01/11/2013
Le chef de l’Etat insiste sur sa mise en demeure enjoignant le M23 de désarmer avant qu’il ne le soit par la force à laquelle les FARDC risquent d’être contraintes dans leur actuel assaut des positions de ce mouvement visée résolument d’être éradiqué pour imposer coûte que coûte la paix que méritent les populations du Nord-Kivu
La victoire des Forces armées de la République Démocratique du Congo sur les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu constitue un grand pas dans le processus d’une paix durable dans la région des Grands Lacs, a déclaré le président Joseph Kabila dans une interview en swahili qu’il a accordée à la radio publique britannique BBC.
Le président Joseph Kabila a également lancé un appel aux dirigeants de la région de respecter les prescrits de l’accord de paix signé en février dernier à Addis-Abeba avant de demander aux rebelles du M23 de déposer, illico presto, les armes, sans quoi ils seront désarmés par la force.
Président Kabila : « Cette guerre qui a duré plus de 10 mois nous a été imposée. Dans le cadre de la défense de l’intégrité territoriale de notre pays, nous étions obligés de riposter. Le résultat est là ; l’ennemi a été taillé en pièces. Cette victoire pour la paix est dédiée à la population congolaise du Nord-Kivu.
La fin de toute guerre est consacrée par la paix. Notre objectif pour cette guerre était de réinstaurer la paix car on n’entre pas dans une guerre pour la complaisance. Je ne dirais pas non plus que maintenant, c’est le début d’une paix durable, mais c’est un pas de géant dans ce grand travail entrepris pour l’instauration d’une paix durable au Nord-Kivu et sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. »
Les experts des problèmes de sécurité dans la région des Grands Lacs préconisent des solutions politiques pour ramener la paix au Nord-Kivu. Ils insistent sur une rencontre entre vous les dirigeants de la région notamment Paul Kagame du Rwanda, Museveni de l’Ouganda et vous-même Joseph Kabila de la RDC pour vous dire des vérités en face.
Nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises et, en face, des vérités ont été dites sans ambages. Cette façon de nous comporter a été à la base de la signature de l’accord signé à Addis-Abeba que nous appelons Accord-cadre.
Chaque pays a pris l’engagement de respecter cet accord. La RDC respecte déjà le texte de cet accord. Je crois que les autres pays vont suivre notre exemple. Il s’agit de l’Ouganda et du Rwanda, y compris tous les autres voisins de la RDC. Si cet accord est respecté à la lettre, nous allons parvenir à cimenter une paix durable dans toute la région des Grands Lacs.
Ce chapitre concerne toute la région des Grands lacs. Cependant, au Congo, il y a des grands problèmes liés aux conflits interethniques dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Je voudrais souligner ici que les populations ont difficile à vivre ensemble. En votre qualité de président de la République et Chef de l’Etat, qu’est ce que vous envisagez comme mesure pour rassembler ces différentes tribus afin qu’elles vivent dans l’harmonie au sein de leur pays, le Congo ?
Le Congo compte une multitude de tribus. Notre pays en compte plus de 260. Il n’ y a pas une autre alternative : tous les Congolais sont condamnés à vivre ensemble. Quelles sont les mesures à prendre pour endiguer ce mal ? Notre constitution est claire : tous les Congolais ont les mêmes droits et aucune discrimination n’est admissible à ce sujet.
Je voudrais rappeler ici qu’au Nord-Kivu, par exemple, il y a une initiative louable de toutes les tribus appelée : « Baraza communautaire » (NDLR : lieu de rencontre pour les sages de toutes les communautés). Nous soutenons cette initiative des ressortissants du Nord-Kivu qui vise à lutter contre la division, afin d’aboutir à une harmonie au sein des communautés de base. J’estime que c’est nécessaire de continuer à soutenir les initiatives de ce genre.
Si je peux revenir au chapitre relatif aux rebelles du M23 qui sont défaits aujourd’hui par les forces armées de la RDC. Quel est le sort réservé aux caciques militaires et civils de ce mouvement insurrectionnel ?
Cette question doit être posée aux concernés. Ils sont les seuls à y répondre. C’est depuis belle lurette que nous leur avons accordé le temps de réfléchir. Nous sommes allés aux pourparlers de Kampala avec pour objectif de signer les accords pour le retour d’une paix durale dans notre pays. Nous nous sommes butés à un obstacle étant donné que nous discutions avec des gens qui n’avaient aucune idée de recherche de la paix. Je rappelle que je ne peux pas répondre à cette question. Je vous renvoie auprès d’eux pour les interroger à ce sujet.
Excellence Monsieur le président, pouvons-nous penser qu’après la débâcle des rebelles du M23, il est temps maintenant de s’occuper d’autres groupes armés disséminés au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, notamment les FDLR et les Maï-Maï ?
Sans doute. Nous sommes parvenus à récupérer toutes les zones occupées par les insurgés et nous certifions que nous allons poursuivre cette action afin de mettre hors d’état de nuire tous les pourfendeurs de la paix dans notre pays. Sont aussi concernés, les autres groupes armés qui continuent de déranger la quiétude des paisibles citoyens.
Traduit du swahili par KHAL/MMC
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