31/07/2013
Une lettre du Secrétariat général du Gouvernement annonce la convocation en urgence par le président de la République d’une réunion assurément extraordinaire du gouvernement pour ce vendredi 2 août, réunion pour laquelle est exigée la présence de tous les ministres dans la capitale Kinshasa.
Tous les ministres ont été notifiés de ne pas quitter Kinshasa. Ceux en mission devront regagner la capitale dans le meilleur délai. C’est ce qui ressort d’une lettre du secrétariat général du gouvernement dans laquelle il est annoncé la convocation en urgence ce vendredi 2 août par le chef de l’Etat d’une réunion du gouvernement. La nouvelle alimente la polémique dans la ville haute. Les états-majors des partis politiques sont en alerte générale, cherchant à imaginer les motivations d’une telle réunion dans un contexte politique si particulier.
Ce n’est pas un canular. Encore moins, une de ces rumeurs qui rythment la vie dans la capitale congolaise. Dans les cercles politiques de Kinshasa, l’information est prise au sérieux. Et, pour ceux des partis qui ont des membres au sein du gouvernement, c’est déjà la veillée d’armes. Le président de la République, Joseph Kabila, a convoqué en urgence le gouvernement ce vendredi 2 août.
Fait anodin, à première vue, mais pas du tout, eu égard au contexte politique de l’heure. Car tous les membres du gouvernement, ceux en mission à l’étranger ou ceux en instance d’en effectuer une, ont été obligés d’assister à cette réunion. Pour quelle raison ? Nul ne le sait. Alerte générale
Dans les états-majors des partis politiques, l’on tente de pénétrer l’énigme, sans pour autant en saisir la clé. L’alerte a été dès lors lancée, chacun cherchant dans son camp à décrypter le message qu’est censé adresser le chef de l’Etat à l’ensemble du gouvernement.
Dans les couloirs de l’Exécutif national, l’on rapporte que tout serait parti d’une lettre adressée à tous les membres du gouvernement par le secrétaire général du gouvernement, en ce compris, le Premier ministre. Par cette lettre, le secrétaire du gouvernement, rendant compte des instructions de la hiérarchie recommanderait à tous les membres du gouvernement de répondre présent à la réunion spéciale convoquée le vendredi 2 août par le président de la République et dont l’ordre du jour n’a pas été révélé.
Une question est sur toutes les lèvres : qu’est-ce qui va se passer le vendredi 2 août 2013 ? Jusqu’au moment où nous mettons sous presse, l’on n’en sait pas grand-chose. Mais, dans l’opinion, nombreux se perdent en conjectures dans le but d’en élucider le contenu. Plusieurs scenarii sont possibles.
Les uns pensent que l’appel en urgence du chef de l’Etat annonce ce remaniement, longtemps prédit mais qui tardait à se concrétiser. Selon eux, une chose est vraie ; c’est le maintien de Matata Ponyo au poste de Premier ministre. Par contre, son équipe devrait subir de profonds changements pour s’adapter aux enjeux de l’heure. En clair, plusieurs ministres devraient donc quitter la barque.
Les autres, par contre, lient cette convocation en urgence à l’impératif d’ajuster l’action du gouvernement à la mouvance qui secoue l’environnement politique. Les concertations nationales, dont le départ a du mal à faire l’unanimité dans la classe politique, sont pointées du doigt. Selon les tenants de cette version, le remaniement serait une résultante de l’impossibilité, pense-t-on, de tenir les concertations nationales dans le format voulu par le chef de l’Etat. L’idée serait donc de contourner ces assises en associant des forces, particulièrement celles dites de l’Opposition modérée, dans une forte cohabitation autour d’un gouvernement d’union nationale.
Dans cette mêlée, une tendance se démarque. Elle est soutenue par ceux qui tentent de relativiser l’ampleur de cette réunion spéciale de vendredi prochain. Selon eux, le vendredi 2 août 2013, le ciel ne va pas tomber sur la tête des ministres. Pas de quoi redouter un tsunami en vue. Ils estiment qu’il s’agira juste d’un travail de recadrage de l’action du gouvernement, en renforçant l’unité autour d’une action. Ce recadrage de l’action gouvernementale qui était menée, selon certaines critiques, au niveau des commissions en lieu et place de tout le Conseil des ministres.
L’on doute cependant de la pertinence de cette version. Car, rien de tel ne pouvait légitimer la convocation d’une réunion en urgence du gouvernement. Les plus avertis invitent à regarder ailleurs. Il y aurait donc anguille sous roche. Quelque chose de très important se tramerait dans les coulisses. Seul le président de la République en détiendrait encore le secret. Jusqu’au vendredi 2 août 2013.
Veillée d’armes à Kingakati
Des sources généralement bien informées rapportent qu’une réunion qui réunit le pré carré du président de la République a été convoquée hier lundi tard dans la soirée à Kingakati. Une réunion qui démontre de grands enjeux de cette journée du vendredi 2 août.
On est donc parti pour un suspense qui ne devait pas tarder à livrer son secret. Le plus évident est qu’au niveau du gouvernement, des têtes vont tomber. L’avenir de la plupart dépendrait du bon vouloir du président de la République.
Même si pour l’instant, commente-t-on dans certains milieux, seul Matata est assuré de garder le gouvernail de l’équipe gouvernementale, une surprise de dernière minute n’est pas à exclure.
Trop d’enjeux entourent cette réunion spéciale du gouvernement. Au-delà d’un quelconque recadrage de l’action gouvernementale, comme prédit sans aucune assurance dans certains milieux, de profondes mutations devraient affecter inexorablement l’Exécutif central. Pour l’instant, tous les pronostics sont permis.
Le Potentiel
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