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mercredi 11 décembre 2013

La Politique africaine commune de défense et de sécurité : limites et enjeux

Le Monde.fr 
05.12.2013 
Par Amandine Gnanguênon 
(Chargée d’études Afrique à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM) ) 

INTERNATIONAL MALI ARMEE MALIENNE
 Sylvain Cherkaoui/Cosmos pour Le Monde

Alors que l’on célèbre en 2013 les cinquante ans de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), la mise en œuvre d’une politique africaine commune de défense et de sécurité est plus que jamais d’actualité. Malgré les efforts déployés depuis la période des indépendances, la gestion informelle des conflits par les chefs d’Etats a relégué l’OUA au second plan. 

Au-delà des déclarations politiques, la construction d’une Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), proposée par l’Union africaine (UA), qui succède à l’OUA en 2002, reste elle aussi confrontée à des obstacles à la fois politiques et opérationnels récurrents.

LES ÉVOLUTIONS D’UN OUTIL DE DÉFENSE AFRICAIN 
La première proposition de créer un outil de défense africain remonte à 1958 lorsque le Ghanéen Kwane Nkrumah suggère la création d’un haut commandement africain et d’une légion africaine. Ce projet suscite de nombreuses réticences car, même s’ils sont favorables à l’unité africaine, certains dirigeants ne souhaitent pas renoncer à une souveraineté récemment acquise. 

D’autres projets sont proposés dans les années 1960 et 1970 : une structure militaire unifiée par le Ghana en 1963 ; une Organisation africaine de défense par la Sierra Leone en 1965 ; un système africain de défense par le Nigeria en 1970. Un projet de force de défense est discuté à l’OUA entre 1978 et 1981. Leurs réalisations sont reportées en raison de contraintes politiques, institutionnelles, financières et opérationnelles. 

L’intervention de l’OUA au Tchad (1981-1982) est une nouvelle tentative qui se solde par un échec dû au manque de préparation de l’Organisation, à des capacités logistiques et financières insuffisantes et à la partialité de ses Etats membres dans la gestion de la crise. Il faut attendre 1996 pour que les chefs d’Etat-major africains entérinent le principe d’un système de forces en attente. Le contexte est alors plus propice suite à la création d’un Mécanisme pour la prévention et la gestion des conflits par l’OUA en 1993. 

Dans le même temps, les Communautés économiques régionales (CER) se dotent de leurs propres instruments de gestion des conflits, à l’image de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dont les Etats membres adoptent le Protocole relatif au mécanisme de prévention des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité en 1999. 

Les CER, dont l’objectif initial est de promouvoir l’intégration économique régionale, sont contraintes, avec la multiplication des crises, d’élargir leurs compétences aux questions de sécurité. Citons par exemple l’intervention de la Cedeao au Liberia (1990-1999), en Sierra Leone (1998-2000) et en Guinée Bissau (1998-1999) ou de la Southern African Development Community (SADC) au Lesotho (1998-1999). 

PRISE DE POSITION COMMUNE 
Face à la multiplication des pactes de non-agression régionaux et afin de marquer une prise de position continentale commune, les Etats adoptent la Déclaration solennelle sur la politique africaine commune de défense et de sécurité (PACDS), en février 2004. L’Union africaine (UA) se dote ainsi progressivement des instruments nécessaires pour la concrétisation d’un système de sécurité collective à deux niveaux (continental et régional), à l’image de la force africaine en attente (FAA) qui se décline en cinq composantes régionales. 

Les dernières opérations de soutien à la paix de l’UA, à l’image de celle menées en Somalie, montrent que finalement les rapports de force entre les Etats continuent de constituer la toile de fond de l’outil de défense africain. Les Etats sont à la recherche de cadres d’action souple, pour ne pas dire ad hoc, pour intervenir (Somalie, Mali). La complexité des conflits africains conditionne donc de plus en plus la nature des réponses à apporter en termes de sécurité collective. 

Le Mali est un exemple de « bricolage institutionnel » permettant non seulement de satisfaire les intérêts des acteurs (maliens, africains et étrangers) mais aussi de combler leurs carences opérationnelles sans trop entacher leur crédibilité. 

Ainsi, l’observateur extérieur avait-il de bonnes raisons de se perdre entre la Force en attente de la Cedeao (FAC), la Mission de la Cedeao au Mali (Micema), puis la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (Misma) et enfin la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). 

Au-delà du cas malien, trois facteurs permettent notamment d’expliquer la difficulté à mettre en œuvre un outil de défense africain efficace. 

Premièrement, au-delà des déclarations d’intention, il est encore possible de s’interroger sur la volonté politique des dirigeants africains pour mutualiser leurs moyens militaires. La protection de l’intérêt national a en effet conduit les Etats à s’impliquer prioritairement dans la gestion d’un conflit à l’intérieur de leur sphère d'influence (Ethiopie en Somalie, Afrique du Sud au Zimbabwe, Nigeria au Liberia). 

DES GUERRES PAR PROCURATION 
Deuxièmement, depuis les indépendances, les projets de forces africaines sont supposés permettre aux Etats de se doter de moyens militaires pour se défendre contre une agression extérieure. Or, mis à part quelques exceptions, la plupart des différends a surtout pris la forme de guerres par procuration où les Etats s’affrontent indirectement en soutenant des groupes rebelles (Tchad/Soudan, RDC/Rwanda, Ethiopie/Erythrée). Est-il pertinent pour un Etat d’invoquer la légitime défense face à une agression extérieure alors qu’il est impliqué dans sa propre instabilité ? 

Troisièmement, la plupart des régimes n’ont pas réussi à adapter leur outil de défense au niveau national pour faire face à des facteurs d’insécurité complexes et interdépendants (criminalité transfrontalière, terrorisme, etc.) qui requièrent des moyens humains, matériels et financiers considérables. Face à des menaces transnationales, le champ d’action des CER est lui aussi limité par un déficit en termes de moyens logistiques, humains et financiers. En dépit de leurs expériences en dans la gestion des conflits, les CER souffrent d’un défaut de stratégie collective claire, sachant que leurs actions sont, de manière récurrente, dictées davantage par l’urgence que par l’anticipation. 

Le rapport de la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, du 29-30 avril, part d’un constat à la fois juste et amer, en raison d’une forte dépendance notamment matérielle et financière. En approuvant, le 27 mai, la proposition la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises (Caric), les chefs d’Etats africains actent à leur manière le fait que l’opérationnalisation de la force africaine en attente (FAA) n’aura pas lieu en 2015. 

La Caric, nouveau projet de sécurité collective supposé transitoire, souligne néanmoins qu’il reste à trouver par les chefs d’Etat africains une réponse politique claire à la question d’un outil de défense africain avec quels moyens et pour quelle finalité ? La définition des besoins en matière de sécurité africains reste une question éminemment politique dans la mesure où elle est davantage dictée par des positionnements stratégiques nationaux vis-à-vis de partenaires extérieurs. 

Il reste encore aux Etats africains à doter la politique africaine commune de défense et de sécurité des moyens nécessaires conformément à leurs ambitions politiques. Cette prise de position, claire et nécessaire, ne pourra qu’accroître l’efficacité sur le long terme des programmes de renforcement des capacités africaines proposés par les pays étrangers. 

Amandine Gnanguênon 
(Chargée d’études Afrique à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM))

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