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mercredi 12 décembre 2012

Grands Lacs : Filip Reyntjens : «Le Congo est désespérant !»

Congo Indépendant 
08/12/2012

Filip Reyntjens. Photo kerknet.be
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire franco/belge «Le Vif/L’Express», Filip Reyntjens, professeur à l’université d’Anvers, livre sa lecture sur l’instabilité qui secoue la partie orientale du Congo-Kinshasa depuis 1994. Pour lui, les voisins de l’ex-Zaïre (Burundi, Ouganda et Rwanda) ont exporté leurs conflits respectifs sur le sol de leur grand voisin simplement parce que celui-ci est faible et incapable de défendre l’intégrité de son territoire. Reyntjens égratigne, au passage, les Congolais lesquels, selon lui, ferment les yeux sur leur part de responsabilité en rejetant la faute sur les autres particulièrement aux Rwandais. 

La délégation du M23 aux «négociation-évaluations» - comment pourrait-on dire autrement ? - des accords du 23 mars 2009 entre «Joseph Kabila» et le CNDP est arrivée dans la soirée du vendredi 7 décembre dans la capitale ougandaise. Le groupe serait conduit par René Abandi. Selon des sources, les pourparlers pourraient débuter ce dimanche le temps de mettre en place les "aspects pratiques". A savoir notamment : un cadre de négociation et un ordre du jour. 


"Un Etat faible" 
Dans une interview accordée au «Vif/L’express» n°49 daté du 17 décembre 2012, Filip Reyntjens, professeur à l’université d’Anvers, analyse, à sa manière, les causes des crises à répétition qui affectent la partie orientale du Congo-Kinshasa. Pour l’universitaire anversois, deux «facteurs principaux» émergent. D’une part, «la faiblesse extrême de l’Etat congolais qui ne remplit pas ses fonctions régaliennes minimales, notamment le contrôle territorial» et de l’autre, «l’exportation des guerres civiles depuis les pays voisins, à commencer par l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi». En d’autres termes, c’est donc l’incurie des gouvernants zaïro-congolais qui a facilité à ce jour les "promenades de santé" de certains pays voisins. 

Filip Reyntjens estime que la descente aux enfers du Congo-Zaïre remonte aux mesures de nationalisation de l’économie dite «zaïrianisation» intervenues fin 1973. D’autres facteurs se seraient ajoutés. C’est le cas de la «kleptocratie» au plus haut niveau de l’Etat. Selon lui, en 1990, «il n’y avait plus beaucoup d’Etat…» au Zaïre de Mobutu Sese Seko. De même, lorsque l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre) débutait, en octobre 1996, sa «rébellion», « il n’y avait plus d’armée digne de ce nom». C’est sans doute vrai mais les propos de Reyntjens méritent d’être tempérés. 

"Au commencement était Lubumbashi" 
Il importe d’ouvrir une parenthèse ici pour relever que les Forces armées zaïroises, appelées à la rescousse par le président rwandais Juvénal Habyarimana, avaient mis en déroute les rebelles du Front patriotique rwandais commandés d’abord par le général Fred Rwigema et ensuite par un certain major Paul Kagame. C’était en octobre-novembre 1990. Cette force d’intervention - un bataillon - était dirigée par le regretté général Donatien Mahele Lieko Bokungu. D’autre part, le Zaïre venait d’amorcer, six mois auparavant, son processus de démocratisation. Processus qui s’est mué en une crise politique grave suite notamment à trois événements majeurs. D’abord, «l’affaire Lubumbashi». Les troupes d’élite des Faz ont été accusées d’avoir «massacré» des étudiants à l’université de Lubumbashi. Il s’en est suivi une rupture en cascade de la coopération par plusieurs puissances occidentales dont les Etats-Unis d’Amérique. Etrangement, les parents des «victimes» restent invisibles quinze années après la chute du régime Mobutu. "Lubumbashi" et la stigmatisation de l’armée constituent, sans conteste, l’acte premier de la déstabilisation de ce pays. Ensuite, il y a le «duel à mort» Mobutu-Tshisekedi. Un combat de "gladiateurs" qui a fragilisé la cohésion nationale et aveuglé le personnel politique au point de ne pas prendre la véritable mesure des conséquences de la "guerre de l’Est". Il y a enfin la maladie du maréchal Mobutu. Lorsque l’AFDL amorce sa guerre dite de «libération», en octobre 1996, le Zaïre ressemblait à un navire sans boussole ni timonier. On ne le dit pas assez que l’armée zaïroise n’a pas livré bataille. Démotivés, les militaires avaient compris que le régime en place ne bénéficiait plus du soutien populaire. Par ailleurs, l’AFDL s’est empressée de détruire le socle des FAZ en envoyant plusieurs milliers de soldats et officiers dans un camp de concentration à la Base de Kitona où plusieurs périrent. Fermons la parenthèse. 

