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lundi 25 mai 2015

Peu de réalisateurs africains à Cannes, mais quels acteurs !

Le Monde.fr
23/05/2015
Par Claire Diao (contributrice Le Monde Afrique)

Koudous Seihon (à gauche) et Alassane Sy (à droite) dans "Mediterranea" 
de Jonas Carpignano. 

Le Festival de Cannes, ses paillettes, son tapis rouge, sa croisette. En smoking et robes de soirée, les gens du cinéma. Sur les trottoirs, les badauds, armés de leurs mobiles et appareils photo. Dans la lumière, les équipes des films, les réalisateurs. Dans l’ombre, les comédiens africains. 

Vendredi 15 mai 2015. Dans la salle Bunuel du Palais du festival, la section Cannes Classics rend hommage à « l’aîné des anciens », le réalisateur sénégalais Sembène Ousmane, en présence de son fils Alain et de deux réalisateurs sénégalais et américains, Samba Gadjigo et Jason Silverman, auteurs du documentaire Sembène ! 

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La file d’attente pour la séance suivante est dense. Car le premier long-métrage de Sembène Ousmane, La Noire de…, réalisé en 1966, est présenté dans sa version restaurée. Mais Thérèse M’Bissine Diop, l’actrice principale du film, n’est pas là. « Ils ne m’ont pas invitée, nous confie-t-elle par téléphone depuis son domicile à Paris. Ça a toujours été comme ça, même du vivant de Sembène. La première fois qu’il est allé à Cannes, il est venu avec sa bande mais ne m’a pas invitée. En 2005, c’est la journaliste Catherine Ruelle qui m’a conviée alors que Sembène était là [pour sa leçon de cinéma]. On emploie mon nom mais on ne m’invite pas, c’est comme ça. Si je ne dis rien, c’est parce que ma famille m’en a empêché ». 

Chacun son projet 
Etre invité à Cannes est pourtant le summum pour un comédien. Avec un film en sélection, il bénéficie d’une vitrine incontournable auprès des médias internationaux et de la profession, en plus d’être habillé par de grands stylistes… Venir à Cannes pour défendre un film est donc une chose. S’y rendre sans film en est une autre. 

La comédienne franco-libanaise Laetitia Eïdo est dans ce cas. Prix d’interprétation féminine pour son rôle de leader kabyle contre la colonisation française dans le long-métrage algérien Fadhma N’Soumer de Belkacem Hadjadj – Etalon d’argent du dernier Fespaco (Burkina Faso) –, cette actrice a été invitée à être membre du jury de la Queer Palm qui décerne un prix au meilleur film gay, lesbien ou transexuel du Festival. « Etre dans ce jury donne une certaine exposition non négligeable et permet de venir à Cannes pour une bonne raison, explique-t-elle. Cela me fait aussi réaliser l’ampleur des gens qui font ce métier-là. C’est vraiment bien de faire ces contacts en ayant une raison d’être là. » 


La danseuse et comédienne franco-centrafricaine Prudence Maïdou, est de son côté là pour promouvoir son association de « solidarité culturelle » Prud’danse avec les maux (PALM) sur le stand Horyou, réseau social mettant en lumière les actions positives à travers le monde. A l’affiche de plusieurs films africains (Dakar Trottoirs, Dialemi) et français (Amour sur place ou à emporter, Patries), Prudence Maïdou n’avait plus mis les pieds à Cannes depuis dix ans, à l’époque où, sur invitation de Robert de Niro, elle avait chorégraphié la soirée d’ouverture officielle du Festival. 


