30/08/2014
Une ressortissante belge, Laurence Sénéchal, a été autorisée à quitter samedi soir Kinshasa après avoir été retenue durant quatre mois et demi en République démocratique du Congo (RDC) à la suite d'une condamnation en avril à six mois de prison pour "déplacement illicite d'enfant", a annoncé le service public fédéral (SPF) Affaires étrangères.
Mme Sénéchal a quitté la prison où elle a séjourné durant quelques jours et doit prendre place dans un avion de Brussels Airlines qui quittera Kinshasa en soirée. Elle doit arriver dimanche matin à l'aéroport de Bruxelles-National, a précisé le ministère des Affaires étrangères à l'agence BELGA.
Le ministre a remercié les autorités congolaises "pour leur rôle positif dans l'issue favorable de ce dossier". Il a également rappellé les nombreux efforts de la diplomatie belge à cette fin.
Mme Sénéchal, une habitante des Bons Villers, avait écopé de six mois de "servitude pénale" (prison) et à une amende de 300.000 francs congolais (environ 240 euros) le 14 avril pour avoir tenté de faire voyager illégalement la fillette de six ans qu'elle avait adoptée, Imany. Sa peine avait été confirmée le 8 mai en deuxième instance.
Ce n'est que cette semaine que Mme Sénéchal, hospitalisée depuis le mois d'avril, a accepté d'être incarcérée - un préalable apparemment réclamé par les autorités congolaises avant d'envisager toute mesure de grâce et de remise en liberté.
Elle faisait partie d'un groupe de sept familles belges qui avaient adopté un enfant orphelin congolais. Mais les enfants n'avaient, dans un premier temps, pas été autorisés à quitter la RDC en raison d'un moratoire d'un an sur les adoptions décrété en septembre 2013 par le gouvernement congolais après la révélation de divers scandales et de craintes, dans l'opinion publique congolaise, que certains enfants soient adoptés par des couples homosexuels.
Mme Sénéchal avait voulu contourner cette interdiction en tentant début avril de faire sortir illégalement sa fille en corrompant deux agents de la Direction générale de Migration (DGM). Ce qui lui avait valu cette condamnation à six mois de prison en "flagrance" (flagrant délit) le 14 avril pour "déplacement illicite d'enfant". Les deux agents de l'immigration congolaise avaient pour leur part écopé à trois mois de prison pour "complicité".
La petite Imany était arrivée le 13 juin à Bruxelles, rejoignant six autres enfants qui avaient déjà retrouvé leur nouvelle famille belge le 27 mai, après de nombreuses démarches diplomatiques.
Selon le journal 'Le Monde', plusieurs centaines de familles en Europe - dont environ 200 en France - sont, au delà des sept cas qui ont connu un dénouement en Belgique, concernées par le moratoire sur les adoptions décrété par le gouvernement de Kinshasa.
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