28/08/2012
Par Habibou Bangré
La Congolaise Dedeline Mibamba. |
Pour la première fois, la RD Congo participe aux Jeux paralympiques. A Londres, la RDC a envoyé deux sportifs : Dedeline Mibamba et Levy Kitambala. Cette expérience doit servir de base pour les prochaines compétitions handisports et participer à la valorisation des personnes handicapées.
« J’ai de la joie parce que c’est la toute première fois que les handicapés congolais peuvent participer aux Jeux paralympiques. Il faut que nous soyons conscients que nous sommes comme tout le monde, que nous pratiquons tous les sports que les valides pratiquent ! », s’enthousiasme Dedeline Mibamba. Cette athlète de 30 ans pratique la course en fauteuil roulant depuis deux ans en République démocratique du Congo et s’alignera sur 1.500m lors des Paralympiques (29 août-9 septembre, à Londres) – les premiers où son pays concourt.
La délégation compte deux sportifs : Dedeline Mibamba et Levy Kitambala, 34 ans, qui s’entraîne au lancer du disque et du javelot depuis quatre ans. « Comme c’est une première expérience, on a jugé bon d’envoyer deux athlètes, confie Amos Mbayo Kitenge, président du Comité olympique congolais (COC). C’est une phase de lancement pour acquérir de l’expérience. Ici, sur place, on ne savait pas comment les préparer. On a préféré les envoyer dans un stage de plus ou moins un mois pour qu’ils essaient de s’approprier le matériel. »
Tensions concernant les conditions d’entraînement
Ils sont arrivés en Angleterre peu avant les JO (27 juillet-12 août) pour s’entraîner dans un camp à Bedford, au nord de Londres. Mais très vite une crise a éclaté. Dedeline Mibamba et Levy Kitambala ont réclamé de meilleures conditions d’entraînement et plus que les 2.000 euros de prime qui, selon le COC, leur avaient été donnés. « On a dépêché une délégation sur place. Elle s’est entretenue avec les athlètes, ils ont regretté et dit dans les médias qu’ils avaient été induits en erreur », résume Amos Mbayo Kitenge.
Désormais, « tout va bien », affirme Dedeline Mibamba. « Pour le matériel, tout a été prévu dans le camp d’entraînement. Le malentendu a été dissipé », insiste son entraîneur Robert Dikazolele, également cadre du Comité paralympique. « On travaille dans de bonnes conditions, ajoute Levy Kitambala. Le problème est réglé, on nous a donné un petit rien pour acheter le matériel, les équipements... » La Fédération nationale des personnes vivant avec handicap du Congo (Fenaphaco), qui s’est « beaucoup battue » pour que les athlètes partent, juge pour sa part que la situation n’est réglée qu’« à moitié ».
Un combat pour la reconnaissance des personnes handicapées en RDC
Reste que la Fédération salue l’envoi de cette délégation historique, qui doit suivre une préparation « pré-Jeux » dans la capitale anglaise. « C’est une réponse par rapport au combat que nous sommes en train de mener : la reconnaissance et la revalorisation des droits des personnes vivant avec handicap », estimées à quelque 9 millions de Congolais – sur un total de 68 millions – qui souffrent de la marginalisation au quotidien, commente Me Patrick Pindu, coordinateur de la Fenaphaco.
« Qu’ils ne soient pas complexés, qu’ils pratiquent le sport, renchérit avec ferveur Levy Kitambala. C’est bon pour eux, et pour l’avenir du pays ! » Mais le problème n’est pas tant le complexe que le manque de « matériel pour que nous puissions bien faire du sport », regrette Dedeline Mibamba. Au regard de cette précarité, le COC n’attend pas de médaille. Il espère, en revanche, que les sportifs rentreront en RDC – une allusion aux trois cadres congolais (boxe, judo, athlétisme) portés disparus depuis la fin des JO. Mêmes espoirs à la Fenaphaco. « Selon leur comportement, précise Me Pindu, je crois que le gouvernement pourra rendre disponibles 5 à 8 places pour les JO de 2016. »
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