12/06/2012
Des enfants cherchent à récupérer des barres de fer sur le site
de l’hôpital de Kintambo, construit anarchiquement et démoli
sur décision du gouvernement provincial à Kinshasa.
Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
Le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale a présenté ce mardi 12 juin à Kinshasa le Plan d’action national de lutte contre les pires formes de travail des enfants en RDC. C’était à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants. Ce plan d’action national a pour objectif d’éliminer les pires formes de travail des enfants en RDC d’ici 2020, en mettant en place « les fondations institutionnelles, politiques et sociales » nécessaires à la lutte contre ce phénomène.
Roger Nkambu, représentant le directeur pays de l’Organisation internationale du travail (OIT) à cette cérémonie, a invité le gouvernement et les organisations œuvrant dans le secteur du travail à s’impliquer dans la mise en œuvre de ce plan élaboré avec l’appui technique et financier de cette institution spécialisée des Nations unies.
« La question du travail des enfants est transversale. Il faudra donc la conjugaison des tous les efforts pour faire en sorte que la lutte puisse aboutir à un succès », a-t-il déclaré.
Le travail des enfants, une réalité en RDC
Un reporter de Radio Okapi a visité ce mardi une carrière des pierres au quartier Minoza dans la commune de Ngaliema à Kinshasa. Dans ce site, enfants et adultes cassent des blocs de pierres pour les revendre ensuite. Ces morceaux de pierre sont utilisés dans la construction des bâtiments.
Quelque fois accompagnés de leurs parents, ces enfants confient que ce travail permet à leurs familles de subvenir à certains besoins.
« Ce sont les conditions de vie en RDC qui nous obligent à faire ce travail. Mon papa est au travail et ma mère est avec moi ici. Cette année je n’ai pas étudié par manque d’argent », affirme Olivier, un jeune casseur de pierres âgé de 15 ans.
Interrogée à ce sujet, la présidente de l’ONG congolaise « Femme debout et rayonne », Philomène Mujinga invite le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale à lutter efficacement contre le travail des enfants.
« Que le ministère qui a la prise en charge des enfants dans ses attributions descende sur terrain et prenne une décision d’autorité pour qu’on ne voie plus jamais des enfants dans les carrières », déclare-t-elle.
Les accords internationaux
Lors de la conférence mondiale sur le travail des enfants organisée par l’Organisation internationale du travail (OIT) en 2010 à la Haye aux Pays-Bas, des experts avaient estimé que dans le monde 215 millions de filles et de garçons âgés de moins de 18 ans sont astreints au travail.
À l’issue de cette conférence, des représentants des gouvernements, des organisations d’employeurs et de travailleurs ainsi que d’autres organisations de la société civile avaient adopté une feuille de route pour « éliminer les pires formes de travail des enfants d’ici 2016 ».
En 2001, la RDC a ratifié la Convention n°182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants.
Ce traité invite les gouvernements à prendre des mesures immédiates et efficaces notamment « pour assurer l’élimination des travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou à la moralité de l’enfant ».
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