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mercredi 19 septembre 2012

La vie est un long fleuve tranquille... Mais pas le Congo

Lesoir.be
mercredi 19 septembre 2012, 13:55
Didier Reynders, ministre des Affaires étrangères 

Le livre de David Van Reybrouck, dont la traduction en français vient de paraître, doit être salué comme un ouvrage de référence dans la littérature sur l'histoire d'un pays aussi vaste que complexe. 

David Van Reybrouck, historien belge, n'avait pas vraiment trouvé le livre qu'il cherchait sur le Congo. « Peut-être que je devais écrire moi-même un tel livre », s'est-il dit à l'époque, parce que, comme il le dit de lui-même « je fais manifestement partie de ces écrivains qui écrivent tout simplement les livres qu'ils ont eux-mêmes envie de lire. » 


Et c'est comme cela qu'il part à la recherche de témoignages et parvient ainsi à nous tisser l'histoire du Congo comme on raconte une histoire, pas seulement avec de grands personnages célèbres, mais surtout avec la force d'un récit dans lequel les grandes étapes nous sont rendues à travers leur impact sur des témoins que David Van Reybrouck a pris le temps de retrouver, d'écouter, de respecter et de replacer dans cette grande aventure. Ce livre de « rencontres inoubliables », comme les qualifie l'auteur, nous donne l'occasion d'aller nous aussi à la rencontre du peuple congolais et de mieux comprendre ce qui a marqué toutes ces vies. L'auteur parvient à décrire ces moments sensibles, du commerce des esclaves au Congo de Léopold II, puis la colonisation et ensuite l'indépendance et les 50 ans qui ont suivi, sans exagération mais sans la moindre complaisance non plus. 

Ouvrir ce livre, c'est entrer dans la machine à remonter le temps où chaque étape nous est présentée avec un guide et témoin local qui a vécu, entendu, senti ce qui s'est passé. Par exemple avec Disasi Makulo, venu au monde à l'époque où l'homme blanc n'était pas encore arrivé, qui a entendu le récit de la toute première arrivée de Stanley de la bouche d'amis de ses parents : « quelque chose de bizarre, un fantôme peut-être (…) un homme tout à fait blanc comme un albinos, entièrement vêtu, on ne voit que la tête et les bras ». Avec lui, c'est l'époque du commerce des esclaves que l'on découvre, tel que vécu par les indigènes, puis avec son rachat par Stanley, l'implantation de ce qui serait le Congo de Léopold II. Quant à Etienne Nkasi, dont la photo fait la couverture du livre, il disait être né en 1882 et avoir vu l'arrivée des premiers missionnaires blancs. Encore vivant au moment où David rédige son ouvrage, il lui livre, à travers de nombreuses interviews, des impressions « live » de la vie entre les deux guerres, avec les travaux de construction de voies ferrées, la répression des kimbanguistes, l'ascension des « évolués »… Ou encore Jamais Kolonga, célèbre pour avoir été le premier à danser avec une blanche et qui a l'occasion de commenter pour la radio la cérémonie de l'indépendance. Les intrigues du tout nouveau pouvoir indépendant, David Van Reybrouck les raconte à travers ceux qui ont côtoyé de près les acteurs principaux de ces tiraillements funestes. Même la longue période du règne de Mobutu nous est contée depuis les coulisses de l'incroyable palais de Gbadolite aux excès tous plus extravagants les uns que les autres, mais aussi depuis les rues de Kinshasa où les habitants sont sortis en cravate espérant la fin de l'ère Mobutu, qui avait interdit cet accessoire vestimentaire au nom du « recours à l'authenticité ». Et bien d'autres encore que je vous recommande et encourage à découvrir dans ce livre dont la lecture est lisse et agréable et pourtant puissante, comme le fleuve Congo. 

La traduction en français de Congo, une histoire est un événement parce qu'elle rend à présent ce livre enfin accessible à toute une partie de la population congolaise, et parce que les vrais grands livres sur ce grand pays sont (encore) trop rares. 

Je m'en réjouis d'autant plus que cette traduction française sort précisément au moment où le Congo se prépare à accueillir le monde francophone à Kinshasa, à l'occasion d'un sommet qui pourrait être l'occasion pour l'un des plus grands pays francophones de la planète de se mettre en avant sur la scène internationale et démontrer ce dont il est capable. Ce sommet, au cours duquel je représenterai la Belgique, crée beaucoup d'attentes et pourrait, avec la volonté des autorités, être l'occasion de démontrer que le Congo veut maintenant faire la différence, rompre avec les démons de son passé, pour que les arrière-petits-enfants d'Etienne Nkasi connaissent un Congo développé et surtout pacifié. 

Le livre nous apprend aussi à mieux comprendre et surtout à aimer profondément les Congolais tels qu'ils sont, une population chaleureuse, accueillante, optimiste, au merveilleux sens de l'humour, à la fois d'une résilience extrême et toujours prête à danser et faire la fête. 

Grâce à la sortie de ce livre en français, davantage de lecteurs pourront faire ce voyage, cette découverte et cet apprentissage. J'espère vivement qu'en étant bien plus nombreux à partager cet amour pour le Congo et les Congolais, les troubles que connaît ce pays aujourd'hui ne seront pas oubliés dans notre actualité où les drames sont malheureusement trop présents, mais aussi que nous contribuerons à sensibiliser tous ceux qui peuvent faire la différence afin de chercher ensemble la solution à ces défis. 

C'est ce que je m'efforce de faire depuis que je suis arrivé aux Affaires étrangères : multiplier les contacts, les visites, les rencontres, mettre le Congo à l'ordre du jour des réunions européennes, onusiennes, et de mes rencontres bilatérales aussi. La Belgique peut jouer un rôle au Congo parce qu'elle est historiquement liée à ce pays, parce qu'elle y est sensible et comprend cette histoire, mais elle ne peut le faire seule et c'est une préoccupation constante que de rappeler cela à tous nos partenaires.

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