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mercredi 18 décembre 2013

Au Nord-Kivu, un village tente de se reconstruire après l'occupation du M23

Les Observateurs 
France 24
18/12/2013

Les échanges commerciaux recommencent doucement sur le marché de Kibumba. 
Photo Jean-Paul Kasereka. 

Après plus d’un an et demi d’occupation, la ville de Kibumba a été libérée des rebelles du M23 par les forces congolaises en octobre. Aujourd’hui, les déplacés qui ont tout perdu reviennent timidement pour tenter d’y reconstruire un avenir. Un retour teinté d’amertume envers ceux qui avaient fait le choix de rester, alors que Kibumba était sous le joug des rebelles. 


Kibumba est une ville d’environ 10 000 habitants et se situe territoire du Nyiragongoo dans le nord-est du pays. Les rebelles du Mouvement du 23 Mars [M23] s’étaient positionnés dans cette localité fin août 2012, ce qui leur avait permis en novembre de faire une incursion dans Goma, capitale de la province. Kibumba est longtemps restée le verrou du M23 sur le territoire qu’il contrôlait au nord de Goma. Mais depuis sa libération en octobre, la ville est désormais l’une des villes symboles de l’offensive victorieuse des Forces armées de la République démocratique du Congo [FARDC] contre la rébellion. 

Selon l’ONU, plus de 5 000 personnes avaient fui la ville et les villages alentours à la suite de l’offensive des FARDC et de la Monusco contre le M23 en août 2013. 

Des habitants de Kibumba à la recherche d'armes abandonnées par le M23. Photos Chantal Faïda. 

"Ceux qui reviennent en veulent à ceux qui sont restés et qui ont collaboré" 
Marcelo Bogonbo [son nom a été changé] est revenu à Kibumba il y a deux mois. Il préfère conserver l’anonymat, car il estime que la situation est encore très tendue sur place. 
Le M23 n’est plus là, mais ils ont fait des dégâts profonds. Matériels évidemment, car énormément de maisons ont été détruites lors des combats, mais aussi dans la tête des gens, car ceux qui commencent à revenir en veulent à la petite minorité qui est restée à Kibumba, et qui a été contrainte de collaborer avec le M23. [Contacté par FRANCE 24, le chef du groupement de Kibumba, Batachoka Matungulu, confirme une "diabolisation" de personnes qui ont collaboré avec le M23 ; il explique que les autorités locales organisent régulièrement des réunions de sensibilisation pour réconcilier les habitants entre eux, NDLR]. Certaines voix essaient de s’élever pour éviter la "chasse aux sorcières" et défendre ceux qui ont collaboré pour sauver leur vie, mais la situation est actuellement tendue. 
Par ailleurs, l’activité économique ne repart pas comme les habitants le souhaiteraient, car il est encore très dangereux de s’aventurer dans les champs. Beaucoup ont été minés par les éléments du M23 lors de leur départ, et les opérations de déminage prendront du temps. De plus, les échanges qui étaient florissants à la frontière avec le Rwanda avant l’arrivée du M23 est aujourd’hui au point mort. [Le Rwanda est accusé par la communauté internationale d’avoir soutenu la rébellion du M23.] 

Des habitants de Kibumba sur leur "tshudukus" transportent des marchandises sur la route de Goma.   

"C’est très difficile de convaincre les anciens habitants de Kibumba de revenir" 
Chantal Faida-Mulenga est une bloggeuse et membre d’une association humanitaire locale. Elle s’est rendue à Kibumba début décembre où elle a constaté la difficile reprise de l’activité économique. 
Je ne reconnais pas la ville que j'ai connu. J’ai de la famille et des amis qui vivaient ici, la quasi-totalité a fui la ville pour se réfugier dans des camps à Goma ou à la frontière avec le Rwanda. Kibumba est situé dans une région agricole et minière, un carrefour commercial qui grouillait de marchands en "tshukudus" [petite trottinette en bois qui permet de transporter les produits cultivés]. Aujourd’hui, on les compte sur les doigts de la main. 
Je travaille pour des associations humanitaires qui tentent de convaincre les personnes de quitter les camps et de retourner vivre à Kibumba, de reprendre leur destin en main sans attendre d’hypothétiques aides internationales. Pour autant, c’est extrêmement difficile : beaucoup estiment que leur vie est meilleure dans les camps, où une sorte de microsociété s’est développée. Chez eux, à Kibumba, la plupart ont tout perdu : maisons, champs, bétail, tout a été pillé ou saccagé. Actuellement, on peut dire qu’un petit peu plus de la moitié de la population originelle de Kibumba est revenue en ville. 
"Les gens qui sont restés ont beaucoup souffert aussi" 
C’est vrai que les personnes ayant collaboré sont très mal vues par beaucoup d’habitants de Kibumba. Mais ces gens ont beaucoup souffert de la présence des rebelles. Certains m’ont confiée qu’avant de partir, les rebelles avaient instauré une taxe sur les vaches, les chats et les chiens. 
S’il y a un point positif à retenir, c’est que la population collabore de plus en plus avec les militaires, notamment pour retrouver les armes abandonnées par le M23. On sent une volonté de réconciliation avec les forces armées régulièrement pointées du doigt par le passé. 
Deux fosses communes ont été découvertes à Kibumba après la mise en déroute de la rébellion. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a demandé une enquête internationale pour "établir les responsabilités dans cette zone contrôlée depuis plusieurs mois par le M23". 

Mi-décembre, le gouvernement congolais et le M23 ont signé trois textes à Nairobi au Kenya, qui prévoient notamment une loi d’amnistie internationale pour faits insurrectionnels et faits de guerre. La République démocratique du Congo s’est également engagée à désarmer, démobiliser et réinsérer socialement les ex-combattants du M23 en excluant cependant de les réintégrer aux forces armées. 

Notre Observatrice, Chantal Faida, affirme que pour les habitants de Kikumba cet accord est perçu comme une trahison : 
"Ils ne comprennent pas comment le gouvernement peut accepter de réinsérer, même si ce n’est que socialement, des personnes qui ont détruit leur vie." 
Cet article a été rédigé en collaboration avec Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste pour les Observateurs de France 24.

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