Jusqu’à présent, le Festival de Cannes n’a eu aucun impact sur sa carrière : « Pour nous, comédiens noirs, il est vraiment difficile de trouver notre place ici, explique-t-elle. Nous n’avons pas accès à toutes les projections [à cause de la restriction des badges] et le peu d’endroits où nous pouvons aller sont généralement des endroits où les gens démarchent les producteurs. Personnellement, cela ne m’apporte rien ! » 

Le réseau du « plus grand festival du monde » 
Le comédien franco-camerounais Eriq Ebouaney – connu pour son rôle de Lumumba dans le film éponyme de Raoul Peck – est au contraire un habitué de ces endroits où l’on réseaute et rencontre facilement des gens. Sans doute est-ce pour cela qu’il considère qu’être à Cannes est nécessaire « même si ce n’est que 24 ou 48 heures. Quand on est agriculteur, il faut aller au Salon de l’agriculture pour présenter ses produits ou regarder celui des amis. Cannes, c’est la même chose. C’est un concentré du cinéma mondial ». Preuve qu’être vu est une recette qui marche à Cannes, Eriq Ebouaney est l’un des rares comédiens africains à repartir chaque année « avec un ou deux projets » sous le bras. 


Du côté de la Semaine de la critique, ce sont le comédien ghanéo-burkinabè Koudous Seihon et le mannequin et comédien sénégalais Alassane Sy qui crèvent l’écran dans Mediterranea de Jonas Carpignagno. Repérés l’un dans une association italienne pour immigrés, l’autre dans le film Restless City du Nigérian Andrew Dosunmu, ces deux comédiens trouvent l’expérience cannoise intéressante : Koudous Seihon a flashé dans l’œil d’un réalisateur burkinabè qui le fera peut-être tourner d’ici la fin de l’année, tandis qu’Alassane Sy est venu défendre plusieurs projets en production. « Venir à Cannes pour peut-être tourner au pays est une bonne nouvelle », sourit Koudous Seihon qui jouait là dans son premier long-métrage. « Voir son film dans le plus grand festival de cinéma au monde est plus qu’une confirmation que nous sommes sur la bonne voie, renchérit Alassane Sy. Cela nous donne du courage et nous fait comprendre qu’il y a encore beaucoup de choses à faire ». Lire aussi : 


La bonne surprise de ce festival, c’est qu’il existe encore des comédiens qui ne le connaissent pas, comme les acteurs éthiopiens de Lamb de Yared Zeleke, présenté à Un Certain Regard. Peut-être du fait de l’absence d’influence francophone en Ethiopie, les Ethiopiens connaissent davantage les Oscars que le Festival de Cannes. 

Agés de 14 et 16 ans, Rediat Amare et Kidist Siyum ont été sélectionnés parmi 6 500 postulants, à Addis Abeba, pour jouer dans le film. Cette première expérience sur la Croisette est donc des plus surprenantes. « C’est très étonnant, admet Rediat Amare, mais c’est super, c’est la classe ! » « C’est au-delà de toutes mes attentes, témoigne Kidist Siyum qui a négocié sec avec sa tante pour pouvoir jouer dans le film. Si ce premier film est un succès, j’espère que les producteurs éthiopiens se diront que je peux jouer dans des films locaux. » 


Pour Koudous Seihon comme Kidist Siyum, la fierté réside donc dans le fait de pouvoir tourner chez eux. Ainsi demeure le paradoxe des Africains présents à Cannes. Etre reconnus dans leur pays grâce au coup de projecteur qu’opère le festival sur eux. Attirer l’attention de l’autre sur soi et devenir digne d’intérêt aux yeux de ces mêmes personnes qui, localement, ne les connaissent pas. 

Après le coup d’essai, on attend le coup de maître. Que les comédiens africains tournent régulièrement, en Afrique, comme à l’étranger. Et pas seulement des rôles de prostituées ou de sans-papiers. Car la tendance actuelle des cinéastes est de rechercher perpétuellement de nouveaux visages, des personnes qui n’ont jamais joué, prônant l’amateurisme comme source de naturel et d’inspiration. Sauf que sans statut d’intermittent ni protection sociale, les acteurs professionnels demeurent dans une grande précarité. En 2015, il n’existe d’ailleurs ni ligue, ni guilde, ni agent pour défendre leurs intérêts à l’échelle du continent. 
Claire Diao contributrice Le Monde Afrique 

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