29/05/2015
Vue du tribunal de la prison de Makala, le 21 avril 2015, lors d'une audience en appel dans l'affaire Chebeya. AFP PHOTO / FEDERICO SCOPPA |
En RDC, la justice congolaise entre désormais dans le vif du sujet en ce qui concerne le procès en appel de cinq policiers poursuivis à Kinshasa pour l'assassinat de Floribert Chebeya, figure emblématique du combat pour les droits de l'homme dans le pays. Après l'interrogatoire du colonel Daniel Mukalay, colonel de la police à l'époque des faits et déjà condamné en première instance pour avoir orchestré l'élimination de Chebeya, ce jeudi, c'était au tour du lieutenant de police Michel Mwila, condamné à perpétuité pour complicité, d'être interrogé.
Les mains croisées dans le dos, bottes lustrées et uniforme soigné, le lieutenant de police devait répondre à la principale accusation qui pèse contre lui : A-t-il, ou non, organisé le rendez-vous fatidique pendant lequel décèdera le défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya ? Pour l'accusé, la réponse est non, sa seule mission, selon lui, a été de déposer une lettre au bureau de la Voix des sans voix (VSV).
Beaucoup de zones d'ombre
Autre détail troublant : un relevé téléphonique fait état de plusieurs coups de fil entre le policier et la Voix des sans voix et ensuite Chebeya. Pour le ministère public, c'est clair, il s'agissait d'organiser le rendez-vous fatal. Pour le policier, c'est faux. C'est Chebeya lui-même qui l'aurait contacté pour lui demander d'organiser un rendez-vous avec les autorités. Au final, près de cinq ans après les faits, les zones d'ombre sont toujours nombreuses.
Le ministère public promet d'autres éléments de preuves indiscutables, mais, du côté des avocats de la famille Chebeya, on s'interroge encore et toujours. Ceux qui sont à la barre ne seraient-ils que des exécutants ? Les vrais responsables seraient donc ailleurs, alors que les commanditaires du meurtre n'ont jamais été inquiétés. Prochaine audience dans ce procès-fleuve jeudi prochain.
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