12/09/2012
Par Frédéric Couteau
C’est le titre de l’éditorial du quotidien L’Observateur en RDC. L’Observateur qui passe en revue les maux du continent. « Du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest sans exclure le centre, le tableau est sombre, constate le quotidien congolais. Après le printemps arabe qui a secoué tout le Maghreb, les pays de cette région n’ont pas encore retrouvé leur stabilité. (…) Dans la partie ouest africaine, ce sont les rebelles maliens qui occupent la partie nord de leur pays, et qui se distinguent par leur intégrisme désuet. (…) Là-bas, c’est l’application barbare de la charia qui fait la loi. (…) Du côté de la corne de l’Afrique, poursuit L’Observateur, le cas de la Somalie a jeté le discrédit sur tout le continent. (…) Nous ne savons pas trop si la tentative de la communauté internationale de refaire cet Etat portera des fruits. Le nouveau président de la République, élu il y a à peine quelques jours, aura fort à faire pour remplir sa mission. »
Et L’Observateur de conclure sur une note pas vraiment optimiste : « dans un contexte général où la plupart des Etats africains vivent dans l’instabilité causée par la soif du pouvoir, nous nous demandons comment le continent noir peut envisager l’avenir avec espoir. »
Pas vraiment optimiste également cette analyse du site Guinée Conakry Infos qui fait le point sur le terrorisme mondial. « 11 ans après le 11-Septembre, le terrorisme déménage en Afrique… », constate-t-il. « Chassés de leurs repaires et traqués, les architectes d’al-Qaïda auront néanmoins eu le temps de transférer la terrible flamme. Et les héritiers sortent aujourd’hui leurs têtes du côté du continent africain. En ce onzième anniversaire, ce qui se vit au nord du Mali n’est que la preuve la plus éloquente du déménagement du terrorisme islamiste vers le continent berceau de l’humanité. »
Guinée Conakry Infos qui relève aussi « qu’agissant moins par conviction, les jihadistes d’Aqmi, d’Ansar Dine, du Mujao ou les shebabs somaliens, font également dans la “banalisation” des criminalités et dans le trafic en tous genres. L’islam n’y sert que de prétexte ! »
Le forcing militaire de la France au nord du Mali
Pour ce qui concerne le Mali, le quotidien algérien Liberté apporte des éléments ce mercredi sur l’implication militaire de la France sur place. Liberté qui affirme que « Paris continue son forcing dans la perspective d’une intervention militaire dans le nord-Mali pour en chasser les jihadistes. Paris a mis les bouchées doubles tout au long du mois d’août, croit savoir le quotidien algérien. Son commandement des opérations spéciales (le fameux COS), déployé sur le terrain sahélien, notamment en Mauritanie depuis 2008, est largement monté en puissance en entraînant notamment un groupe de forces spéciales, baptisé “Sabre”. »
Toujours d’après Liberté, « l’opération serait pluridisciplinaire, elle fera appel au COS et à des forces conventionnelles en matière de transport et de renseignement. (…) Paris prépare donc le terrain, relève Liberté. Reste, maintenant, à la Cédéao de l’occuper, ce qui ne va pas de soi. » En effet, estime le quotidien algérien, « l’opération est à hauts risques et, telle que conçue par Paris, met en péril la crédibilité et la souveraineté de plusieurs pays du Sahel. Le péril français est par ailleurs pressenti par la communauté internationale qui traîne les pieds pour donner l’habillage juridique international à l’entrée dans la danse de la Cédéao. »
Résurrection ?
Au Mali, le quotidien Le Républicain tente d’établir un parallèle entre la situation chaotique du pays et celle que connaît la Somalie depuis ces vingt dernières années. « Des seigneurs de guerre sanctuarisant les deux-tiers du pays font prospérer leur multinationale de la coke, déplore le journal, utilisant la charia pour se blanchir, coupant toutes leurs mains sauf les leurs et sachant qu’ils ne risquent pas plus que les communiqués indignés du gouvernement. C’est là que le Mali emprunte à la Somalie, soupire Le Républicain, dont le défi est de redevenir un Etat après sa transition. Et c’est là que nous devons nous arrêter, nous ressaisir et travailler tous au retour du pays qui nous appartient mais dont nous sommes tous les jours un peu plus exclus. » .
La Somalie qui tente en effet une résurrection avec l’avènement d’un président… « Hassan Cheikh Mohamoud a été élu lundi par le Parlement », relève L’Observateur au Burkina. « Grâce à cette élection, avalisée par l’ONU, on peut maintenant espérer en Somalie la fin d’une longue période de transition et la mise en place d’un gouvernement central depuis la chute de Siad Barré en 1991, estime le quotidien burkinabè. (…) Le tout nouveau président a donc face à lui de grands défis à relever : il doit stabiliser au mieux le pays, résoudre l’équation des shebabs, reprendre en main l’administration, fortement corrompue. (…) Le parti d’Hassan Cheikh Mohamoud, Paix et développement, se propose de “construire une société libérée des démons du clanisme, de la peur et des conflits internes” », relève encore L’Observateur. Et le quotidien burkinabè de s’interroger : « se fondant seulement sur cette bonne intention, le tout nouveau président parviendra-t-il à réunifier le Nord et le Sud ? Pas aussi facilement, répond le journal. Il a sur son chemin de redoutables chefs de clans, des groupes islamistes et des gangs criminels ; et ceux-ci sont tout sauf des enfants de chœur. »
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