RDC : les Congolais commémorent le 12ème anniversaire de l’assassinat du feu le président Laurent-Désiré Kabila

Le Potentiel 
16/01/2013 
Matshi

Ce mercredi 16 janvier 2013, il y a douze ans, jour pour jour, que celui que la majorité des Congolais appelaient et continuent d’appeler affectueusement « Mzee Laurent-Dédiré Kabila », ancien président de la République démocratique du Congo, a été assassiné dans son bureau présidentiel au Palais de Marbre à Kinshasa par un de ses gardes du corps dans des circonstances non encore élucidées jusqu’à ce jour. 

Cultes et messes de suffrage, cérémonies et manifestations diverses ont été organisés ce mercredi 16 janvier 2013 aussi bien à Kinshasa qu’à travers toute la République, manifestations ponctuées de déclarations sur l’homme Laurent-Désiré Kabila, sa vision sur le devenir de la RDC et sa philosophie du pouvoir. 

A Kinshasa, plusieurs personnalités politiques congolaises (présidents de Sénat et de l’Assemblée nationale, sénateurs, députés, Premier ministre, ministres, DG des entreprises, ambassadeurs …) ont assisté, ce mercredi 16 janvier 2013, à des messes catholiques et orthodoxes et à des cultes protestants, kimbanguistes et musulmans en mémoire de feu le président Laurent-Désiré Kabila, à l’occasion du 12ème anniversaire de son assassinat, avant de visiter et déposer de gerbes de fleurs dans le mausolée qui héberge l’illustre disparu.  

Le chef de l’Etat Joseph Kabila a pris part à un culte organisé à cette occasion à la Cathédrale protestante du Centenaire dans la commune de Lingwala. 

Comme mus par un seul esprit, les officiants se tous ces cultes et messes ont vanté les mérites du feu le président Laurent-Désiré Kabila, avant d’inviter le peuple congolais à suivre son exemple d’un nationaliste aimant son peuple et le développement de la nation qui se traduisait par sa devise « Ne jamais trahir mon pays ». 

LDK MAL CONNU DE SON ENTOURAGE, SELON LE DR SONDJI 

Un des anciens collaborateurs du feu le président Laurent-Désiré Kabila, en l’occurrence le Dr Jean-Baptiste Sondji estime que celui-ci avait été trahi par son entourage « qui n’a pas du tout compris sa vision jusqu’à maintenant ». 

Ancien ministre de la Santé publique de Laurent Désiré Kabila, le Dr Sondji affirme que l’ancien président avait une vision pour transformer la RDC. « Ce qu’on peut retenir de lui ce qu’il était un grand patriote qui avait une grande vision pour le pays et un grand esprit d’indépendance », soutient-il sur les antennes de Radio Okapi. 

Jean-Baptiste Sondji reconnaît cependant que Laurent Désiré Kabila a commis quelques erreurs qui ont précipité sa mort : « Il a laissé infiltrer dans le système beaucoup de gens qui ne partageaient pas le même point de vue [que lui]. Il n’a pas tenu compte de l’environnement local. Il n’y pas eu une évaluation correcte des rapports des forces sur le plan international ». 

La guerre qui a conduit à la chute du régime Mobutu avait éclaté en octobre 1996 à partir du Kivu. Elle était menée par de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) dont Laurent-Désiré Kabila était le porte-parole d’abord avant d’en devenir le président, puis président de la république. 

Après l’assassinat du feu le président Laurent-Désiré Kabila le 16 janvier 2001, une trentaine de personnes avaient été condamnées à mort, au terme d’un procès fleuve. Mais, dans le verdict, le juge avait affirmé que des zones d’ombres persistaient et des enquêtes devraient se poursuivre à ce sujet. 

C’est pourquoi un autre ancien collaborateur de l’ancien président, M. Mwenze Kongolo, avait réclamé, en janvier 2012, la réouverture de ce procès dont il dit qu’«il y avait plus de sentiments personnels que l’envie de chercher la vérité». 

Après sa mort, Laurent Désiré Kabila a été proclamé Héros national. 

LE PRP INVITE A LUTTER « AVEC COURAGE CONTRE L’AGRESSION » 

Ce 12ème anniversaire de l’assassinat du feu le président Laurent-Désiré Kabila intervient au moment où le pays subit une agression étrangère dans sa partie est. 

Cela a poussé le Parti de la révolution du peuple (PRP), parti fondé par Laurent-Désiré Kabila, à inviter les Congolais « au courage et à la détermination face à l’agression dont est victime l’Est du pays ». 

Au cours d’un culte œcuménique célébré, mercredi 16 janvier à Kisangani (Province Orientale) à l’occasion du 12ème anniversaire de l’assassinat de l’ancien chef de l’Etat congolais, le président fédéral de cette formation politique, le professeur Arthur Tshimuanga, a déclaré que cette journée devrait être placée sous le signe « de la victoire du bien sur le mal ». 

« Notre message est un message de paix. Il est vrai que notre pays est attaqué dans sa partie Est, mais cela ne peut pas nous empêcher de croire en la victoire finale, et cette occasion du 16 janvier permet au peuple congolais de prendre son destin en mains », a affirmé le professeur Arthur Tshimuanga sur les antennes de Radio Okapi. 

Il a demandé à tous les jeunes, adultes et vieux de « se mettre sous le drapeau » pour défendre le pays afin que « le Congo ne soit pas la risée de tous les peuples étrangers ». 

Ce message rejoint celui lancé il y a quelques jours par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, qui avait lancé un message aux jeunes pour lutter contre la rébellion du M23 qui sévit dans la province du Nord-Kivu depuis le mois de mai 2012. 

A Kindu dans la province du Maniema, le président fédéral du même parti, Djumaini Malisawa, a déclaré, pendant une marche organisée en la mémoire du feu Laurent-Désiré Kabila, que « ses sympathisants sont contre la balkanisation de la RDC à travers la guerre menée par les rebelles du 23 mars 2009 (M23) ». « 

Nous voulons la paix. Nous disons non à la balkanisation de la RDC. Nous disons non à la guerre. C’est pourquoi nous sommes descendus dans la rue pour manifester notre souhait de voir la RDC toujours unie », a-t-il ajouté. 

D’autres manifestations ont été organisées dans les autres villes du pays en mémoire de Laurent Désiré Kabila.. 

Après avoir renversé l’ancien président Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko en 1997, Laurent-Désiré Kabila a pris le pouvoir avant d’être assassiné le 16 janvier 2001 au palais des marbres à Kinshasa par l’un de ses gardes du corps. 

Il est le troisième président de la RDC après Mobutu (1965-1997) et Joseph Kasa-Vubu (1960-1965). Après la mort de Laurent-Désiré Kabila, il a été remplacé par son fils, Joseph Kabila Kabange, actuellement aux commandes de la RDC.