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jeudi 27 décembre 2012

Affaire Bikwetu : Crime crapuleux ou assassinat ?

Congo Indépendant 
26/12/2012 

Le général Didier Etumba Longila,
chef d’état-major général
des FARDC.
Photo d’archives
 
Issu de la communauté Tutsi, ancien officier des Forces armées zaïroises, commandant en second de la Base de Kitona au moment de décès, le général Bikwetu Tuyenabo a été abattu lundi 24 décembre, aux environs de 23 heures, par des individus armés non identifiés. Dans certains milieux de la diaspora congolaise, d’aucuns y voient une "exécution" menée par des "forces de la résistance congolaise décidée à éliminer les officiers rwandais infiltrés dans les Forces armées de la RD Congo". D’autres parlent de "règlement de comptes" au sein du "clan kabiliste". Une certaine opinion évoque un "crime crapuleux". Trois versions s’affrontent.

Enquête & analyse
Première version. Crime crapuleux. Le général Bikwetu Tuyenabo, en séjour à Kinshasa, s’est rendu lundi soir dans un bistrot situé à un jet de pierres de son domicile au quartier dit «Jamaïque» dans la commune de Kintambo. De là où il était assis, il a assisté à une dispute entre un jeune commerçant et un groupe d’individus qui voulait manifestement lui arracher son sac. Bikwetu serait intervenu en déclinant son titre tout en menaçant de faire venir les éléments de sa garde. Des coups de feu tonnent aussitôt. L’officier s’écroule. Il est atteint à l’abdomen et meurt à son arrivée à l’hôpital. En attendant de connaître les conclusions de l’enquête que la justice militaire aurait déjà ouverte, il apparaît que la mort est plutôt accidentelle.



Deuxième version. Assassinat. Selon certains témoignages, les assassins présumés du général Bikwetu étaient en civil mais portaient des pardessus militaires. A en croire ces sources, le défunt serait issu de la troisième promotion de l’Ecole de formation des officiers (EFO) à Kananga, à la fin des années 70. «A l’époque, raconte un ancien officier des Faz, Bikwetu et tant d’autres membres de la communauté Tutsi étaient globalement considérés comme des ressortissants des provinces du Kivu. Ce n’est qu’après la prise du pouvoir à Kigali par le Front patriotique rwandais, suivi par le départ au Rwanda d’un grand nombre des Tutsi nés et grandis au Congo, que ceux-ci ont été perçus comme des citoyens rwandais qui cachaient leur jeu». La même source d’ajouter : "Lors de l’entrée des troupes de l’AFDL à Kinshasa, Bikwetu, à l’époque major, a été arrêté et jeté à la prison de Makala. Il y côtoyait notamment Papa Jeannot Bemba et l’ancien gouverneur de la Banque du Zaïre, Nyembo Shabani". Originaire du Bas-Congo, un autre officier des Faz d’enchaîner : «Bikwetu était un excellent commando. Il a assumé les fonctions de commandant de la 10ème promotion de l’EFO. A l’époque, il passait pour un Kivutien.» A en croire cette dernière source, Bikwetu, alors major, a été récupéré par le nouveau régime. Il aurait assumé les fonctions de commandant du centre de formation de la garde présidentielle (GR) à Kibomango après l’accession au pouvoir par «Joseph Kabila». L’officier était, semble-t-il, réputé pour son franc-parler. Il lui arrivait de dénoncer «l’incompétence du raïs». «Il avait tendance à dire tout haut ce qu’il pensait, poursuit la dernière source. Il a d’ailleurs été accusé d’avoir tenté d’assassiner Joseph Kabila. Il n’est pas exclu qu’il ait été victime d’un règlement de comptes au moment où le pouvoir kabiliste tangue…».

Troisième et dernière version. «Exécution». Depuis l’annonce de la mort du général Bikwetu Tuyenabo, des commentaires vont bon train à travers les «réseaux sociaux». Certains internautes présentent le défunt comme étant "un officier rwandais". Pour ceux-ci l’acte serait l’oeuvre d’une «résistance congolaise» laquelle aurait commencé à «exécuter les agents étrangers infiltrés» dans l’armée et la police congolaises.

Depuis le déclenchement de la rébellion des soldats des FARDC étiquetés CNDP-M23, des voix ne cessent de s’élever pour fustiger l’importance numérique des officiers FARDC appartenant à la communauté Tutsi. D’aucuns avancent le chiffre de 24 officiers supérieurs en parlant d’infiltration des FARDC par des "agents du Rwanda". Ces critiques ont été relayées par certains parlementaires plutôt perçus comme des "kabilistes bon teint". Lors de son allocution le 15 décembre dernier devant les deux Chambres du Parlement réunies en Congrès, "Joseph Kabila" n’a pas hésité à dire son amertume face à la suspicion ambiante. "Je voudrais, cependant, a-t-il déclaré, attirer votre attention sur quelques pratiques en cours dans nos Assemblées. Si le débat caractérise la démocratie, les agissements de certains responsables n’augurent pas de l’exercice d’une bonne gouvernance. Le débat politique doit se tenir dans le respect des règles de la décence, de la courtoisie et avec un sens de responsabilité. L’homme d’Etat, attentif aux intérêts de la Nation, ne saurait se confondre à ces politiciens qui ne privilégient que leurs propres calculs. (...). Ne tombons pas non plus dans le piège de la stigmatisation, quelle qu’elle soit : ethnique ou communautaire, régionale ou politique. Il n’y a pas une République pour la Majorité et une autre pour l’Opposition. Nous n’avons qu’une seule République : la République Démocratique du Congo".

