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vendredi 17 août 2012

Scène de pillage ordinaire dans un village de l'est du Congo

LE MONDE - Edition Abonnés 
16.08.2012 
 Par Jean-Philippe Rémy (Tongo, parc des Virunga, est de la République démocratique du Congo, envoyé spécial) 

Un soldat de la rébellion pro-Rwanda congolaise, le M23. 
Michele Sibiloni pour Le Monde

Soumaïla en rit un peu, parce qu'il a vraiment bon fond. En l'espace de quatre jours, il a vécu l'exacte combinaison de violence et de clownerie dramatique qui accompagne les aventures des groupes armés dans l'est du Congo. Au ras des villages, pas de guerre régionale à l'horizon, mais une sempiternelle liste d'exactions aussi impitoyables que ridicules. Exemple à Tongo, limite entre la zone rebelle et la zone gouvernementale. 


Voici quatre jours, arrivaient dans le village les premiers éléments d'une petite armée en sueur, combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Certains de leurs membres maniaient la machette au Rwanda pendant le génocide en 1994, y gagnant dans l'atrocité leur étiquette de "génocidaires", qu'ils contestent bien entendu, comme tous les diables lâchés dans l'Est du Congo. 

Aujourd'hui, la nébuleuse FDLR vit dans des zones relativement reculées de l'Est de la RDC. Ils ont recruté des jeunes et même des Congolais. Leur but est de porter la guerre au Rwanda et de donner, à l'occasion, un coup de fusil ou un coup de machette contre leurs ennemis locaux, à commencer par la rébellion pro-Rwanda congolaise, le M23. 

"ATTAQUE CONJOINTE" 
Soumaïla, comme d'autres résidents de Tongo, n'a donc pas été surpris de voir arriver les FDLR, épuisés par 300 kilomètres de marche, pour "attaquer le M23 à Rutshuru avec les FARDC". Rutshuru fait office de "capitale" du M23, qui compte y installer sa propre administration le 17 août. 

Les Forces loyalistes de RDC (FARDC) ont cédé devant la poussée rebelle depuis plusieurs semaines. Vont-elles mener un assaut-surprise sur Rutshuru et inverser le cours des événements, avec l'appui des FDLR ? 

Pour ce projet, plus d'un millier de combattants hutus rwandais sont arrivés simultanément dans les environs de Tongo, village en bordure du parc des Virunga, ses gorilles, ses routes tortueuses serpentant sur la lave de la dernière éruption du Nyaragongo en 2002. 

A peine leurs sacs posés, les combattants FDLR les ont ouverts, et organisé un marché pour en vendre le contenu, fruit de leurs pillages sur la route : "des téléphones moins chers, des matelas, un téléviseur", soupire Soumaïla. A côté de lui, un jeune homme précise : "Ils étaient nombreux mais pour la logistique, là, il y avait un problème." 

Les FLDR s'installent à l'école primaire, se font des matelas de feuilles de bananier et demandent à chaque famille de contribuer "volontairement" avec deux kilos de haricot par ménage afin d'éviter de se servir soi-même. 

Dans une école du hameau voisin de Marangara, au moins 300 combattants (certains ayant à peine douze ans selon le maître d'école) ont aussi campé dans les classes et sont repartis, sans doute dans la précipitation, puisqu'un FDLR a fait tomber son lance-roquettes flambant neuf dans une latrine malodorante. 

Pourquoi les FDLR ont-ils quitté si vite Tongo ? Une partie des FARDC, ayant reçu un entraînement de l'armée chinoise, et désormais baptisés "commandos chinois", aurait conçu une "attaque conjointe", assurent des responsables locaux, avant de tiquer devant le fait que les FDLR arrivaient avec bien peu d'armes et de munitions. 

PATHÉTIQUES OBJECTIFS MILITAIRES 
Pour ne rien arranger, des unités FARDC se seraient opposées à collaborer avec les FDLR. Des coups sont partis et dans la journée du 14 août, les rebelles hutus se sont évanouis dans la nature. Dans la foulée, les "commandos chinois" ont pillé la ville, ratissant consciencieusement les téléphones "moins chers", les matelas et le téléviseur achetés trois jours plus tôt par la population. 

Dans certaines maisons, ils emportaient les habits. Soumaïla, désormais, circule en tongs dans son unique tee-shirt. Et ça l'amuse presque, cet excès de violence, pour de si pathétiques objectifs militaires. 

Les FDLR sont-ils partis en direction du parc des Virunga ? Depuis le début de l'année, ils y ont tué douze gardes. Les combattants y contrôlent la production de charbon de bois, une activité qui rapporte 35 millions de dollars par an et permet à Goma, la capitale régionale, de continuer à cuisiner tout en menaçant des zones boisées. 

Entre Tongo et la zone tenue par le M23, il n'y qu'un chemin de pierraille volcanique. Les FDLR ne l'ont pas emprunté. D'autres aventuriers y sévissent en ce bel après-midi. Dans un virage, soudain, voilà les trois "pirates" en uniforme qui, depuis l'avant-veille, détroussent les voyageurs à la pointe de la "kalash". Le trio vient d'arrêter un groupe de motos chargées de bagages quand l'alerte est donnée au poste de contrôle du M23 tout proche. 

Aussitôt, les soldats rebelles partent à la chasse au pillard. Coups de feu dans les fourrés, courses sous le soleil. Le groupe de braqueurs en uniforme s'est envolé. Mais d'où sortent ces trois pirates qui écument la route ? 

"Oh, ce sont des FARDC qui devaient faire défection il y a trois jours. On était prévenus et on les attendait en demandant où ils étaient passés. Ils ont dû se dire en chemin que ce serait bien d'arriver les proches pleines", assure un petit responsable rebelle local. 

Et de conclure, sur le même ton concerné : "On va les attraper, et ceux-là, ils n'iront pas au cachot. Soit on les tue sur place, soit on les brûle devant toute la population. C'est mal, ce qu'ils ont fait." 

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