Africa4
Vincent Hiribarren
17 /02/2016
Propos recueillis et traduits par Vincent Hiribarren
(English version below).
Questions à
Simon Hall, maître de conférences en histoire contemporaine des États-Unis d’Amérique à l’Université de Leeds. Il vient de publier un livre intitulé 1956: A World in Revolt (Faber & Faber).
Dans quelle mesure 1956 fut-elle une année décisive en Afrique ?
1956 fut une année charnière pour l’Afrique. Le 1er janvier, un demi-siècle de domination anglo-égyptienne a pris fin au Soudan et, en mars, le Maroc et la Tunisie ont obtenu leur indépendance de la France. Puis, le 20 avril, Londres - sous la pression considérable du Convention People’s Party de Kwame Nkrumah - a accepté à contrecœur de céder le contrôle de la Gold Coast qui fusionne avec le Togo britannique pour devenir le Ghana en 1957.
Le premier abandon du pouvoir colonial en Afrique subsaharienne est d’une énorme importance symbolique tant il a renforcé le nationalisme anti-colonial à travers le continent. En une décennie, la plupart de l’empire formel britannique a été consigné aux livres d’histoire. Le retrait de l’empire a été également encouragé par le dénouement de la crise de Suez au cours de laquelle Britanniques et Français ont tenté de reprendre le canal de Suez nationalisé depuis peu, et de renverser le président Nasser pour finir par se confronter au veto des États-Unis. Comme l’a souligné avec quelque regret le premier ministre britannique Anthony Eden, la crise de Suez «n’a pas tellement changé notre destin mais a révélé la réalité au grand jour». En d’autres termes, les limites de la puissance de la Grande-Bretagne ont été exposées devant le monde entier ; l’humiliation de Londres a sans aucun doute encouragé les dirigeants nationalistes africains désireux d’assurer rapidement la fin de la domination coloniale.
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