30/07/2013
La nomination des femmes au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) au rang de Général est un événement important qui ne peut passer inaperçu car, c’est une première dans l’histoire de ce pays.
Le Président de la République et commandant suprême des FARDC, Joseph Kabila Kabange, a promu, par ordonnances présidentielles publiées le 7 juillet dernier, cent quatre-vingt-un (181) généraux dont 6 généraux d’armée, autant des lieutenants - généraux, 35 généraux- major et 124 généraux de brigade au sein de l’armée.
Parmi ces derniers figurent trois femmes: Micheline Tsasa, Bolingo Leserendu et Marie -Josée Mbuyi Tshivuadi. Il en est de même dans la Police nationale congolaise (PNC) avec la nomination de Mme Odette Kanom au poste de commissaire divisionnaire adjointe.
En promouvant pour la première fois des femmes à un haut rang dans l’armée et dans la police, le Président Kabila vient de manifester, une fois de plus, son souci majeur d’intégrer la politique du genre dans tous les secteurs de la vie nationale.
Les femmes promues au rang de Général sont celles qui ont une expérience éprouvée au sein de l’armée congolaise.
Il s’agit des femmes de la première heure qui ont intégré l’armée en 1966, à l’époque de l’émancipation de la Congolaise décrétée par feu le Maréchal Mobutu Sese Seko. Elles sont entrées en politique, dans la territoriale, dans l’armée etc.
Les générales de brigade, reconnues dans leur grade jeudi dernier à la Cité de l’Union Africaine (UA), ont le mérite d’être de la première promotion des femmes parachutistes. Elles ont reçu, dans leur cheminement, une formation militaire jusqu’à devenir des brevetées d’état-major des FARDC.
Ce sont des femmes qui ont les compétences requises, capables de fournir le même rendement que leurs collègues hommes et dont on peut attendre des résultats palpables au sein de cette armée en train d’être reformée.
C’est pourquoi, la femme, qui a toujours été la partenaire de l’homme depuis la création du monde, c’est-à-dire une aide à son côté tel que l’a voulu l’Etre suprême, ne doit pas être considérée comme une laissée pour compte, mais elle doit jouer un rôle capital dans tous les domaines, notamment celui du règlement des conflits et de la pacification du pays.
Les générales de brigade doivent être encouragées en vue de conjuguer leurs efforts et apporter leur pierre de contribution au travail de réforme en cours pour le retour de la paix au pays, notamment dans sa partie -Est confrontée à une insécurité suite aux conflits récurrents, depuis près de deux décennies.
Les victimes de ces guerres sont surtout les femmes qui voient leurs familles séparées, leurs enfants ou maris tués et elles-mêmes violées par des gens sans foi ni loi. Ce sont des conflits déclenchés par des hommes qui se battent souvent pour des intérêts égoïstes.
A la suite de la promotion des femmes au rang de Général de brigade, la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Geneviève Inagosi, a remercié le Président Kabila qui ne cesse de concrétiser sa vision sur la femme et félicité les promues qu’elle a appelées à travailler pour la paix, le progrès et le développement de a RDC.
Elle a fait remarquer que ces promotions résultent des plaidoyers que n’a cessé de faire son ministère en synergie avec les parties prenantes dans la promotion du genre, notamment des partenaires et différentes organisations non gouvernementales qui luttent pour la cause de la femme.
A chaque campagne, atelier ou séminaire organisé, des recommandations sont toujours faites sur la promotion du genre.
La promotion des femmes générales est une bonne chose. Reste maintenant la promulgation de la loi votée au Parlement sur la parité homme femme, qui se trouve encore au niveau de l’harmonisation entre les deux chambres du Parlement afin que celle-ci devienne une réalité en RDC.
« Lorsque la femme réclame ses droits, il ne s’agit pas de lui accorder des faveurs gratuites au détriment de l’homme, au nom d’une quelconque faiblesse, insuffisance ou d’un manquement reconnus au sexe féminin, mais bien des mesures correctives à prendre contre des inégalités de fait constatées dans l’évolution masculinisée des mentalités, des pratiques sociales, des attitudes voire des comportements dans la société pendant des siècles », dixit Marie-Ange Lukiana, ministre honoraire du Genre.
ACP
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