Comment en est-on arrivé là ? Au commencement était l’AFDl suivie par le RCD et le CNDP.

Après la prise du pouvoir à Kigali par le «FPR», les leaders de ce mouvement - dont principalement le général Paul Kagame - et le chef d’Etat ougandais Yoweri Museveni n’ont pas fait mystère de leur rêve d’installer un «régime ami» à Kinshasa. C’est le rôle que Kagame et Museveni, assistés par certains milieux anglo-saxons, ont assigné à l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre) avec à sa tête un fils du pays, en l’occurrence Laurent-Désiré Kabila. Le 17 mai 1997, l’AFDL prend le pouvoir à Kinshasa. En réalité, l’AFDL a bénéficié de l’adhésion d’une population zaïroise assoiffée de Changement. «Certaines villes étaient libérées par la population avant notre arrivée», déclarait en 1997 Bizima Karaha, alors ministre des Affaires étrangères, lors de son premier voyage en Belgique. Ouvrons la parenthèse pour relever que cette adhésion populaire fait gravement défaut aux rebelles du M23. Fermons la parenthèse.

Grande a été la surprise des Zaïrois, rebaptisés Congolais, de constater que certains postes de premier plan étaient occupés par des personnalités inconnues jusque là prétendant appartenir à la communauté dite «Banyamulenge» ou "Tutsi congolais". Des personnalités qui étaient en fait des citoyens rwandais. Le cas le plus emblématique est celui de James Kabarebe, alors colonel, promu chef d’état-major de l’armée congolaise. Il en est de Bizima Karaha nommé à la tête de la diplomatie.

Fin juillet 1998, c’est la rupture entre LD Kabila et ses anciens mentors. C’est le sauve-qui-peut dans les milieux des «libérateurs». Début août, on assiste à la naissance…à Kigali du «Rassemblement congolais pour la démocratie» (RCD). Les déçus du «Mzéeisme» pensent y voir une opportunité pour «faire rectifier» la «libération» du 17 mai 1997. Un fils du pays – Adolphe Onusumba Yemba – n’est-il pas à la tête de l’organisation ? Le 16 mai 2001, LD Kabila meurt. Il est remplacé par l’ex-bras droit de James Kabarebe qui n’est autre que «Joseph Kabila». «Toutes les personnalités d’origine tutsie qui avaient fui au Rwanda ou à Goma ont fait un retour en force à Kinshasa», commente un analyste kinois. Lors des travaux du Dialogue inter-congolais tenus, en 2002, à Sun City, en Afrique du Sud, Onusumba est évincé au profit du «Munyamulenge» Azarias Ruberwa Manywa à qui revenait le poste de vice-président de la République aux côtés de Jean-Pierre Bemba Gombo (MLC) et Arthur Z’Ahidi Ngoma. «Joseph», lui, reste Calife.

Après avoir placé ses hommes dans les structures politiques à savoir le gouvernement et le Parlement de transition, par le truchement du RCD, le nouveau maître de Kigali a levé l’option d’avancer ses pions dans l’armée, la police et les «services». A titre indicatif, par décrets n°15/2003, n°16/2003, n°17/2003, n°18/2003 et n°19/2003 datés du 19 août 2003, «Joseph Kabila» procédait à la «promotion» des officiers des Forces armées congolaises. «Quelques noms détonent, commente un ancien officier des FAZ. C’est le cas notamment de Bitanihirwa Kamara, Malik Kijege, Mustapha Mukiza (ancien MLC), Obed Rwabasira, Patrick Masunzu, Janvier Mayanga, Kasereka Sindani promus généraux de brigade». Dans les milieux militaires, on parle des «officiers par génération spontanée». Au motif que le passage d’un grade à un autre se déroulait au bout de trois à quatre années. «D’où sortent-ils ? Quel est le parcours de chacun d’eux ? Comment ont-ils obtenu le grade de général deux années seulement après l’arrivée de Joseph Kabila à la tête de l’Etat alors qu’ils n’ont jamais fait partie des FAZ pour brandir une certaine ancienneté?», s’interroge la source qui égrène les noms de quelques colonels désignés dans les mêmes décrets : Munya Mparatshou, Bwangi Safari, Makutano Kiatogekwa, Elie Gichondo, Eric Ruhorimbere. Notons que les généraux Mukiza, Rwabasira, Masunzu, Mayanga assument respectivement les fonctions de commandant de la Base de Kitona, commandant de la 4ème Région militaire à Kananga, commandant de la 8ème Région militaire à Bukavu et commandant en second de la Région militaire à Mbandaka. D’autres officiers issus du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) ont intégrés les FARDC dès janvier 2009 après la défaite de Mushaki en octobre 2008.

Comme «Joseph Kabila», ces «officiers par génération spontanée» seraient sans doute prêts à lancer à la face de leurs détracteurs ces mots : «Plus Congolais que moi, ça n’existe pas». (Voir «Jeune Afrique» n°2361 du 9 au 15 avril 2006). Questions finales : Qui a tué le général Bikwetu Tuyenabo ? Quel en est le mobile ? Seul l’avenir fixera l’opinion sur l’identité du véritable commanditaire de ce qui n’est encore qu’un meurtre... 

Baudouin Amba Wetshi

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