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lundi 13 janvier 2014

Le déclin des grands carnivores bouleverse les écosystèmes

Le Monde.fr 
10.01.2014 
Par Pierre Le Hir

En Afrique subsaharienne, l'extermination des léopards a contribué
 à la multiplication des babouins, qui ont ravagé les récoltes/Science

Ce sont les seigneurs du règne animal. Les maîtres de la jungle et de la savane, des forêts et des océans. Le lion, le tigre, le guépard, le lynx, le loup, l'ours ou la loutre de mer, ces grands carnivores au sommet de la chaîne alimentaire. Tous, ou presque, sont en déclin, alors même que leur présence se révèle cruciale pour l'équilibre des milieux naturels. C'est ce que met en évidence une étude internationale (Etats-Unis, Australie, Italie et Suède), la plus complète sur ce sujet, publiée jeudi 9 janvier dans la revue Science. 

« Globalement, nous sommes en train de perdre nos grands carnivores, constate le premier auteur de l'étude, William Ripple, professeur au département des écosystèmes forestiers et de la société de l'Université de l'Oregon. Et, ironie du sort, ils disparaissent précisément lorsque nous prenons conscience de leur importance écologique. »

AIRE RÉDUITE DE MOITIÉ 
Le recensement de la population des trente et un plus grands mammifères (d'un poids adulte d'au moins 15 kilos) appartenant à l'ordre des carnivores – même si certains sont en réalité omnivores, comme le loup à crinière, l'ours brun ou la hyène rayée, voire surtout herbivores, dans le cas du panda géant – a de quoi inquiéter. 

Dix-neuf d'entre eux sont classés comme « menacés » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et dix-sept occupent aujourd'hui une aire réduite de plus de moitié par rapport à leur territoire ancestral. 

Les causes de cet effacement progressif sont multiples : disparition des habitats naturels, abattage (pour la viande, la fourrure ou la médecine traditionnelle), raréfaction des proies, maladies, pollution, changement climatique… Autant de fléaux auxquels ces carnassiers résistent d'autant plus mal que, du fait de leur position dominante dans la chaîne trophique, ils sont déjà en effectifs restreints et ont besoin de vastes terrains de chasse. 

SERVICES ÉCONOMIQUES ET ÉCOLOGIQUES
Or, écrivent William Ripple et ses collègues, « la conception classique selon laquelle ces prédateurs sont responsables de la diminution de ressources comme les poissons, la faune sauvage et le bétail domestique – ce qui sert à justifier leur limitation ou leur éradication - est dépassée ». Ces espèces, poursuivent-ils, sont « nécessaires au maintien de la biodiversité et au fonctionnement des écosystèmes » et, de ce fait, « rendent des services économiques et écologiques ». 

Au sud de l'Alaska, l'effondrement des colonies de loutres a été suivie d'un pullulement d'oursins 
et d'une raréfaction des algues marines dont dépendent des poissons et des crustacés/Science

Les auteurs ont passé en revue une centaine d'articles scientifiques décrivant les effets en cascade, sur différents biotopes, de la présence ou de l'absence de grands carnivores. En raison des interactions au sein des réseaux trophiques, ceux-ci influent, directement ou indirectement, sur « l'abondance et la diversité des mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et invertébrés ». Mais aussi sur « la propagation de maladies, la séquestration du carbone, les cours d'eau et les récoltes ». 

SURABONDANCE DE CERVIDÉS 
Ainsi, en Afrique subsaharienne, l'extermination des lions et des léopards a entraîné, dans certaines régions, une multiplication des babouins, qui ont ravagé les cultures – obligeant les familles à retirer les enfants des écoles afin qu'ils surveillent les champs – et transmis aux villageois leurs parasites intestinaux. Dans la partie orientale des Etats-Unis et du Canada, la disparition des pumas a été suivie d'une surabondance de cervidés, comme le cerf de Virginie, qui ont mis à mal le couvert forestier et donc le puits de carbone végétal. 


Dans l'ouest américain cette fois, dans l'Utah, la raréfaction des mêmes pumas a profité aux cerfs à queue noire, qui ont ruiné les peuplements de peupliers bordant les rivières et, par ricochet, provoqué l'érosion de leurs berges et dégradé la qualité de leurs eaux. Au sud de l'Alaska, l'effondrement des colonies de loutres de mer, grandes consommatrices d'oursins, a généré un pullulement de ces derniers, qui ont alors mis à sac les algues marines dont ils se nourrissent, au détriment des poissons et des crustacés vivant dans ce tapis végétal, mais aussi de la capacité de l'océan à stocker du CO2. 

Ces processus ne sont toutefois pas irréversibles. Ainsi, la réintroduction du loup gris, au milieu des années 1990, dans le parc national de Yellowstone, a permis de réguler les populations de grands herbivores et, du même coup, de restaurer la couverture de trembles. Il en est allé de même avec la réinstallation du lynx boréal en Finlande. 

La réintroduction du loup gris dans le parc national de Yellowstone, aux Etats-Unis, a permis 
de réguler les populations de grands herbivores et de restaurer la couverture boisée/Science 

COHABITATION ET COMPROMIS 
Aussi les chercheurs, qui plaident pour « une coexistence avec les grands carnivores », appellent-ils à une « initiative globale » pour coordonner les recherches et les politiques nationales de conservation. Le modèle, suggèrent-ils, pourrait en être la Large Carnivore Initiative for Europe, un groupement scientifique affilié à l'UICN, qui œuvre pour « la réintégration », dans les paysages européens, du loup, de l'ours brun et du lynx, mais aussi du glouton (en Scandinavie) et du chacal doré (en Grèce et dans les Balkans). 

Responsable de ce groupement, Luigi Boitani, professeur de biologie de la conservation à l'Université de Rome, doute qu'il soit possible de mener une action concertée, à l'échelle planétaire, pour l'ensemble de ces espèces dont chacune « s'inscrit dans un contexte écologique et économique particulier ». Pour autant, il croit possible « une cohabitation entre les hommes et les grands carnivores ». Mais, souligne-t-il, « il y faut des compromis, qui ont un coût pour chacune des parties ». Il faudra se résoudre à tuer certains animaux, tandis que des espaces préservés devront être cédés à leurs congénères. 
Pierre Le Hir 
Journaliste au Monde

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