Voici ce que nous en dit Le Guide du Voyageur au Congo Belge et Ruanda-Urundi dans son édition de 1958 (probablement la dernière) :
"Les régions bordant le lac Kivu et son exutoire, la sauvage et torrentueuse Ruzizi, sont à classer parmi les sites les plus curieux du Centre africain et on ne peut les oublier. Pour tous ceux qui les ont visitées, elles constituent le joyau du continent noir. Quand on fait mention des lacs africains, on imagine volontiers une nappe d'eau surchauffée occupant le milieu d'une plaine en partie marécageuse, dont les bords seraient couverts de roseaux.
Le lac Kivu, le plus élevé de l'Afrique Centrale, puisqu'il se situe à l'altitude de 1.460 m, se découpe, au contraire, dans un cadre merveilleux au milieu du Graben. Sa superficie est d'environ 2.700 km². Le centre en est occupé par l'île Idjwi, de forme allongée, très escarpée et boisée au Nord, moins tourmentée au Sud et terminée par une petite plaine couverte de bananeraies entourant des villages indigènes.
Au Nord, les rives du lac formées de blocs de lave, vont en s'élevant jusqu'aux volcans qui dominent toute la région. La plaine est entièrement recouverte de lave et de cendrées provenant des éruptions successives et est encore partiellement dénudée. La partie ouest de la "plaine de lave" recouverte par les éruptions plus récentes de 1938 et 1948 offre la vision titanesque d'une noire mer pétrifiée et d'un chaos de blocs éclatés.
La rive ouest, farouchement sauvage dans sa partie nord, enjolivée de plantations et de bananeraies dans sa partie sud, est surplombée par la chaîne de montagnes où s'encaisse le Graben et dont l'altitude varie de 1.900 à 2.500 m en moyenne avec un point culminant de 3.300 m au Kahuzi, face à Katana.
Dans les forêts de bambous de cette région errent quelques gorilles.
La partie sud est formée de très nombreuses presqu'îles et promontoires, notamment les cinq de la baie de Bukavu sur lesquels est bâtie la ville du même nom. La rive orientale est constituée par les montagnes du Ruanda, moins abruptes au Sud et plus accentuée au Nord, qui s'élèvent des bords du lac jusqu'à la crête Congo-Nil à une altitude de 2.000 à 2.300 m. Dans les pâturages de ces montagnes, prolifère le bétail aux longues cornes des Batutsi; ceux-ci pasteurs de la race noble, peuplent abondamment la contrée.
Le lac n'était guère poissonneux, aussi y a-on introduit le "tilapia" qui y prolifère d'une façon remarquable. On n'y voit ni crocodiles ni hippopotames : bien qu'ils pullulent dans le Tanganika, ils ne semblent pas pouvoir remonter les rapides de la Ruzizi.
Alors que les premiers explorateurs avaient parcouru en tous sens le centre de l'Afrique et avaient levé le voile qui couvrait le mystère des sources du Nil et du Congo, alors que les richesses immenses du Katanga étaient révélées et que les Arabes esclavagistes avaient été chassés de l'Etat Indépendant du Congo - quasi entièrement exploré et pour ainsi dire occupé - la région la plus merveilleuse de l'Afrique centrale et le lac le plus élevé et le plus prestigieux du Graben restaient insoupçonnés.
Ce fut le 6 juin 1894 seulement que l'officier allemand, Comte Gustav-Adolf Von Goetzen, découvrit le Kivu (qu'il compare au lac de Lugano) et les régions qui devaient attirer bientôt les colons et les touristes.
De riantes agglomérations s'étalent maintenant sur les rives du lac enchanteur si justement comparées à la Riviera et le moment n'est pas éloigné où cette "Suisse de l'Afrique Centrale" sera aussi courue que sa soeur européenne.
Un service de navigation reliant les localités du lac et un service aérien interne permettent des déplacements rapides du Nord au Sud et vice versa. Cependant, les routes qui longent le lac auront toujours la préférence des touristes qui peuvent, en les parcourant, jouir à leur aise des beautés toujours nouvelles qui leur sont offertes."
Le lac Kivu, le plus élevé de l'Afrique Centrale, puisqu'il se situe à l'altitude de 1.460 m, se découpe, au contraire, dans un cadre merveilleux au milieu du Graben. Sa superficie est d'environ 2.700 km². Le centre en est occupé par l'île Idjwi, de forme allongée, très escarpée et boisée au Nord, moins tourmentée au Sud et terminée par une petite plaine couverte de bananeraies entourant des villages indigènes.
