Le Potentiel
23/01/2011
Moïse Katumbi tient le pari de la lutte contre la pauvreté au Katanga
L’Université de Lubumbashi et l’université chinoise de Zhejiang ont convenu de convoler en belles noces. Au menu : échange d’expérience, de technique et technologie en matière agronomique, mais voyage d’études pour les étudiants et les professeurs. Dans le même ordre d’idées, l’entreprise chinoise de Zhejiang établie au Katanga sous le label CDM a accepté de monter dans la province du cuivre une usine de fabrication de semences améliorées et d’engrais chimiques. C’est un cadeau de fin de mandat signé Moïse Katumbi Chapwe qui séjourne actuellement au pays de l’Empire du milieu. Objectif : pérenniser le programme de lutte contre la pauvreté dans le Katanga.
« Tumechoka mateso » (Nous en avons assez de la misère). Tel fut le slogan de campagne électorale de Moïse Katumbi Chapwe en 2006. Aussitôt investi comme gouverneur élu de la province du Katanga, celui-ci a annoncé ses couleurs : le développement du Katanga ne tient pas à ses richesses minières, car, celles sont épuisables. Au contraire, en développant l’agriculture, les Katangais n’auront jamais faim, voire leur territoire servira de grenier de toute la République. Ce fut un défi mais aussi un leitmotiv pour son mandat.
Liant l’acte à la parole, il avait invité ses compatriotes au retour du travail de la terre. D’autant que la libéralisation de l’exploitation minière avait enivré la moitié de la population qui ne rêvait que du cuivre et du cobalt. Se tournant du côté des compagnies minières, communément appelées minings, il avait formulé une recommandation ferme : celles avaient l’obligation d’inscrire à leur programme d’actions au Katanga la culture des champs de maïs. Etant entendu qu’après le travail, chacun de nous a besoin de manger ; et qu’il sache, les produits miniers ne sont pas comestibles.
En clair, Moïse Katumbi avait dit aux opérateurs miniers et aux mineurs que le boom minier ne devait faire oublier l’agriculture source de nourriture mais aussi de richesses et de développement. Il avait cité l’exemple des grandes puissances occidentales et d’ailleurs. Après quelques hésitations et réserves dues à une mauvaise interprétation de ce message, tout le monde s’est mis au pas et les résultats n’ont pas tardé à se faire sentir. De 1200 USD la tonne au début de son mandat, le maïs coûte depuis l’implication de tous 350 USD la tonne. Ce qui a mis fin à l’importation de cette denrée alimentaire de base.
Tirant des leçons de cette expérience, le gouvernement provincial du Katanga a pris des contacts avec une « mining » implantée à Lubumbashi sous le label CDM et qui s’était montrée très intéressée. Et pour cause, elle est en réalité une filiale d’une grande entreprise chinoise de la province de Zhejiang spécialisée dans l’agroalimentaire. Renseignements pris, il sera découvert que Zhejiang abrite aussi une des grandes universités de la République populaire de Chine après Pékin. Il s’agit de l’Université de Zhejiang, un site gigantesque en pleine expansion qui s’étend sur plus de 5 mille m2. De ces échanges, est apparu l’intérêt pour le gouvernement provincial de rapprocher l’université de Zhejiang de l’Université de Lubumbashi, un des fleurons congolais.
Pour la finalisation de tous les contacts, un déplacement vers la Chine s’était avéré indispensable. Aujourd’hui c’est chose faite. En compagnie de quelques membres de gouvernement, le gouverneur Moïse Katumbi séjourne à Zhejiang. Des échos en provenance de son cabinet, il nous revient que les deux universités viennent de signer un partenariat basé sur l’échange d’expérience, de technologies mais aussi de voyage d’études pour étudiants et enseignants.
Quant à la maison mère de CDM à Zhejiang, elle a accepté d’implanter à Lubumbashi une usine de fabrication de semences améliorées et d’engrais chimiques. Deux volets indispensables au développement de l’agriculture dans le Katanga. De cette manière, le programme du gouvernement provincial de lutte contre la pauvreté sera pérennisé et le Katanga pourra plus tard devenir le grenier de la RDC et exporter son maïs vers les pays voisins. Il faut souligner en passant que cette usine constitue une expérience pilote qui s’étendra progressivement à d’autres provinces du pays, notamment les deux Kasaï, les deux Kivu, le Maniema et la province Orientale. Voilà un cadeau de fin de mandat tout en rose que lègue Moïse Katumbi à tous les Katangais mais encore à ses successeurs.
L’Université de Zhejiang, est une université située directement sous l'administration du ministère d'Éducation de la République populaire de Chine. C'est une des universités les plus prestigieuses et les plus anciennes en Chine, qui fut surnommée « Cambridge de l'est ». Fondée en 1897 comme l'Académie de Qiushi, elle est située à Hangzhou, la capitale de la province de Zhejiang, et à 112 kilomètres de Shanghai, pôle économique majeur de la Chine. Sa devise est « vérité et originalité ».
Description
L'Université de Zhejiang comporte six campus. Le principal est Yuquan et les autres sont Xixi, Huajiachi, Hubin, Zhijiang, Zijingang. Elle couvre une surface de 5,33 hectares. Aujourd'hui, le nombre d'étudiants atteint les 40 000. En 2007, on compte 9300 qui étudient pour décrocher un master, et plus de 6000 doctorants. L'université est également ouverte sur l'international puisque plus d'un millier d'étudiants sont étrangers.
Parmi ses 8 475 enseignants et chercheurs, il y a 14 membres de l’Académie chinoise des sciences, 9 membres de l'Académie d'ingénierie de Chine, plus de 1172 professeurs. Avec une surface de 59000 mètres carrés, la bibliothèque a une collection de plus de 6 millions d'ouvrages. De plus, l'Université a six hôpitaux rattachés aux campus.
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