17/10/2013
Par Michael Pauron
Patrouille dans le parc des Virunga, classé au Patrimoine mondial de l'Unesco. © PHIL MOORE / AFP |
Le Fonds mondial pour la nature a porté plainte contre la compagnie pétrolière Soco, qui détient un permis d'exploration dans le parc naturel des Virunga, en RDC.
C'est une guerre médiatique. Le 7 octobre, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a déposé une plainte contre la firme pétrolière britannique Soco auprès de l'OCDE. Ce geste fait déjà grand bruit alors même qu'une éventuelle condamnation ne serait nullement contraignante. Selon WWF, l'entreprise a "violé [en RD Congo] les normes de responsabilité sociale des sociétés internationales et les directives de l'OCDE concernant l'environnement et les droits de l'homme".
Extraction de bitume
WWF accuse également la compagnie pétrolière d'avoir dissimulé aux populations locales les résultats d'une étude d'impact réalisée en interne et faisant état de nombreux risques. "Ces allégations sont infondées, tendancieuses et ne reposent sur aucun fait", a riposté la compagnie dans un communiqué. L'OCDE se prononcera dans deux mois sur la recevabilité de la plainte. Cette affaire illustre une fois de plus la difficulté de concilier les intérêts économiques et la préservation d'un patrimoine naturel. À Virunga, l'italien ENI a déjà renoncé à son permis d'exploration. Le français Total, lui, s'est engagé à exploiter sa concession en dehors des limites actuelles du parc. ENI se voit malgré tout reprocher de mettre en péril la forêt primaire du Congo Brazzaville voisin en envisageant d'exploiter des sables bitumineux près de Pointe-Noire. Si la production de pétrole est pour l'instant repoussée sur ce site, la firme y extrait déjà du bitume, utilisé pour la chaussée des routes.
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