14/08/2015
La ministère public a requis la prison à perpétuité contre
les cinq prévenus accusés du meurtre du militant Floribert Chebeya
et son chauffeur, en 2010.
AFP PHOTO / FEDERICO SCOPPA
Dans le procès-fleuve qui l'oppose aux assassins présumés du défenseur des droits de l'homme Floribert Chebeya retrouvé mort en juin 2010, le ministère public a requis la prison a perpétuité jeudi 13 août. Comme les parties civiles la semaine dernière, le ministère public a tenté de démontrer que les cinq prévenus auraient agi comme une véritable bande organisée pour commettre l'assassinat du défenseur des droits de l'homme et son chauffeur.
Debout dans son uniforme militaire pendant près de quatre heures, le représentant du ministère public a malmené les cinq policiers dans le box des accusés. Avec pour objectif de démontrer que chacun d'entre eux a joué un rôle spécifique dans la préparation de l'assassinat de Floribert Chebeya et de Fidel Bazana.
Un réquisitoire que les avocats de la défense jugent extrêmement dur. Maître Bokata Ikundakai considère même que « c’est à la limite un délit de faciès ». « Il y a deux aspects qui me font dire que c’est extrêmement dur. On revient à l’association de malfaiteurs, on revient à ce que les trois qui sont en liberté soient de nouveau réincarcérés et on vient à ce délit de faciès », explique-t-il.
Finalement pas de peine de mort requise, comme en première instance, mais la prison à perpétuité pour l'ensemble des prévenus présents. Car pour le ministère public, chacun serait coupable d'association de malfaiteurs et du double assassinat du défenseur des droits de l'homme et de son chauffeur.
Pour les avocats des familles des victimes et les associations de défense des droits de l'homme, c'est une bonne nouvelle. Les parties civiles avaient demandé que la peine de mort, sous le coup d'un moratoire depuis plus de dix ans, ne soit pas retenue, et qu'aucune demande d'acquittement ne soit formulée. « C’est important pour ne pas salir la mémoire des défenseurs de droits de l’homme qui se battent au jour le jour contre la peine de mort », analyse Maître Richard Bondo..
Reste que trois accusés clefs, en fuite, n'ont pas assisté à ce procès en appel. Et ce malgré les demandes répétées des parties civiles et de la famille. Les juges ont refusé d'appeler à la barre l'ancien numéro 1 de la police, John Numbi. A l'époque, les cinq prévenus étaient pourtant sous son autorité. Le procès Chebeya doit se poursuivre jeudi prochain avec, cette fois, la plaidoirie de la défense.
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