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vendredi 27 mars 2015

Protéger les éléphants, les cinq recettes du Botswana

Le Monde.fr 
27/03/2015 
Par Sébastien Hervieu (à Kasane, Botswana)

Vue aérienne du Zakouma National Park, au Botswana, en 2013. 
Crédits Michael Lorentz AFP

« Notre bilan est exceptionnel, nous sommes loin devant le reste de l’Afrique ». Le ministre botswanais du Tourisme et de la Vie sauvage, Tshekedi Khama, n’a pas manqué de vanter le succès de son pays dans la lutte anti-braconnage alors que le Botswana accueillait cette semaines à Kasane deux conférences mondiales sur le trafic d’espèces protégées. Déjà lors de la guerre civile en Angola (1975-2002), les éléphants avaient traversé la Namibie pour trouver refuge au Botswana. 

Lire aussi : Eléphants : halte au braconnage

Cet Etat enclavé d’Afrique australe est désormais le pays africain qui abrite le plus grand nombre de pachydermes sur le continent, environ 130 000. Un chiffre stable depuis 2010, mais qui a triplé en trois décennies alors que la population de ce mammifère emblématique a chuté de 15% en presque dix ans en Afrique. Seulement une cinquantaine d’éléphants ont été braconnés au Botswana l’an dernier selon les autorités. Quelles leçons ce pays peut-il donner à ses voisins ? 

Défendre une cause nationale 
« Le Botswana a pris une décision délibérée, avec le soutien de notre président, de combattre le braconnage et le commerce illégal d’espèces sauvages, notre but est de faire savoir aux braconniers que notre pays n’est pas un endroit où ils peuvent faire affaire », rappelle Tshekedi Khama. 
Cette volonté politique au plus haut niveau manque souvent dans d’autres pays. Classé dans les pays à revenus intermédiaire grâce à ses mines de diamants, le Botswana a aussi les moyens de son ambition. Le budget accordé à la lutte anti-braconnage a augmenté ces deux dernières années malgré une baisse du cours de la pierre précieuse. Grâce à la victoire de son parti (BDP) aux élections d’octobre dernier, le président Ian Khama, frère du ministre, peut poursuivre cette politique pendant son second mandat. 

Rendre efficace les unités anti-braconnage 
Les rangers des parcs nationaux ne sont pas les seuls à être mobilisés contre les trafiquants. L’armée, la police et les services de renseignements ont aussi été déployés. Selon les autorités, une dizaine d’arrestations ont été faites l’an dernier lors d’opérations ciblées ou de barrages routiers. « Les unités anti-braconnage sont réactives », confirme Kelly Landen, cofondateur de l’association Elephants sans frontières (EWB), basée à Kasane. Ils viennent nous voir une fois par mois pour savoir dans quels secteurs se concentrent les troupeaux. » Outre la collaboration avec ses voisins pour partager les informations, l’Etat africain fait régulièrement appel à des experts étrangers pour accroître ses compétences. Le Botswana est également le pays le moins corrompu d’Afrique selon l’organisation Transparency International, ce qui empêche les braconniers d’avoir des relais utiles au sein même des autorités. 

Sanctionner lourdement les braconniers 
« Si on vous trouve avec de l’ivoire braconné, vous encourez jusqu’à dix ans de prison, et l’étude d’un projet de loi est en cours pour encore augmenter les sanctions », indique Charles Mojalemotho, responsable des parcs nationaux botswanais. Le gouvernement soutient aussi la politique controversée du « tirer pour tuer » des forces de l’ordre. « Un moyen de dissuasion efficace », selon le ministre de la Vie sauvage. « Si vous êtes dans la brousse et qu’on vous trouve avec un fusil, nous ne prendrons aucun risque avec notre sécurité », résume Charles Mojalemotho sans souhaiter détailler davantage. 

Miser sur les revenus du tourisme de safaris 
« La terre des géants ». C’est le slogan sur les affiches touristiques du Botswana avec en arrière-plan les « Big Five », les cinq animaux d’Afrique les plus symboliques, dont l’éléphant. Ils sont tous présents dans le pays. Le tourisme de safaris, essentiellement haut de gamme, est le deuxième secteur économique du pays (12% du PIB) après l’industrie du diamant. « Le calcul est simple, si on n’a plus d’animaux, il n’y aura plus de touristes, donc plus de revenus pour le pays », résume le ministre Tshekedi Khama. « Encore faudrait-il que ces bénéfices profitent à tous les Botswanais », rétorque Sox, un guide travaillant dans le parc de Chobe. « Des emplois sont créés pour les locaux grâce au tourisme, mais une grande partie des bénéfices reste entre les mains de quelques grands opérateurs », estime-t-il. 

Convaincre les communautés locales 
« Si les habitants des villages qui vivent à proximité des éléphants ne voient pas les bénéfices qu’ils retirent de la protection de ces animaux, ils risquent de se retourner contre eux, notamment par le braconnage », admet Charles Mojalemotho. La moitié des Botswanais vivent encore sous le seuil de pauvreté. Une centaine d’associations ont été créées dans des communautés du pays pour développer des projets financés par l’argent du tourisme. 


Si les autorités saluent un succès, il est difficile de juger de l’impact positif en raison de la disparité des initiatives. Les autorités locales reçoivent par contre de plus en plus de récriminations de la part d’habitants dont les cultures sont endommagées par les va-et-vient incessants des nombreux éléphants. Avec la forte augmentation de la population en Afrique, quelle cohabitation est à l’avenir possible sur le continent entre êtres humains et pachydermes ? Le Botswana n’a cette fois-ci pas encore trouvé la meilleure recette. 
Sébastien Hervieu à Kasane, Botswana 

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