsque les visiteurs lui en laissent le temps, anime le Centre des jeunes et sa bibliothèque…A Bukavu aussi, la jeunesse est omniprésente, malgré les difficultés du minerval obligatoire, les établissements d’enseignement débordent d’élèves et le père Didier de Failly, pilierdu collège Alfajiri, communique volontiers les clés nécessaires à la compréhension du milieu. 

Au Rwanda aussi, l’avenir est omniprésent : partout il n’est question que de la « vision 20 20 » de l’ambition de sortir le pays de la pauvreté et, au vu des grands travaux en cours, un tel projet n’apparaît pas irréaliste… 

Les visiteurs ont progressé à reculons : ils ont d’abord découvert la forêt primaire de Nyungwe, quasiment privatisée, où tous les accès, remarquablement balisés, sont payants, et où un lodge d’un goût parfait est destiné aux grands de ce monde qui veulent redécouvrir une Afrique idéalisée sinon mythique. De là, ils ont retrouvé le lac Kivu à Kibuye, une ville où, en 1994 l’insécurité et les massacres se poursuivirent jusque fin août, en présence des militaires français de l’Opération Turquoise. Kibuye aujourd’hui a pansé ses plaies et se prépare à réaliser une authentique vocation touristique. Mais surtout, les visiteurs ont clôturé leur périple par Kigali. Ambitieuse avec ses gratte ciels, ses banques, ses maisons à étages, son centre ville où les pauvres n’ont plus droit de cité, ses banlieues cossues qui ressemblent à un Rhode Saint Genèse ensoleillé… Mais douloureuse aussi, Kigali, avec le petit corps de garde (pratiquement dérobé aux regards comme un parent pauvre), où les dix Casques bleus belges furent mis à mort et surtout avec le mémorial du génocide à Gishozi, où est retracé le long calvaire d’un Rwanda où un million de citoyens tutsis furent victimes de la haine ethnique… 

Le Rwanda aujourd’hui concentre à la fois la mémoire du génocide et la certitude de la reconstruction : à l’évidence, le malheur n’est pas éternel, le relèvement est possible. Tourisme de la mémoire, de la découverte, de l’imprévu, tourisme gage d’espoir aussi : comment le petit groupe de lecteurs du Soir aurait-il pu revenir indemne de cette Afrique là, d’où l’on ramène toujours plus que ce que l’on croit apporter ?

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