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lundi 26 novembre 2012

Près de Goma : "On ne peut pas faire la guerre et défendre la patrie avec des traîtres"

LE MONDE 
26.11.2012 à 10h54 
Par Jean-Philippe Rémy (Minova, est de la République démocratique du Congo, envoyé spécial)

Rien n'avait préparé Minova à accueillir une armée en morceaux. La petite agglomération rurale des bords du lac Kivu est saturée de soldats de l'armée régulière congolaise, les poches vides, hésitant entre des envies de revanche et de débandade. Certains ont fui Goma après en avoir été chassés par les rebelles du M23, le 18 novembre. D'autres ont été amenés les jours derniers de Bukavu, au Sud, pour faire masse et bloquer le chemin des rebelles vers d'autres conquêtes. 

Des soldats des Forces armées congolaises à Minova, le 25 novembre. 
Jerome Delay/AP
En attendant, à Minova, les Forces armées congolaises (FARDC) vivent sur la bête. Plusieurs milliers d'hommes se sont éparpillés dans les quartiers. Un camp a bien été improvisé sur le terrain de football. Mais le gros de la troupe traîne dans les rues.



Sur la route, des soldats font sécher des treillis, partent faire des emplettes, se disputent. Certains ont ouvert de mini-bureaux de tabac sur l'herbe et vendent des pyramides de cigarettes Supermatch, sans doute volées la nuit précédente. Par deux fois, des affrontements entre loyalistes ont éclaté à Minova dans le cadre de pillages.

C'est ici qu'à peine nommé à la tête des forces terrestres après la suspension de son prédécesseur, le général François Olenga est venu tenter de remettre l'armée congolaise en ordre de bataille. Dimanche 26 novembre, avec les chefs militaires des régions du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, il inspecte cette troupe particulière, dont certains éléments sont arrivés après des jours de marche avec leur famille, qui les accompagne en toutes circonstances, ou sillonnent la ville en taxi moto, tenant leur arme comme un parapluie.

"L'ENNEMI PEUT VENIR, NOUS N'AVONS PAS PEUR" 
Le général, homme à poigne, est décidé à remettre de l'ordre et à partir à l'assaut de Goma. "La patrie est en danger !", s'exclame-t-il devant la paroisse des frères maristes où une réunion des autorités militaires a été organisée. "L'ennemi peut venir, nous n'avons pas peur. (...) Nous pouvons reprendre le combat à tout moment. (...) Mais on ne peut pas faire la guerre et défendre la patrie avec des traîtres." Ces traîtres sont les officiers qui sont soupçonnés d'avoir saboté la défense de Goma, notamment en empêchant l'utilisation de certains moyens (chars, hélicoptères). Ces officiers dont il ne donne pas le nom, le général suggère de "les exécuter".

Sans doute galvanisés par ce ton nouveau, des soldats parlent déjà de " marcher sur Goma ", et affirment du reste être " déjà en route ", mais prennent la direction opposée, celle du marché, avant d'être dispersés par des pluies torrentielles. L'un d'entre eux est venu à pied du nord de Goma où les FARDC ont commencé à décrocher il y a dix jours. Il n'est pas certain de la position exacte de son commandant, affirmant qu'il "manque d'unités" de téléphone portable pour le savoir, et en profite pour réclamer un peu d'argent. 

"MAINTENANT, ÇA PASSE OU ÇA CASSE" 
Au-delà de Minova, et avant d'arriver dans les zones tenues par le M23, ce sont des alliés des forces loyalistes qui tiennent la route. Les miliciens traditionnels maï-maï de l'Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) du général Janvier Banyene, ex-homme d'affaires spécialisé dans les minerais, se sont aussi installés au bord du lac, dans les environs de Shasha.

Jeudi, ce sont leurs hommes qui ont été à la tête de la contre-attaque de la ville de Saké, carrefour situé à une vingtaine de kilomètres de Goma. Les maï-maï ont pénétré dans la ville. Ils devaient y être ravitaillés et appuyés par les forces régulières, mais n'ont rien vu venir et ont décroché avec des pertes. Le chef de cette opération, commandant "l'axe bord du lac", le colonel Mirimo Porini, a installé son poste de commandement au milieu d'un champ de maïs.

De là, il rêve de reconquérir Goma, mais avoue avoir lancé l'assaut de Saké "avec vingt-trois éléments". "J'ai engagé et on m'a trahi. Maintenant, je n'accepte que les ordres de mon général . Il faut réformer notre armée, il faut qu'elle soit formée de patriotes." On l'appelle sur son téléphone mobile : "Aigle blanc à lion noir, parlez !" Ce n'est pas pour annoncer une attaque imminente des rebelles.

Depuis samedi et un Sommet en Ouganda voisin, les chefs d'Etat de la région, appuyés par l'Union africaine, demandent aux rebelles de retirer leurs troupes de Goma, et de revenir aux positions tenues avant l'offensive afin de négocier avec le pouvoir congolais. Le M23 a des effectifs réduits et est peut-être au bout de ses possibilités de conquête sans l'appui de groupes alliés. Une source au sein des rebelles nous déclarait pendant le week-end : "Maintenant, ça passe ou ça casse."
Jean-Philippe Rémy (Minova, est de la République démocratique du Congo, envoyé spécial)

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