07/08/2015
Par Joan Tilouine (Burkina Faso, envoyé spécial)
A la gare de Koudougou, à l’ouest de la capitale burkinabée,
le train ne s’arrête plus que quinze minutes tous les deux jours,
au grand dam des vendeuses d’oignons, de mangues, de pagnes ou de savons.
Crédits : Sophie Garcia/Hans Lucas pour Le Monde
C’est une gare sans charme plantée au cœur du Sahel. Sous un soleil zénithal, l’activité commerçante est suspendue au prochain départ du train de voyageurs, dans deux jours. Ouagadougou : terminus éphémère d’un rêve colonial achevé au mitan des années 1950 dans cette Haute-Volta fraîchement reconstituée. Le train, si vital pour l’économie de ce pays pauvre et enclavé, n’aurait pas dû passer par là. Mais l’insistance sacrificielle du Mogho-Naba, l’empereur des Mossi, la principale ethnie du pays, a fait son effet. Visage rond et altier, regard perçant, Sa Majesté avait réussi à influencer le tracé de cette percée ferroviaire démarrée à Abidjan en 1904. Avec un argument de poids : il avait fourni 300 000 de ses sujets, des hommes robustes et soumis, oppressés et sacrifiés par le colonisateur, pour porter et poser les rails. C’est à ce prix que le chemin de fer a rallié Ouagadougou au lieu de bifurquer à l’ouest pour pénétrer le Soudan français, actuel Mali.
Lire la suite sur Le Monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire