Par Wakabi Wairagala
Aujourd’hui, un ancien soldat de la République centrafricaine (RCA) a déclaré que les commandants de l’armée de son pays donnaient des ordres aux troupes de Jean-Pierre Bemba qui ont participé au conflit armé de 2002 et 2003.
Le ‘‘témoin D04-06’’, qui a débuté son témoignage lors du procès Bemba qui se tient devant la Cour pénale internationale (CPI) ce matin, a indiqué que le général André Mazzi, qui était chargé du commandement des opérations contre les rebelles, donnait des ordres, y compris aux principaux commandants de M. Bemba.
Le témoin a déclaré que le général Mazzi rendait compte au général Ferdinand Bombayake, le commandant de la garde présidentielle centrafricaine. Le général Bombayake rendait compte directement au président en exercice du pays, Ange-Félix Patassé.
Le témoin a également déclaré que « de temps en temps », le général Bombayake donnait des ordres directs à Mustafa Mukiza, le commandant en chef des troupes de M. Bemba déployées dans le pays en conflit. Le témoin a ajouté que « Toutefois, André Mazzi maintenait des communications avec Mustafa à tout instant ».
M. Bemba a nié que ses troupes aient commis des crimes lors de leur déploiement dans le conflit. Il est jugé pour manquement présumé à contenir ses troupes déchaînées, bien que l’accusation affirme qu’il savait qu’elles commettaient des crimes généralisés. M. Bemba nie avoir commandé ses troupes lorsqu’elles étaient déployées sur le territoire étranger et soutient également que ce ne sont pas ses troupes qui ont perpétré ces actes de violence.
Le témoin a également indiqué que les soldats du MLC étaient arrivés sur le sol centrafricain le 29 octobre 2002 et qu’ils avaient reçu de l’armée locale différentes fournitures telles que des équipements de communication, des uniformes, des rangers, des armes, des véhicules, des médicaments et des ambulances.
Il a déclaré que les opérations communes entre l’armée de la RCA et les combattants congolais ont débuté le jour suivant.
Interrogé par l’avocat de l’accusation Massimo Scaliotti pour commenter le témoignage entendu précédemment devant la Cour selon lequel les troupes de M. Bemba étaient intervenues avant le 29 octobre, le témoin a répondu / « Je n’ai ni vu ni entendu parler d’aucune troupe du MLC qui soit arrivée avant le 29 ».
M. Scaliotti a également présenté une copie d’un message radio dans lequel le colonel Mustafa communiquait avec le quartier général du MLC situé dans la ville congolaise de Gbadolite. Dans le message datant du 30 octobre 2002, le colonel Mustafa aurait déclaré qu’il rencontrait des difficultés sur le terrain après avoir été abandonné par les autorités centrafricaines.
Le témoin a répondu que le message l’intriguait, indiquant que les forces de la RCA et leurs homologues du MLC étaient « bien coordonné » dans les opérations.
Le ‘‘témoin D04-06’’ a apporté sa déposition via un lien vidéo depuis un lieu dont le nom n’a pas été divulgué. Les juges lui ont accordé des mesures de protection, notamment une déformation numérique de la voix et du visage lors des transmissions publiques de son témoignage.
L’audition de la déposition du ‘‘témoin D04-06’’ se poursuivra lundi 24 juin.
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