Reyntjens conteste l’idée selon laquelle le Rwanda de Paul Kagame aurait des velléités annexionnistes pour «mettre la main» sur les richesses du Kivu. «Cette théorie de la conspiration, a-t-il dit, s’entend surtout du côté congolais». A l’appui de sa thèse, le professeur anversois de rappeler qu’en 1996, «les Rwandais avaient des soucis de sécurité tout à fait légitimes» du fait des Hutus réfugiés au Zaïre. Et que «Kagame avait averti les Occidentaux : si vous ne vous en chargez pas, je le ferai moi-même». Comme pour dire que l’appétit vient en mangeant, Reyntjens de relever que «les Rwandais ont ensuite saisi les opportunités qui se sont présentées». Quid de la carte du «Grand Rwanda» brandie en octobre 1996 par Pasteur Bizimungu? Selon lui, cette carte «n’a pas beaucoup de sens». Au motif qu’elle englobe des zones de l’actuel Congo où des gens parlent kinyarwanda. «Historiquement parlant, note-t-il, le Rwanda actuel est plus grand que le Rwanda précolonial ! Il cite à titre d’exemple le cas des fameux «Banyamulenge», ces Tutsi qui habitent dans le village de Mulenge au Sud Kivu. Selon lui, ceux-ci avaient fui la cour royale. 

"Le Rwanda est bien géré", "Le Congo est désespérant" 
Abhorré par le régime rwandais de Paul Kagame pour ses thèses jugées «négationnistes», Reyntjens est resté «scientifique». Il relève que le Rwanda «est bien géré et l’argent bien dépensé». Il ajoute : «C’est un véritable Etat avec une véritable armée et peu de (petite) corruption». «A côté de cela, le Congo est désespérant!». L’interviewé n’exclut pas que le pays de Paul Kagame puisse continuer «à faire ce qu’il fait en toute impunité» sur le sol congolais. Il cite, à titre d’exemple, la suite réservée par la communauté internationale au «Mapping report». Le document a été «enterré». Reyntjens attribue cette situation au fait que «les Rwandais véhiculent un discours très cohérent, et tout le monde use du même langage, du chauffeur de taxi à Kagame». Ajoutant : «Ce qui n’est pas le cas au Congo, ou personne n’est jamais d’accord». 

Ici aussi, les propos du professeur Reyntjens méritent d’être «recadrés». Ouvrons à nouveau la parenthèse. «Joseph Kabila» et Paul Kagame sont à la tête de deux régimes despotiques. Le second parait sans doute "plus éclairé" que le premier. S’il est vrai qu’au Rwanda le progrès économique et social paraît réel, il n’en demeure pas moins vrai qu’il n’y a guère un début de pluralisme politique encore moins de liberté d’expression. Une sorte de pensée unique est imposée à la population. On ne peut, dès lors, que comprendre l’unanimisme ambiant au pays des mille collines. D’où des «infractions» ubuesques sont insérées dans le Code pénal. C’est le cas notamment du «divisionnisme» et du «négationnisme». Enfin, le régime de Paul Kagame est assimilé à la minorité dominante tutsie face à la majorité hutue et la minorité Twa. Pays habités par 400 tribus ou ethnies, dénué d’un leadership visionnaire, le Congo a néanmoins fait un petit parcours sur le chemin de la démocratie et de la liberté d’expression. «Joseph Kabila» est arrivé avec l’AFDL en mai 1997 dans un pays qui avait déjà une Histoire. Bien que le pluralisme reste encore un vœu pieux, les partis politiques coexistent dans une relative tolérance. Dans leur grande majorité, les Congolais ne se reconnaissent pas au pouvoir incarné par Joseph Kabila et ils peuvent le faire savoir. Ce qui est loin d’être le cas du peuple rwandais». Fermons la parenthèse. 

Reyntjens n’a pas tort lorsqu’il met l’accent sur la tendance perceptible dans les milieux congolais consistant à fustiger les agissements de certains pays voisins en éludant quasi-délibérément la part de responsabilité des Congolais eix-mêmes : «Les Congolais ont beaucoup tendance à rejeter la faute aux autres, à commencer par les Rwandais. Pourquoi l’armée congolaise est-elle si faible ? Parce que chacun puise dans la caisse. (…). Il y a aussi les entrepreneurs de l’insécurité, y compris congolais, et qui considèrent qu’on gagne beaucoup plus dans stab la guerre que dans un Etatle...». B.A.W (avec Le Vif/L’Express)

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