Au Nord, les rives du lac formées de blocs de lave, vont en s'élevant jusqu'aux volcans qui dominent toute la région. La plaine est entièrement recouverte de lave et de cendrées provenant des éruptions successives et est encore partiellement dénudée. La partie ouest de la "plaine de lave" recouverte par les éruptions plus récentes de 1938 et 1948 offre la vision titanesque d'une noire mer pétrifiée et d'un chaos de blocs éclatés.
La rive ouest, farouchement sauvage dans sa partie nord, enjolivée de plantations et de bananeraies dans sa partie sud, est surplombée par la chaîne de montagnes où s'encaisse le Graben et dont l'altitude varie de 1.900 à 2.500 m en moyenne avec un point culminant de 3.300 m au Kahuzi, face à Katana.
Dans les forêts de bambous de cette région errent quelques gorilles.
La partie sud est formée de très nombreuses presqu'îles et promontoires, notamment les cinq de la baie de Bukavu sur lesquels est bâtie la ville du même nom. La rive orientale est constituée par les montagnes du Ruanda, moins abruptes au Sud et plus accentuée au Nord, qui s'élèvent des bords du lac jusqu'à la crête Congo-Nil à une altitude de 2.000 à 2.300 m. Dans les pâturages de ces montagnes, prolifère le bétail aux longues cornes des Batutsi; ceux-ci pasteurs de la race noble, peuplent abondamment la contrée.
Le lac n'était guère poissonneux, aussi y a-on introduit le "tilapia" qui y prolifère d'une façon remarquable. On n'y voit ni crocodiles ni hippopotames : bien qu'ils pullulent dans le Tanganika, ils ne semblent pas pouvoir remonter les rapides de la Ruzizi.
Alors que les premiers explorateurs avaient parcouru en tous sens le centre de l'Afrique et avaient levé le voile qui couvrait le mystère des sources du Nil et du Congo, alors que les richesses immenses du Katanga étaient révélées et que les Arabes esclavagistes avaient été chassés de l'Etat Indépendant du Congo - quasi entièrement exploré et pour ainsi dire occupé - la région la plus merveilleuse de l'Afrique centrale et le lac le plus élevé et le plus prestigieux du Graben restaient insoupçonnés.
Ce fut le 6 juin 1894 seulement que l'officier allemand, Comte Gustav-Adolf Von Goetzen, découvrit le Kivu (qu'il compare au lac de Lugano) et les régions qui devaient attirer bientôt les colons et les touristes.
De riantes agglomérations s'étalent maintenant sur les rives du lac enchanteur si justement comparées à la Riviera et le moment n'est pas éloigné où cette "Suisse de l'Afrique Centrale" sera aussi courue que sa soeur européenne.
Un service de navigation reliant les localités du lac et un service aérien interne permettent des déplacements rapides du Nord au Sud et vice versa. Cependant, les routes qui longent le lac auront toujours la préférence des touristes qui peuvent, en les parcourant, jouir à leur aise des beautés toujours nouvelles qui leur sont offertes."
Pardonnez-moi d'avoir utilisé un texte du Guide du Voyageur pour vous présenter le lac Kivu mais je n'ai jamais eu la joie de me rendre dans cette merveilleuse région.
Et au vu de ce qui s'y passe à l'heure actuelle, je ne crois pas avoir le bonheur de m'y rendre de si tôt.
Maintenant, cesrise sur le gâteau, voici trois très belles videos nous transmises par Alain B. qui s'est rendu dans cette région il y a un an ou deux.
Ces videos ont été produites par Arte en 2009. Nous sommes en 2012 et rien n'a changé.
Si crocodiles et hippopotames ne fréquentent pas le lac Kivu ce serait à cause des eaux riches en magnésie et non, bien entendu, au fait de n'avoir pu remonter la Ruzizi.
RépondreSupprimerOui bien sûr. C'est ce que l'on sait maintenant et peut-être déjà depuis quelques années.
SupprimerLe "Guide du voyageur au Congo Belge et Ruanda Urundi" d'où j'ai copié l'article date, comme je l'ai bien mentionné, de 1958.
Depuis, la science et les techniques ont fortement évolué n'est-ce pas Richard !