16/01/2014
Shinzo Abe / Reuters |
L'opération reconquête est lancée. Et elle ne manque ni de panache ni d'ambition. Lors de sa tournée africaine de quatre jours, qui s'est terminée mardi, le premier ministre conservateur japonais, Shinzo Abe, s'est engagé à tisser des liens plus étroits avec un continent dont le potentiel économique croissant offre de juteuses perspectives.
Promettant plus de 200 millions d'euros pour promouvoir la paix et
la sécurité, il a parallèlement annoncé que son pays allait investir dans l'agriculture et la géothermie en Ethiopie.
Un peu plus tôt, il avait signé une série d'accords énergétiques au Mozambique, où de vastes gisements de gaz naturel offshore ont été mis au jour ces dernières années.
En mettant davantage l'accent sur l'Afrique, estime le New York Times, M. Abe escompte alimenter la machine industrielle japonaise, tout en créant de nouveaux débouchés pour ses produits. En creux, poursuit le quotidien américain, il s'agit surtout de marcher dans les pas de la Chine. Face à l'expansionnisme de Pékin, le Japon, pourtant présent sur le sol africain depuis longtemps, accuse en effet un sérieux retard, rappelle Afrik.com.
D'après l'OCDE, l'Archipel ne représenterait que 2,7 % des échanges commerciaux du continent, contre 13,5 % pour son rival asiatique.
L'Afrique est-elle en train de se muer en ligne de front entre les deux puissances ? The Diplomat s'en défend, arguant qu'elles nourrissent des intérêts fondamentalement divergents – l'économie côté japonais, le "soft power" côté chinois (même si l'économie tient aussi une place importante).
The Globe and Mail et l'Asahi Shimbun, eux, y voient au contraire une lutte d'influence larvée. Shinzo Abe n'a-t-il pas déclaré en prélude à sa tournée que l'Afrique était la "(nouvelle) frontière de la diplomatie nippone" ?
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