04/10/2012
L’ONG Human Rights Watch a publié, le 4 octobre 2012, une enquête sur une tuerie à caractère ethnique qui s’est produite il y a exactement un an, au Sud-Kivu. Les victimes étaient sept employés de l’association d’alphabétisation Eben Ezer, tombés dans une embuscade tendue par des guerriers Maï Maï, qui avaient tué uniquement les Banyamulenge. Human Rights Watch a mené l’enquête dans la région et auprès des survivants : elle montre le caractère planifié de cette tuerie et déplore l’inaction de la justice congolaise.
C’était le 4 octobre 2011, sur une route près de la ville de Fizi, dans le Sud-Kivu. Un véhicule transportant des travailleurs humanitaires tombait dans une embuscade. Les survivants ont décrit la scène : le barrage d’hommes armés en travers de la route, le chauffeur qui fait demi-tour en catastrophe. Mais dans l’autre sens, le piège : un autre barrage. Une rafale, le chauffeur tué sur le coup.
Puis les passagers qui sont extraits un à un, et classés selon leur apparence ethnique, les Banyamulenge (autrement dit les Tutsis) seront éliminés. Ils étaient sept. Quatre tués par balles, dont une jeune fille qui suppliait : « Je suis étudiante ! Pourquoi faites-vous ça ? Ayez pitié, s’il vous plaît ! ». Les trois autres seront découpés à la machette.
Un an après, Human Rights Watch déplore que les autorités congolaises n’aient pas mené ne serait-ce qu’un début d’enquête. « Si on ne s’attaque pas aux exactions », dit cette ONG, « on laisse les tensions s’envenimer. »
Les auteurs de cette tuerie sont identifiés : il s’agit du groupe Maï Maï Yakutumba, qui entend défendre les intérêts des habitants de la région contre ceux qu’il considère comme des étrangers.
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