"Le Lion est mort ce soir" , nous connaissons tous cette chanson interprétée, avec grand succès, par Henri Salvador.
La mélodie est un chant folklorique zoulou connu en Afrique du Sud sous le titre "Mbube".
En zoulou, « Mbube » signifie « Lion ».
En 1939, un chanteur sud-africain, Solomon Popoli Linda, né en pays zoulou et émigré à Johannesbourg, en improvisa les paroles lors d’enregistrements de diverses chansons avec son groupe les « Evening Birds ».
Le disque connut un grand succès en Afrique du Sud durant les années 40. Mais Linda ne reçut que 10 shilling (moins de 2$) pour son enregistrement. La chanson fut reprise aux Etats-Unis et en Europe mais les producteurs, profitant de l’ignorance de Linda sur ses droits, ne lui payèrent jamais aucunes royalties.
Solomon Linda, vacher zoulou, mourra, en 1962, pauvre et inconnu
Miriam Makeba lui rendra hommage.
C’est en 1951 que « Mbube » devient « Wimoweh » aux Etats-Unis, grâce à Pete Seeger à qui l’ethnomusicologue Alan Lomax avait fait découvrir l’enregistrement original.
C’est en 1951 que « Mbube » devient « Wimoweh » aux Etats-Unis, grâce à Pete Seeger à qui l’ethnomusicologue Alan Lomax avait fait découvrir l’enregistrement original.
Dix ans plus tard, la chanson renaît dans une nouvelle version « The lion sleeps tonight ».
Grâce au groupe Tokens cette chanson devient numéro un au Billboard.
En 1962, un an plus tard, Henri Salvador en fait tout simplement « Le lion est mort ce soir ».
Les Tokens la ressortiront en 1988 dans une nouvelle orchestration, en même temps que Ladysmith Black Mambazo – groupe révélé en Occident par Paul Simon – qui ramènera la chanson en Afrique du Sud dans une version dépouillée de « Mbube ».
C’est cette version qu’on entend dans le générique du film « Un Prince à New York » de John Landis. La version des Tokens a été préférée par le film « Calme blanc » qui a révélé Nicole Kidman.
Cette chanson fut aussi interprétée, avec succès, par Harry Belafonte.
Mais l’histoire ne se termine pas là.
Au début des années 2000, un journaliste sud-africain, Rian Malan, enquête sur l'origine du titre et de son auteur, et sur les faibles sommes que les héritiers ont perçues. Les descendants de Linda ont poursuivi Disney devant les tribunaux pour l'utilisation de cette chanson dans le film et la comédie musicale « Le Roi Lion », ainsi que les artistes ayant utilisé la chanson sans payer les droits d'auteur correspondants.
Un jugement accorde en 2006 des droits aux filles de Solomon Linda, qui jusque là vivaient dans la pauvreté.
Vous pouvez écouter les différentes versions de cette chanson ci-dessous.
Lu dans le journal "Le Soir" de ce 14 juillet 2010 et sur Wikipedia.
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