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vendredi 2 novembre 2012

Tombouctou : le tabouret et la mosquée

RFI
29/10/2012
par Siegfried Forster

Le minaret de la mosquée de Jingereber à Tombouctou (XIVe siècle, à gauche) et le "Tabouret Tombouctou" (2005) de Jules-Bertrand Wokam, exposé dans le "Design en Afrique" au musée Dapper à Paris. Taguelmoust (Wikimedia Commons)/MUSÉE DAPPER ET HUGHES DUBOIS 

La destruction du monument de l’Indépendance à Tombouctou ce 27 octobre a mis en évidence le sens profond de l’œuvre du designer africain Jules-Bertrand Wokam, actuellement exposée au musée Dapper à Paris. Sa création, inspirée par la mosquée Jingereber de Tombouctou, a été rattrapée par l’actualité et le saccage des trésors du patrimoine mondial à Tombouctou par les islamistes armés. Entretien (réalisé avant la destruction du monument de l’Indépendance) avec le designer camerounais Jules-Bertrand Wokam, sur la symbolique de son « Tabouret Tombouctou ».



À quoi ressemble votre tabouret ?
C’est un tabouret qui s’appelle « Tabouret Tombouctou » avec deux joues en bois brut totalement pleines et une assise qui est une cuvée. Sur les faces du tabouret, on a des petits pics en bois qui rappellent un peu l’échelle qu’on retrouve sur la mosquée Jingereber de Tombouctou et qui permettait à entretenir ce bâtiment-là. 

Ce tabouret est-il caractéristique pour votre travail ? 
Dans mon travail, j’essaie de faire le lien entre les objets du passé et quelque chose qui pourrait vivre dans les intérieurs d’aujourd’hui. Je m’inspire beaucoup de l’architecture, des objets symboliques traditionnels et j’essaie de tirer le fil de ces objets pour les inscrire dans les objets actuels et dans les intérieurs d’aujourd’hui. 

Votre œuvre est fortement inspirée de Tombouctou. Quelle est votre réaction par rapport aux saccages du patrimoine culturel dans cette ville ? 
Cet objet a été créé, il y a cinq ans. Il a été rattrapé par l’actualité d’aujourd’hui. Ce qui m’a intéressé, c’est qu’on a un édifice qui fait partie du patrimoine et qui a besoin d’être entretenu tous les ans pour continuer à vivre. Ce bâtiment a traversé l’histoire en gardant ce lien-là. Aujourd’hui, ce lien est très fragile et peut-être il va se casser. On ne sait pas s’il va rester ou pas. C’est comme s’il y a un background politique qui a rattrapé l’objet, qui n’était pas voulu au départ. Au départ, je m’intéressais aux aspects esthétiques de cet objet qui est fragile et que j’inscris dans quelque chose d’immuable. Un fait m'a fait interéssé, c'est que toute la communauté se réunit pour entretenir cet objet. Une fois par an, toute la communauté du village doit se réunir, doit préparer la terre pour entretenir cet objet qui garde ainsi le lien avec leur passé. Un objet qui a pu traverser l’histoire, c’est quelque chose qui me semble important aujourd’hui, dans un contexte comme celui-là. 

Vous travaillez avec l’imaginaire de Tombouctou. Est-ce que vous vous sentez vous-même agressé quand ces monuments à Tombouctou ont été saccagés ? Avez-vous le sentiment de défendre ce patrimoine à travers vos œuvres ? 
Oui, c’est l’idée aussi. Ce n’est pas anodin. C’est quelque chose qui doit être défendue, poursuivie. Et à chaque fois, je me disais, toute cette civilisation qui a pu générer tous ces objets-là, à un moment donné, on a eu l’impression que le fil de l’histoire s’est coupé et qu’il n’y a plus rien eu. Ce travail aurait pu être poursuivi. On aurait dû avoir une architecture contemporaine africaine aujourd’hui qui est née de cela, qui serait partie de cela. Mais à un moment donné – du fait de la colonisation, de l’histoire- quelque chose a été coupé. Dans mon travail, j’essaie de tirer les liens de ce passé-là pour emmener cela dans un contexte d’aujourd’hui. 


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