Quatre tonnes de défenses d'éléphant saisies au Kenya

Le Monde.fr avec Reuters 
09.10.2013

Saisie de défenses d'éléphant et d'objets en ivoire à Libreville (Gabon) en juin 2012.

WWF-Canon via AP Images/James Morgan

Mille six cents défenses d'éléphant, pesant au total près de quatre tonnes et estimées à 845 000 euros (97 millions de schillings kényans), c'est ce qu'ont saisi en une semaine les douaniers, ont annoncé mercredi 9 octobre les services de protection de la faune sauvage du Kenya. 

Facteur d'instabilité de plus en plus incontrôlable, le braconnage demeure un fléau permanent en Afrique subsaharienne. Adressée à tous les pays membres de la Banque africaine de développement (BAD) en marge de son assemablée annuelle en mai , la déclaration de Marrakech souligne que le problème n'est plus seulement celui des défenseurs des animaux :

"Le problème n'est pas simplement environnemental. La violence et les ravages menacent la paix et l'Etat de droit, les revenus du tourisme et d'autres utilisations de la faune et de la flore sauvages dans plusieurs pays africains, ainsi que plusieurs communautés, parmi les plus pauvres. Le trafic d'espèces entrave les efforts gouvernementaux de lutte contre d'autres commerces illicites, d'armes et de drogues. Il alimente le crime et la corruption et compromet la sécurité régionale." 

Lire (édition abonnés) : "L'ivoire, facteur d'instabilité en Afrique centrale"

PLUS GROSSE SAISIE DE CES CINQ DERNIÈRES ANNÉES

Il s'agit de la plus grosse saisie hebdomadaire de ces cinq dernières années. L'ivoire, qui provenait de la frontière entre l'Ouganda et le Kenya, mais dont l'origine exacte sera déterminée par des analyses d'ADN, était dissimulé dans des sacs de graines de sésame qui devaient être expédiés en Turquie à partir du port de Mombasa. 

En juillet, les autorités kényanes avaient saisi près de 3,3 tonnes d'ivoire sur le même port, dans un conteneur destiné à la Malaisie. 

Un responsable des douanes a précisé que les réseaux de trafiquants internationaux expédient de plus en plus souvent les défenses d'éléphant et les cornes de rhinocéros tués par les braconniers dans des pays qui ne sont pas traditionnellement associés à ces contrebandes pour éviter d'attirer l'attention des autorités. 

La Chine et le Viêtnam représentent ainsi les principaux marchés pour les produits provenant de ces espèces menacées d'extinction à l'état sauvage.